Le jour tant attendu est là, juste devant nous. Demain !  L’ouverture de la pêche de la truite est pour tous les passionnés un jour qui marque le début d’une nouvelle aventure. Que vous pêchiez ou pas ce jour-là, cette date ne peut pas vous être inconnue. C’est le Jour J.

La triste actualité de nos rivières rend les choses bien moroses et j’en conviens. La Franche-Comté n’est pas la seule impactée malheureusement. Nombre de rivières voient leurs densités de truites et d’ombres chuter. À travers de nombreuses discussions et échanges ces derniers temps, je me rends compte que pas mal de passionnés vont passer à autre chose. Soit stopper complètement la pêche, soit tenter d'autres espèces moins impactées que nos chères truites zébrées. C’est effectivement une ambiance très pesante si tant est qu’on est un minimum sensible à cette triste actualité. Je sais qu’il existe une catégorie de pêcheurs qui ne s’en soucient pas du tout. Qui pêche sans se poser d’autres questions. Je ne m’adresse pas à eux.

Non, je m'adresse à vous qui avez mal au ventre quand vous voyez ce qu'il se passe dans nos rivières franc-comtoises depuis quelques années. Je pense qu'au contraire, il faut vraiment continuer d’aller à la pêche. Je peux comprendre votre envie d'autre chose, j'ai bien conscience que vous préférez "ne plus embêter" les derniers poissons sauvages, mais de mon point de vue, vous n’aiderez en rien nos rivières si vous vous en éloignez définitivement. Le monde la pêche, nos rivières mal en point, les truites qui y survivent ont besoin de vous. Elles ont besoin de leurs sentinelles, elles ont besoin de vos témoignages. Il ne faut pas lâcher ces écosystèmes en danger ou pour certains en fin de vie maintenant. Si les pêcheurs soucieux de ce qui leur arrive les désertent aujourd'hui, cela sera dans tous les cas une très mauvaise chose.

Quoi qu’on en dise, les pêcheurs sont les seuls à veiller sur ces rivières. Alors bien entendu, par intérêt. Moi le premier, si je n’étais pas pêcheur je doute que la situation actuelle m’empêcherait de dormir comme c'est le cas depuis longtemps. Mais aujourd’hui, c’est un fait, il faut des pêcheurs au bord de nos rivières et de préférence des pêcheurs qui soient touchés par leur souffrance pour continuer de veiller sur elles.

Je ne vous demande pas de croire en des jours meilleurs...Comment vous demander une chose en laquelle je ne crois pas moi-même, mais je vous demande de ne pas lâchez l'affaire maintenant, de continuer à être cette sentinelle, de continuer à témoigner et d'être le porte-parole des ces écosystèmes en souffrance. De mon côté, je ne conçois pas abandonner ma rivière après tout le bonheur qu'elle m'a apporté depuis si longtemps. Même si de nos jours j'ai plus souvent mal au ventre qu'autre chose quand je me balade sur ses berges canne en main, je continuerais à la veiller et à l'accompagner jusqu'au bout du bout.

Je vous souhaite une bonne ouverture demain, quelle soit festive et entourée d'amis.