Thibaut et moi avons vécu une véritable aventure dimanche dernier. Je vais tenter de vous faire vivre cette journée à travers ce nouveau récit et quelques photos. On a déjà fait pas mal de trucs un peu fou pour aller pêcher, mais là, c’était au-dessus de tout.

Cette journée de pêche a vu le jour suite à un retour client en fait. C’est Christophe, qui, comme de nombreux utilisateurs des produits de mon Fly Shop, m’a envoyé il y a quelques semaines une dizaine de photos des poissons capturés avec mes imitations qu’il s’était procuré au début de l’été. Des belles truites farios et arc-en-ciel avec le plus souvent une cuivre au bout du bec. Et puis, parmi ces photos, il y en avait une du lieu de sa pêche. Un lac de montagne que j’ai trouvé de suite magnifique. Nous en sommes venus à converser sur ce lieu et Christophe m’a finalement proposé de venir voir ce lieu de mes propres yeux. J’ai bien entendu accepté avec grand plaisir. Thibaut et moi adorons pêcher ces endroits souvent paradisiaques. La montagne est si belle et si hostile à la fois. Le fait d’être accompagnés par des locaux est un grand plus pour nous gens de la plaine.

Nous sommes partis à 5 heures dimanche matin sous une pluie très fine. C’est Thibaut qui a pris le volant pour débuter. Après le passage de la douane Suisse j’ai pris le relai pour arriver un peu avant 8 heures au Châble, petite commune du Valais située à 850 mètres. Elle est voisine de Verbier, très connus des amateurs de ski et de poudre blanche. Une fois les présentations faites avec Christophe et que Gilles, un ami de Christophe que nous avions déjà rencontré, soit arrivé, nous avons pris la route tous ensemble. Et quelle route ! Oui, car connaissant mon aisance physique dans les ascensions, j’avais questionné au préalable Christophe sur le temps de marche pour atteindre le lac qu’il voulait nous faire découvrir. A savoir que ce plan d’eau naturel se situe à 2400 mètres d’altitude. Christophe m’avait rassuré en me disant qu’il y avait à peine 5 minutes de marche. Soit ! Du coup, j’étais resté là-dessus sans forcément m’imaginer qu’il fallait donc monter en voiture aussi haut. Et c’est là que l’aventure commence…

Nous avons quitté la route « normale » à hauteur du barrage de Mauvoisin. Il a été construit dans les années 50. C’est le deuxième plus grand barrage valaisan (211.5 millions de m3 de retenue). En même temps que la construction du barrage, des galeries souterraines ont été elles aussi réalisées. Ceci afin d’accéder au massif alpin qui domine la retenue du barrage. Quand je dis galerie, c’est vraiment ça. Juste assez large pour faire passer la voiture. C’est assez impressionnant puisque elles peuvent être parfois longues de plusieurs kilomètres. Les accès sont très limités et les heures de passages règlementées. Avec mon fils, nous n’avions jamais vécu une chose pareille. Pour ma part, je me suis demandé où Christophe nous emmenait. Faut le voir pour le croire. Une fois toutes les galeries passées, nous avons débuté l’ascension sur un chemin aussi large que la voiture, guère plus, avec très souvent le vide d’un côté de celui-ci. Et pour donner un peu de piment au scénario, 10 à 15 centimètres de neige fraîche de la nuit recouvrait le chemin. Même si je suis sujet au vertige et que le vide à côté du chemin pouvait être très impressionnant, le paysage que nous avions autour de nous faisait presque tout oublier. Un lieu rempli de magie avec un mélange de crainte. Thibaut et moi en avons pris plein les yeux. Et puis, nous sommes arrivés encore plus haut. Le chemin est devenu de plus en plus étroit avec un pourcentage lui de plus en plus sévère. Christophe m’a même demandé de me détacher pour pouvoir sauter du véhicule si d’aventure il venait à glisser dans le vide. Rassurant !

C'était parti pour un long périple en haute montagne.

Mais après ce long périple motorisé, nous avons atteint notre but. Il restait quelques centaines de mètres à faire à pied, rien quoi. A cette altitude, il y avait bien 15 centimètres de neige. Une vraie belle météo alpestre et donc une première pour moi de voir la neige si tôt. Il y avait aussi en matinée un vent très soutenu. Nous avons entamé la marche avec Thibaut et Gilles pendant que Christophe est retourné chercher Jean-Charles et Lionel.

De notre côté, nous avons contourné une petite corniche pour accéder au lac. Ensuite, il ne restait plus qu’à descendre dans cette cuvette. Et là, s’est offert à nous un spectacle grandiose. Ce plan d’eau situé là, au milieu de nulle part, est un petit paradis à lui tout seul. Bordé sur le quart de son périmètre par une zone humide, ce lac respire la vie. Truites farios et arc-en-ciel vivent en ces lieux. Pour certaines, elles ont plusieurs saisons de lac. Sa profondeur permet aux habitantes de passer l’hiver.

La petite marche à faire pour atteindre le lac.

De la neige partout le matin.

Thibaut qui pêche dans les vagues le matin.

La pêche se fait essentiellement à vue car l’eau est d’une clarté incroyable. Le but est de faire un peu comme en rivière en traquant le long des berges en cherchant du regard une ombre baladeuse sous la surface. Une fois repéré, le poisson se pêche à vue en nymphe ou même en sèche. Les truites sont très réceptives à ce qui se passe en surface. Malheureusement, le vent dimanche dernier en a décidé autrement. En tous les cas le matin. Il était très difficile de repérer les truites sous les vagues. L’après-midi a été moins ventée et donc plus produstive en terme de prises. Mais ce n’est que partie remise et cela nous obligera à revenir pour voir ce lac bien lisse et ainsi pourvoir pêcher correctement à vue. Malgré ces conditions parfois compliquées, nous avons tous pris du poisson. De très belles truites bien en formes. Et il faut qu’elles le soient puisque le lac sera bientôt gelé pour de très long mois.

Fin de matinée, un superbe soleil nous accompagnait.

Une des prises du jour sur la petite dizaine que j'ai capturé.

Thibaut à la recherche d'une truite en bordure.

Pour le casse-croûte, instant de la journée où il ne faut pas plaisanter, mes amis suisses avaient tout prévu et même plus que ça. Nous avons été reçus comme des rois. C’était formidable. Lionel avait même pris la peine de transporter du petit bois pour faire un feu. Il nous a fait l’immense bonheur de faire griller quelques belles châtaignes du pays. Mon Dieu, quel délice !

L'heure du repas ! Un vrai bon moment !

Les châtaignes, merci Lionel !

Nous avons sincèrement partagé un moment très agréable avec vous messieurs. Il est évident que nous reviendrons, mais cette fois-ci, sans vent, avec le soleil et en short ! Merci encore pour tout avec un merci tout particulier à Christophe pour l'invitation.

Au moment de partir, la neige avait bien fondue.

On reviendra !