Enfin, en première catégorie en tous les cas. En deuxième, c'est beaucoup moins sûr, mais ceci est un autre débat. Ces semaines post-fermeture sont primordiales pour les truites sauvages. Elles ont un besoin très urgent de faire un maximum de réserves en vue de la période de reproduction qui arrive à grands pas. Période hivernale où elles ne se nourrissent pas ou très peu. C'est bien pour cela, et j'arrêterais là ;-) , qu'il est aussi important en deuxième catégorie de les laisser tranquilles au lieu de les chercher spécifiquement comme on peut le voir parfois sur les réseaux sociaux. Ce n'est pas une leçon de morale que je fais là, mais un avis que je donne vis à vis de mes observations sur ma rivière. Vous en faites bien ce que vous voulez. C'est une période importante, et quoi que l'on pense, les truites se nourrissent plus régulièrement et de façon plus efficace quand elles ne sont pas traquées. Elles ont elles aussi besoin d'un break ;-)

J'ai pu faire de nombreuses observations depuis la fermeture car la rivière a été quasiment basse tout le temps. Les truites ont mis plus longtemps à comprendre que la pêche était fermée que les années précédentes je trouve. Je dirais une bonne quinzaine de jours. A partir de là, elles ont retrouvé un comportement de poissons libres avec le seul stress de l'oiseau noir. Mais ce stress est aussi impactant que celui du pêcheur, voir plus il me semble. Dire que certaines régions en France ont levé les tirs de cormorans. Moi qui suis à la rivière trois à quatre fois par semaine depuis mi-septembre, je peux vous dire que cela serait une catastrophe ici. J'en fais fuir à chaque sortie. Sans parler des vols de harles.

Comme l'an passé, les truites ont du mal à se nourrir, très peu d'insectes en fait. J'ai vu malgré tout quelques gros trichoptères. Elles chassent pas mal dans les vairons du coup, voir les truitelles. Une très belle reproduction que je confirme par ce que j'ai vu ces derniers temps. Et même de l'année précédente avec aussi des ombrets, super nouvelle. Par contre, toujours des mortalités, trois truites mortes croisées ces deux dernières semaines, rien que ça. Des poissons de plus de quarante centimètres à chaque fois. C'est pour cela que je dépense tellement d'énergie à vouloir protéger les secteurs avals de la rivière d'Ain qui s'appauvrissent d'années en années. Pas besoin de prélèvements, les truites partent toutes seules...Malheureusement.

Je prends toujours plus de plaisir à me balader avec mon appareil photo et du coup, je vous en fait profiter. Je reste et resterais un amateur en photographie, mais les photos qui suivent me plaisent bien, ce n'est déjà pas rien. Bonne balade à travers ces quelques images (cliquez dessus pour les agrandir et mieux en profiter).

L'automne et ses couleurs si singulières. A chaque sortie j'en ai pris plein les yeux. La rivière est restée très basse. Un coup d'eau salvateur au début du mois d'octobre a fait le plus grand bien. Un autre avant-hier plus modeste. La rivière tient le choc pour l'instant.

C'est aussi la saison des rencontres éphémères. Ici, un magnifique coq faisan en bordure de pré. Il ne doit plus être de ce monde à l'heure où j'écris ces lignes. Pas farouche du tout le volatile !

Les lacs jurassiens ont revêtu leurs plus belles couleurs. Un plaisir retrouvé tous les ans et une façon de me renforcer dans l'idée que je vis dans une région phénoménale. Vous devinez de quel lac il s'agit ?

Mais bien sûr, c'est aussi et surtout pour dame fario que je sors si souvent. Que j'aime les observer à cette époque. On apprend tellement sur ce poisson merveilleux. Pour cette truite, je suis resté tellement longtemps pour la voir se nourrir. Belle récompense !

Le regret de cette photo est que je n'ai pas pu m'approcher assez près. La truite était dans très peu d'eau et totalement à découvert. Impossible à approcher. Mais l'instant ultime est figé dans cette image.

Une photo originale. Avec cette feuille qui prend place juste là où il ne faut pas à la seconde près. Cette truite se nourrissait plutôt sous la surface, mais elle gobait quand même les rares mouches qui passaient au-dessus de sa tête.

Ambiance automnale humide sur la rivière d'Ain lors d'une journée d'octobre. Mon grand-père paternel ne cessait de me répéter que la pêche de valait rien du moment que la brume apparaissait sur l'eau. J'avoue ne l'avoir jamais vraiment vérifié en pêche mais ce jour-là, effectivement, les truites étaient moins actives que les jours précédents.

Photo prise tout en haut sur la rivière d'Ain sur les lots d'une AAPPMA que je ne nommerais pas puisque la dernière fois que je l'ai fais, j'ai reçu un courrier écrit incendiaire de son président. Quoi qu'il en soit, c'est là que j'ai vu les fonds les plus sales de la rivière, incroyablement triste et inquiétant pour un secteur aussi amont.

Cliquez sur la photo pour l'agrandir. On pourrait l'intituler "Les derniers instants de vie d'une éphémère". La dernière seconde même ! Les hasards du clic font parfois merveilleusement bien les choses. Surtout, ne ferrez pas trop tôt !

Voilà une photo que j'aime particulièrement. Cette truite donne vraiment l'impression de me regarder en fixant son regard dans ma direction au moment où je la photographie. Comme si elle m'avait vu et qu'elle m'autorisait à l'observer. Assez génial comme instant !

Je me souviens d'un séjour pêche dans les Pyrénées où mon ami Jérémy m'avait conseillé de ne pas ferrer trop tôt sur les gobages de belles truites. On peut aisément comprendre pourquoi sur cette photo... 

J'ai profité dune matinée bien grise pour tenter ce genre de cliché. La beauté du paysage n'efface pas malheureusement le fait que la rivière souffre du manque d'eau. Photo prise sur le célèbre parcours du Bourg-de-Sirod.

Alors que j'étais à l'affût perché dans un arbre et caché de ses feuilles pour observer les trois truites que j'avais en-dessous de moi, maître goupil est venu se désaltérer sur la rive d'en face. J'en ai croisé deux cet automne, mais celui-ci était très près, un largeur de rivière à l'étiage, rien quoi.

Toujours dans le domaine des hasards photographiques. Amusant ce reflet de branche qui vient se loger dans la gueule du poisson au moment du gobage. Bien cachée cette truite, mais je n'ai eu aucun mérite à la trouver car je l'ai prise à la fin du printemps. Elle se porte à merveille et pourra profiter des frayères une année supplémentaire. Quelle bêtise ce no-kill !

Difficile d'être plus près du poisson. Une approche comme j'en ai rarement fait même à la pêche. C'est aussi un plaisir de la photo sur poissons sauvages et sur des parcours de pêche, non en réserve, je précise. Un gros casse-croûte qui arrive pour cette truite qui était affamée.

Comme à la pêche, je cherche parfois à faire différemment en photo. A tenter un angle original. C'est je pense réussi sur cette photo. Cette grosse tête qui sort totalement hors de l'eau pour prendre un insecte, quel spectacle. Encore quelques semaines et les rassemblements vont débuter, mais ceci est un autre chapitre de la vie trépidante des truites sauvages...

Voilà, c'est terminé, j'espère que vous avez pris du plaisir à regarder ces photos. Vous retrouvez l'ensemble des actrices et acteurs de cet article dans une prochaine vidéo...