On continu donc avec cette seconde partie en compagnie de Damien Brouste, très bon pêcheur et photographe de génie.


En Août dernier, on avait décidé de se faire un petit trip carpe avec Zarn. Le rendez-vous était donc donné au bord d’un étang de Camargue dont on m’avait parlé.
Arrive le jour j, suite à plusieurs heures de voitures, je retrouve Zarn qui m’attend dans sa voiture. Après les retrouvailles, je lui demande s’il a vu de l’activité. Il me répond que non, et que l’on va bien galérer car le lac a l’air profond et il est bordé de grands roseaux.
Bon, ça commence bien... On décide tout de même d’aller jeter un coup d’œil ensemble.
On arrive au bord de l’eau, tout a l’air calme, puis soudain, on observe une carpe qui fouille le fond en tailing à quelques mètres de nous, puis une deuxième, une troisième... En fait, il y a une vingtaine de queue qui sortent de l’eau de partout!
On est comme des gosses, on fonce vers nos voitures pour se changer!!!
On saute dans nos waders. Quelques minutes plus tard, on est d’attaque au bord de l’eau.

On entre doucement dans l’eau, d’énorme quantité de gaz s'échappe sous nos pieds. L’odeur est intenable, mais les carpes sont là! Il est difficile de les approcher sans faire de bruit.

Nous avons plusieurs carpes à attaquer autour de nous, mais l’eau est tellement opaque qu’elles ne voient pas nos mouches. C’est incroyables de voir autant de carpes. Il arrive même qu’il y en est qui nous tape dans les jambes.

On a beau faire passer nos mouches juste devant leur tête, mais nous n’observons aucune réaction de nos poissons. On change de mouche plusieurs fois, mais rien n’y fait... L’eau semble vraiment trop trouble pour qu’elles puissent voir nos mouches.

C’est vraiment frustrant de vivre de genre d'expérience, mais tellement extraordinaire d’observer une telle densité de poisson dans nos eaux. Je pense que les jours où l’eau est claire, cela doit être une expérience hors du commun de pêcher dans de telles conditions.

Nous resterons jusqu’à la nuit tombée pour tenter ces carpes. Mais malheureusement, nous n’aurons pas plus de succès ...
La nuit s’installe peu à peu, l'activité des carpes diminue et il sera bientôt temps pour nous de rentrer...

Je me souviendrai longtemps de cette partie de pêche car elle m’a permis d’avancer, de progresser et puis, nous n'avons pas eu le temps de nous ennuyer tellement nous avons attaqué de poissons!

La France est un pays qui offre des paysages aussi vairés que splendides.

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Une autre très belle histoire de saumon dans le Sud-Ouest de la France. Ce récit a été écrit par Fabrice Bergues.

L’ouverture de la pêche au saumon , c’est un événement qui ne se rate pas, même si ce ne sont pas les meilleures conditions pour prendre un poisson. De toute façon, ce n’est jamais le bon moment…

J’avais décidé d’aller sur un de mes endroits de prédilection, ce n’est un secret pour personne, j’allais faire l’ouverture au Bas de Làas avec un ami qui, allait lui faire nager une ondulante.

Après plusieurs cafés imbuvables ailleurs que sur les rives du gave, ici ce sont les meilleurs du monde, et après avoir refait le monde plusieurs fois avant que le soleil ne se décide à sortit nous  décidâmes de rejoindre le pool.

Le niveau était bas, mais je décidais de garder ma ligne plongeante, tant la température était basse. Je rejoignais la tête du pool, mon camarade restait en retrait sur la berge patientant que je descende pour prendre son tour.

Je n’ai pas eu le temps de descendre beaucoup, ou plutôt si, après seulement 5 mn de pêche ( si on peut encore appeler cela de la pêche, je n’avais pas sorti 15 m de ligne) je me trouvais une vingtaine de m en aval attelé à un saumon !

Dire que c’est incroyable est encore trop faible, c’était simplement irréel, je ne me rendais pas compte moi-même de ce qui m’arrivait, alors le copain n’en parlons pas. Je réussis à tenir le poisson prés de moi et commençait les manœuvres afin de l’échouer, quand je me suis senti encore plus c.n en récupérant mon tube fly, il s’était décroché!

Pestant ( pour rester poli) et me maudissant, je rejoignait ma place pour finir ma passée, bah ! me disais-je de toute façon, je ne pouvais pas le mériter ; je n’avais pas commencé à pêcher.

Mon ami était parti prospecter la queue du pool, plein de moral

Il n’avait pas lancé encore son ondulante que je l’appelai, j’étais de nouveau attelé à un autre poisson un peu moins virulent cette fois.

Croyant à une blague , il mis un peu de temps mais finit par me donner un coup de main pour le sortir.

C’était un 8 avril, un jour d’ouverture et je venais de tenir deux saumons en moins d’une demi-heure. Tout simplement incroyable.

Aujourd’hui encore, 6/7 ans après je ne peux oublier les moindres détails de cette journée, alors c’est sûr que je vais parfois à l’étranger pour assouvir ma passion, mais je ne pense pas que j’aurais de telles émotions, de tels souvenirs, seul la rivière que l’on connaît intimement, que l’on va voir tous les jours, peut nous donner cela. On dit souvent que l’herbe est toujours plus verte en face, mais chez moi elle est très verte.

Je ne peux un jour imaginer ne plus lancer une mouche dans ces eaux, évidemment vous l’avez compris c’est du gave d’Oloron qu’il s’agit.

L'instant magique !

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Direction cette fois-ci l'Ouest de notre pays qui n'a rien à envier aux autres régions avec un très joli récit par Marc Millieroux.

15h30, Je débauche. Je prend la direction de la rivière. je vais pouvoir m'évader sur mon secteur favoris. Qui l'est pour plusieurs raisons. Le cadre de la région Poitou-Charentes, n'est surement pas l'un des plus magnifique. Mais cette rivière coule, sur sont amont, dans un cadre bien agréable. De plus elle est peuplé de gros poissons. 

J'arrive sur le bord. J’observe l'activité des poissons qui ne se manifeste pas vraiment. l'eau y est claire, le soleil présent, le vent souffle un peu, mais qu'importe ont y est bien.

Après quelques minutes, je repère un beau poisson. Quelques passages infructueux, je décide de changer de mouche pour une un peu plus lourde. le courant m'empêche d'atteindre la bonne profondeur, et la truite se déplace seulement de 10 cm pour nympher. Ce fût le bon choix. Dès le premier passage elle prit. quelques coups de tête, suivit d'un rush vers l'aval. Sa direction, un arbre qui baigne ses branches. J'y est déjà perdu plusieurs poissons. Elle y parvient, canne basse, le scion à la limite de gratter le fond. elle se débat en surface, par chance elle ne prend pas de branche, et en sort. Un gros bécard de 58.
Deux amis sont un peu plus haut. je les rejoins pour discuter pêche bien sur. Entre temps le ciel s'est couvert.
Je reprend ma remonté. 100 mètres plus loin, un poisson moins gros, qui nymphe comme un fou. Premier passage, s'est pendu. Après de jolie rush c'est une femelle de 46 cm qui rentre dans l'épuisette.
A peine 20 mètres plus loin que le poste de la précédente, un autre poisson ,pas beaucoup plus gros, et elle aussi bien active mais à l'air d'être plus maline. Après un refus, je change de mouche pour en passer une non plombé. Lancé un peu plus en amont. La belle ouvre la gueule, je ferre, elle y est. Elle part vers l'aval tel une fusée. Je cour derrière elle, chandelles, rush, elle se laisse pas faire. Elle ma fait  descendre  150 à 200 mètres de rivière et enchaîner 5 chandelles. Mes amis me rejoigne, quelques photos, et la femelle de 50 cm retourne dans son élément.
30 minutes plus tard, j’aperçois un gobage plutôt discret. Je m'en approche tout aussi discrètement pour apercevoir un poisson de 55 cm environs, se délectent de petite olive. Ni une ni deux je troque ma nymphe contre une sèche. Le deuxième passage fut le bon. ferrage au bon timing, elle ne me fera pas de chandelle mais m'aura fait courir sur 300 mètres. Un magnifique mâle de 56 cm bien trapu.
Le soir arrive, le vent est tombé, mais pas un poisson en vue. Après 1h30 à chercher un poisson, j'en aperçois enfin une d'environ 50 cm. A peine la soie sortie des anneaux, elle prend la fuite. Étonné, surpris, sans avoir compris mon erreur, je reste bloqué à regarder là où elle était, alors qu'elle n'y était plus. C'est à ce moment que je voie un poisson plus gros ce poster à sa place. N'ayant pas eu le temps de rentrer la soie, je gagne du temps pour lui présenter mon gammare. Plusieurs passage, mais la belle n'est pas dupe. Je tente un dernier passage avant de changer de nymphe. Je change aussi la zone d’impact de la nymphe. J'estime mon gammare à sa hauteur, elle tourne légèrement la tête comme pour regarder, je ne la voie pas ouvrir la gueule. Elle commence à redresser sa tête, que je décide par sécurité, un arracher appuyer pour ne pas la faire fuir si je m’étais tromper, et pour la piquer c'est elle l'avait bien pris. Une résistance dans la canne, mais la truite ne bouge pas, je commence à penser que j'ai pris la branche, quand je la voie secouer la tête. Comme les autres elle pris l'aval, ou je suis obligé de courir. Après plusieurs dizaines de mètres, elle change pour l'amont, elle me fera ce yoyo plusieurs fois. Mes jambes commence à tirer, le poisson à lui aussi l'air de montrer des signes de fatigue. L'épuisette à la main, et c'est la fin du combat. Je la pose dans l'eau près du bord, elle récupère dans l'épuisette le temps de sortir l'appareil photo. La belle accuse 63 cm. la journée ce terminera sur ce beau poisson. Comme quoi même en France ont peu faire du beau poissons et en nombres.

Un rêve entre les mains.

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Un peu de féminité avec Muriel Lovichi et son histoire dans l'Est de la France sur une rivière que je crois connaitre...

La semaine m'a semblé interminable mais nous sommes enfin samedi. Je roule en direction de ma rivière préférée. J'ai hésité à y aller car les prévisions météorologiques annoncent des orages pour  ce soir, mais les niveaux des rivières ayant baissé, je profiterai au moins d'une belle journée de pêche. Il y a un peu de monde sur la route ce matin et ça ne roule pas aussi vite que je le souhaiterais mais je prend mon mal en patience.

J'en profite pour admirer le paysage jurassien. Je viens de croiser la Lemme et je suis un peu inquiète car l'eau est plutôt teintée. Je me dis à voix haute qu'il faut rester « optimiste ». Et de prononcer ce mot, je repense à ce gars croisé le week-end dernier au bord de la rivière. Dans un premier temps il m'a fait part de sa surprise de rencontrer une femme avec une canne à pêche. Je ne sais jamais trop quoi répondre à ce genre d'interrogation car si les femmes sont si rares au bord des rivières, c'est peut-être que les hommes se gardent bien de les initier à ce sport  de peur qu'elles aiment cela et ne les suivent régulièrement au bord de l'eau. N'ayant pas envie de m'étendre sur le sujet, je répondis juste qu'il y en a pourtant de plus en plus et que les temps changent.

Il me demanda si j'avais attrapé du poisson et lorsque je lui dis que je n'avais pas vu grand chose il ne pût s'empêcher de me raconter sa vie de pêcheur révolue. Il entama l''éternel discours du « C'était mieux avant ! », «  il n'y a plus rien ! »...« Quand j'étais jeune on arrêtait de travailler lorsqu'il y avait une crue pour aller à la pêche et on rentrait au bout de deux heures avec vingt truites dans notre panier... On ramenait tous, plus de trois cents poissons par an à la maison et il y avait pourtant beaucoup plus de pêcheurs qu'aujourd'hui... Il y avait tellement plus de poissons..Certains soirs, la route était recouverte de plécoptères... Lors des grosses éclosions, le lendemain on était obligé de nettoyer le pare-brise de sa voiture... Aujourd'hui il n'y a plus d'insecte, les chabots et les ombres ont disparu. On fait des passes à poissons juste pour faire travailler l'entreprise du coin...

Les agriculteurs et autres industries ont fini de tuer les rivières... » Je l'écoutais et me sentais un peu ridicule avec ma canne à la main comme si la seule chose que je pouvais attraper à l'entendre, c'était une branche ou une tendinite. Le discours de ce monsieur m'aurait presque fait regretter de ne pas avoir vingt ans de plus pour une fois. Je lui en voulais un peu d'avoir prélevé tant de poissons, alors qu'aujourd'hui on est obligé de réfléchir à deux fois avant de garder une truite. J'essayais de lui dire qu'il ne fallait pourtant pas être si défaitiste, que la vie grouille encore sous les pierres, qu'ils y a encore de l'espoir, mais il était tellement convaincu que tout était fichu et me soutenait qu'il avait abandonné la pêche par dégoût. Finalement, je n'insistais pas et prétextais être attendue pour m'éloigner de ce personnage bien trop pessimiste à mon goût. Ce genre de personne vous ferait presque plier la canne une bonne fois pour toute mais il en faut plus pour me faire renoncer à ma passion.

Je sais qu'il y a encore beaucoup de vie dans nos rivières et qu'il est important de se battre pour la préserver. Si nous, pêcheurs, abandonnons nos rivières, qui veillera sur elles ? Et si je roule ce matin en direction de la rivière d'Ain c'est bien parce que je sais que de jolies zébrées et même des ombres m'y attendent. Je viens juste de traverser la Saine et l'eau claire me présage une belle journée de nymphe à vue. J'aperçois enfin le village de Syam, sa vue m'enchante à chaque fois. J'approche de mon but et je suis de plus en plus impatiente de retrouver la belle « HRA ». La dernière fois que je l'ai quittée, elle était gonflée par les pluies et j'avais dû me résoudre à rentrer chez moi plus tôt que prévu. Je me gare à proximité de la réserve pour aller voir si les truites sont « dehors ». L'eau est encore un peu haute mais presque claire. J'aperçois une belle truite en train de se nourrir sur le radier, alors c'est en courant que je retourne à la voiture pour rejoindre le secteur que j'avais prévu de pêcher. Je suis comme une gamine impatiente de découvrir son cadeau et une fois arrivée à l'endroit souhaité, il ne me faut pas longtemps pour enfiler mes waders. Je mets mon gilet auquel est déjà accrochée l'épuisette.

Mes lunettes polarisantes sont autour de mon cou, et j'ai déjà ma casquette sur la tête. J'ai pris de l'eau pour une fois et quelques biscuits car je me doute bien que la faim ne me forcera pas à revenir plus tôt à la voiture. Ma canne est rapidement montée et ça y est, c'est parti ! J'ai constaté avec bonheur que je suis seule sur ce parcours que j'affectionne particulièrement. A force d'avoir parcouru ces berges je crois connaître chacune des truites qui vivent là et c'est donc tel un sioux, que je m'approche du premier poste susceptible d'en abriter une. A ma grande déception, l'eau est loin d'être limpide et le soleil encore bas ne m'offre pas une très bonne visibilité. Je m'avance d'un pas de trop et je distingue une forme claire qui s'enfuit. Mince alors !! Il y avait bien une truite ici ! Mais c'est vraiment difficile de voir à travers l'eau et ces zébrées ont un sacré don de mimétisme ! Je me dirige vers le poste suivant encore plus lentement tout en scrutant le fond de la rivière. A plus de trois mètres du bord il est impossible de voir quoi que ce soit alors je me concentre sur la bordure. Je distingue une forme allongée derrière une branche de saule. Je me baisse pour regarder de plus près et c'est bien une truite.

Elle n'est pas très grosse et j’attends qu'elle bouge pour mieux me placer. Malheureusement elle reste immobile et après un long moment alors que je tente de m'approcher un peu plus à quatre pattes derrière les herbes hautes, elle s'éloigne à toute vitesse. Décidément, les poissons ont semble-t-il une bien meilleure visibilité de leur côté. Je me relève et repars à la recherche d'une autre proie. En aval, lorsque j'arrive à l'endroit où la rivière présente plus de fond je tente de faire passer une nymphe à plusieurs reprises le long de la berge dans l'espoir de voir mon fil s'arrêter mais rien ne se passe. Je n'insiste pas beaucoup car je n'aime pas cette pêche à l'aveugle et je préfère remonter où j'ai plus de chance d'apercevoir un poisson. Je retourne à l'endroit où j'ai fait fuir la petite truite, des fois qu'elle soit revenue. Je fouille des yeux sous le saule mais elle n'est pas là. Je suis sur le point de repartir quand une autre zébrée apparaît sous les branches comme par magie. Elle est beaucoup plus grosse que la première et prend quelque chose sur le fond. De grandes orties devant moi, l'empêchent de me voir. C'est un peu la panique dans mon cerveau car il faut agir et vite, mais bien ! La truite qui descendait fait déjà demi-tour. J'essaie de me calmer et malgré les orties qui me piquent les mains, je fais descendre doucement mon gammare sous ma canne.

La truite a déjà la tête sous le saule lorsque ma nymphe se pose dans son dos. Bien que je crois qu'il est déjà trop tard, je décolle légèrement la crevette du fond. La truite ne réagit pas et du coup je fais sautiller sur place ma mouche avec insistance car j'ai bien peur qu'elle ne la voit pas. Soudainement la belle se retourne pour se jeter sur mon imitation. Je vois le blanc de sa gueule et sans réfléchir je ferre ! Aussitôt la canne plie et la truite se débat comme une furie. Je suis obligée de la brider car elle cherche à s'enfuir sous le saule. N'y parvenant pas elle décide maintenant de s'enfiler sous mes pieds sous la berge. J'arrive difficilement à l'en faire ressortir et elle insiste pour y retourner. Craignant de la perdre dans les racines, j'enlève rapidement mon gilet et saute dans l'eau. Cela a pour effet d'éloigner la truite de cette cachette et après quelques minutes de combat elle commence à montrer les premiers signes de fatigue. Bien évidemment mon épuisette est restée accrochée à mon gilet sur la berge et pendant que j'essaie tant bien mal de la récupérer, ma truite semble vouloir profiter de l'aubaine pour tenter une dernière fois de se cacher sous le saule.  Je plonge le scion de ma canne dans l'eau sous les branches et la force à changer de stratégie.

J'ai enfin attrapé mon épuisette, je réussis à faire remonter ma belle zébrée vers la surface et à lui sortir la tête de l'eau. Ça y est, c'est fini pour elle, elle ne se débat plus. Elle s'abandonne et je la tire gentiment dans mon filet. Youu ouuu !! Je crie de joie et de soulagement. Ce poisson que j'estime à plus de cinquante centimètres représente beaucoup pour moi. Cela doit faire trois ans que je me suis fixée comme objectif de prendre une truite de 50 ici sans jamais y parvenir. J'en ai loupées, décrochées quelques-unes...cassé sur d'autres plus grosses encore, et j'en ai même pleuré de rage parfois. Aujourd'hui enfin, elle est là, dans mon épuisette. Le coup de ligne n'avait rien de remarquable mais je suis contente de moi. Elle est magnifiquement grasse , elle a bien profité des pluies de cette année. Ces zébrures sont bien marquées, elles est superbe. Après quelques photo je la relâche et sans se faire prier, elle disparaît sous la berge. Je m'assois pour faire une pause et apprécier encore la joie qui m'emplit le cœur. J'admire un long moment la rivière que j'aime tant, avant de repartir vers de nouvelles aventures ...       

Une belle truite zébrée sauvage

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Un petit tour en Ardèche, ça vous dit ? C'est en compagnie d'un guide local et ami, Bruno Beusse

Mon métier de "Moniteur-Guide de Pêche" en France et à l'étranger, m'amène souvent à aller vers d'autres horizons halieutiques. La "Pêche" y est elle plus belle ou plus  intéressante que chez nous? That's the questions!!! 

Pour ma part, je prends beaucoup de plaisir à aller vers ces ailleurs,  découvrir ou faire découvrir de nouvelles sensations de pêche. Ces voyages, sont également pour moi, l'occasion de m'enrichir  d'autres cultures, de nouveaux  personnages  et  de savourer de superbes paysages.

Ces pêches à l'étranger, ne peuvent néanmoins en aucun cas, remplacer le plaisir que j'ai à pêcher et à faire pêcher en France. Dans la plupart des cas, ces pêches sont  techniquement  beaucoup  plus facile et ce, grâce une pression de pêche moindre (sélection par l'argent peu démocratique oblige) et  à une  densité de poissons tout simplement  exceptionnelle (mais bien souvent artificielle, c'est une autre façon de voir la pêche et de la gérer, sujet houleux et passionnel à méditer).

La plupart du temps, je guide ou pêche en France, en Ardèche, en Lozère, ou sur la Sorgue de Vaucluse.

L'Ardèche, mon pays natal est à l'origine de ma passion pour la pêche, toutes les pêches. C'est un terrain de jeux  que je pratique avec bonheur  depuis plus de quarante ans. C'est aux bords de ses torrents tumultueux,  qu'est née mon engouement  pour la "pêche aux appâts naturels",  la "pêche à la mouche" et  la connaissance des milieux aquatiques et naturel.

Ce joyau halieutique, fort des inconvénients de notre département, faible population, absence d'industrie, agriculture extensive est gérer depuis de nombreuse années en" gestion patrimoniale". Tous les cours d'eau  sont en bon état biologique et les Truites de souche. Ici, rien de comparable avec les rivières de Franche-Comté ou de Slovénie, pas de poissons de taille extraordinaire, mais des Truites nombreuses, Farouches et combatives en diable. En Ardèche, le relief aidant, chaque prise se savoure à sa juste valeur.

La pêche est ici, comme elle devrait être partout, bonne ou moins bonne en fonction des conditions du moment  (et non de la date du dernier déversement), avec certains jours, des coups de folie qui font rêver. Ici, pas de TAC en lot de consolation, tous les poissons pris dans ces superbes paysages, se seront amplement mérités. Le bagage technique du pêcheur confirmé et sa connaissance du milieu seront  un atout logique. Le débutant quant à lui, devra faire preuve de persévérance et d'assiduité dans sa pratique, pour espérer obtenir des résultats satisfaisants et réguliers.  

Ce début de saison 2012 sur le plateau Ardéchois, a été marqué par un hiver tenace et rigoureux  qui a fait de la résistance jusqu'a fin mai. La pêche a été aléatoire, avec certains jours de timide soubresaut et régulièrement de nombreuses journées maussades.

En juin, changement de décor, la nature trop longtemps réfrénée,  distille généreusement ses bienfaits. Les niveaux d'eau sont excellents, les éclosions abondantes et les journées superbes, tous les ingrédients pour faire le bonheur du pêcheur sont donc réunis.

Mi-juin, j'accueillais pour trois jours d'initiation "pêche à la mouche", quatre pêcheurs débutant venu de la région parisienne. Le matin du premier jour, place à la formation de base et au casting sur herbe. Mes Sympathiques pêcheurs bien dégrossis et revigorés par un solide et convivial pique-nique préparé par Serge notre amis de" l'Hôtel du Nord" à Sainte Eulalie, je décidai d'amener ma troupe sur un parcours simple et accessible de la haute rivière Loire. Ce parcours aux prélèvements autorisés et au cadre magnifique est d'une régularité légendaire. Les Truites, nombreuses, y sont toutefois de taille modeste, mais d'ordinaire joueuse et bonne fille. A notre arrivé sur site, les conditions de pêche semblent  prometteuses, avec de belles et régulières éclosions d'insecte divers et variés. Après un premier topo, en groupe sur la technique à employer, c'est individuellement que je place chacun  sur un secteur approprié et  que je les sensibilise à la technique particulière de la "pêche à la mouche en eaux vives". Ce n'est qu'une heure plus tard, que je rejoins Victor  (le premier placé et le plus doué des quatre), sur le secteur ou je l'avais laissé. Je suis surpris de le trouver quasiment à la même place. Il m'explique alors  tout goguenard et n'y croyant à peine lui même, qu'il vient sur quelques mètres de prendre une douzaine de Truites dont une de plus de trente centimètres. A peine finit- il de m'expliquer sa bonne aventure, qu'il m'en attèle une nouvelle devant le nez  de plus de quarante centimètres.  C'est incrédule et presque envieux que je l'assiste dans l'épuisetage et la remise à l'eau de ce magnifique poisson. Au final, en fin d'après -midi, tous auront perfectionné leur technique, pris du poisson  et beaucoup de plaisir. Une mention toute particulière pour Victor, qui pour une première après-midi, avec plus de vingt poissons a eu l'impression d'être sur un nuage. Je crois bien que ce jour là, tous ont mordus à la passion de la mouche.

Tel  est pris qui croyait prendre!!!  

Des anecdotes comme celles-ci ne sont pas rares, il suffit d'être assidu et persévèrent. N'en déplaise aux aficionados du "y a plus rien" ou du "c'est plus comme avant", la pêche réserve et réservera encore aux pêcheurs passionnés, de savoureux moments de découverte, de convivialité,  de  plaisirs et d'amitié partagé, au cœur de nos belles rivières de France.

Pour terminer, je pense que les pêches d'ici ou d'ailleurs ne doivent pas être mise en concurrence, mais qu'elles sont complémentaires en terme de  plaisir et de découverte. La pêche en France est un modèle par son accessibilité au plus grand nombre et doit le rester. A nous, pêcheurs passionnés et dirigeants impliqués, à faire preuve de pédagogie, afin de sensibiliser le plus grand nombre, au fait que la "pêche en France" n'est pas un produit de consommation courante et que notre "système de pêche associative" ne peut survivre et ne survivra en l'état, sans une forte mobilisation et implication de chacun.

Le client de Bruno aux anges !

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Un petit tour en Haute Savoie. Merci à Marc de nous démontrer qu'il n'y a pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour prendre le poisson d'une vie à la mouche ! 

Déjà fin septembre ! Je ne suis allé traquer les truites lacustres qu’à deux reprises cette année. La première fois, j’ai eu la chance d’en voir une en fin de journée mais elle a seulement suivi mon streamer avant de finalement aller se cacher sous un bloc. Du coup, le lendemain, je suis retourné au même endroit. Je suppose que c’est la même truite que j’avais vue la veille que je réussis à piquer cette fois-ci, mais malheureusement elle se décrocha au bout de quelques secondes. J’étais vert !

Aujourd’hui, l’après-midi est déjà bien entamé et je suis encore chez moi à hésiter .Trois quarts d’heure de route me séparent du lieu de pêche. Les pluies des deux derniers jours ont dû gonfler les rivières, histoire de rendre la pêche à vue plus difficile.  « J’y vais ? Pff, c’est peut être “impêchable“… J’y vais pas ? Hum … Je manque peut être quelque chose… »

Bon çà y est, je me décide enfin. Je prend ma voiture et filedans l’espoir de capturer une grosse lacustre. Lorsque j’arrive au bord de l’eau, je constate que l’eau est légèrement teintée.  Je n’ai pas envie de perdre du temps à aller voir une autre rivière alors je m’équipe rapidement en me disant comme toujours « faut y croire ! ».

L’eau étant un peu sale, je m’applique à peigner le fond, chaque recoin de la rivière, un coup en nymphe, un coup au streamer… Après trente minutes de pêche, rien. Soudain ! En aval, un bruit de battement d’eau (tchitchitchitchitchi), je me retourne et n’en crois pas mes yeux… En haut d’un petit courant, tel un saumon, je vois une truite d’au moins soixante dix centimètres qui tente de rejoindre le trou que je pêchais. Son dos et sa dorsale dépassent de l’eau, ses battements de queue éclaboussent la surface ! Quel spectacle! Elle ne parvient pas à passer l’obstacle, fait demi-tour, dévale et je la perds de vue. Sans hésiter, je m’empresse d’aller à l’aval de la scène et peigne méticuleusement l’endroit…Rien de rien… Cette satanée truite est pourtant quelque part dans ce pool ! Le ciel est très menaçant. A l’ouest, un rideau de pluie arrive. Un quart d’heure plus tard, çà ne manque pas et des trompes d’eau s’abattent sur moi. Je suis trempé mais je ne lâche pas l’affaire et insiste la tête sous la pluie battante mais encore pleine d’espoir. Mais le temps passe et toujours rien ! Je décide de laisser tomber ce poisson fantôme et de repartir vers l’amont. Je me persuade qu’il y en a d’autres, c’est obligé ! Je pêche tous les endroits propices, cherche dans les moindres recoins espérant en voir une à nouveau. Deux heures plus tard, j’ai parcouru plus de cinq cents mètres. Il ne pleut presque plus mais la nuit approche. Je pêche maintenant un endroit assez profond, toujours un œil à droite ou à gauche, au cas où...

Soudain, quelques mètres plus bas, je crois apercevoir un remous en queue de plat. Dans le doute, je continue à animer mon streamer dans le courant. Etait-ce un mirage ? Je veux bien croire que non et ne cesse de regarder le radier puis mon fil. Au rythme d’un métronome, mon fil, le radier, mon fil … Ho ! Un autre remous ! Cette fois-ci, c’est sûr, c’est une truite qui remonte ! Je ne panique pas et continue à pêcher le même endroit en me disant que dans son ascension elle va obligatoirement passer par là. Juste au dessus de moi, il y a un petit courant peu profond. Si elle s’y engage, je suis certain de la capter. Je ne quitte pas des yeux cet endroit, tout en animant machinalement mon streamer. Plouf ! Waouh ! Un autre remous, plus violent et ce coup ci à seulement deux mètres de moi. Dommage, je n’arrive pas à distinguer quoi que ce soit dans cette eau trop teintée, sans compter la lumière qui baisse. La pression monte, je deviens électrique, vigilant à tout mouvement anormal. Fffffff je souffle pour ne pas laisser cette tension m’envahir. Je me concentre, prêt à ferrer à la moindre touche. « Allez, montre toi !» Aussitôt, comme si elle m’avait entendu, la voilà, qui apparaît comme prévu dans le petit courant. Elle remonte tranquillement… Je l’estime à 85, 90 cm, quel monstre ! Je m’approche discrètement, lui présente mon streamer une fois, puis deux mais elle ne prend pas. Elle continue à nager vers l’amont comme si de rien n’était. Je la suis jusqu’à ce qu’elle s’arrête sous une branche. Je lui anime à nouveau mon streamer devant son énorme gueule. Elle ne réagit pas et reprend son chemin. J’anticipe sa trajectoire afin de pouvoir lui faire à nouveau passer mon leurre devant le nez. Je regarde autour de moi, analyse la situation. Plus haut, un grand pool profond, si elle y parvient c’est fini, je ne la verrai plus jamais. La nuit est trop proche et le temps qu’elle arrive au courant suivant, il fera trop sombre. « Il faut qu’elle prenne !!! » La tension monte… jusque dans ma canne où je sens une tirée anormale, comme un accroc. Sans hésiter je ferre ! Je m’attend à voir le monstre secouer la tête, ou sauter mais, me mettant presque le doute, la truite continue à monter tranquillement en entrainant mon bas de ligne. Je suis comme un fou, elle a pris ! Je suis trop content et pourtant la peur de la perdre m’envahit aussitôt. La truite continue son ascension, elle accélère même. Je tente de la brider un peu mais renonce très vite, elle fait ce quelle veut et  rejoint le pool suivant. Heureusement, il n’y a pas d’obstacle dans l’eau, juste quelques branches qui effleurent la surface.  Je tiens cette énorme lacustre, la soie bien tendue depuis dix minutes et je crois avoir l’impression qu’elle faiblit un peu. Alors, j’essaie de la faire descendre pour l’amener sur ma droite, dans un endroit moins profond où je pourrai peut-être l’épuiser. Mais, je change vite d’avis car je viens de me rendre compte que si elle dévale c’est plein de branches en aval. Du coup, en rembobinant ma soie j’avance doucement vers elle. Elle ne bouge plus… Je la bride un peu pour voir sa réaction et la voilà qui repart lentement! Un véritable tracteur ! Elle monte, monte encore… Je la suis calmement en me tenant prêt à lui barrer la route dans le cas où elle changerait de stratégie. Elle atteint un courant peu profond et tente de le passer, mais la tension de ma canne et le manque de profondeur l’empêchent de prendre son élan. Elle nage sur place et je vois enfin là, les premiers signes de fatigue. Je maintiens le fil tendu pendant de longues minutes, elle devient de plus en plus lourde. Cela me paraît interminable mais enfin, je la vois faiblir et elle se pose sur le fond sans bouger. C’est le moment, je décroche mon épuisette, m’approche doucement, bras tendu, canne haute je décolle la truite du fond et la voilà qui avance d’un mètre. « Ha non ! Tu ne vas pas repartir maintenant !! » Elle reste immobile et je renouvelle l’opération… Ouf ! 

Une sensation de soulagement m’envahit immédiatement, « ma » truite est dans l’épuisette ! Encore dans l’eau, elle donne de lourds à-coups en bougeant de droite à gauche. Je suis obligé de la tenir à deux mains. Ces mouvements me permettent de voir ses « flancs ». Elle est juste énorme !!! Et puis cette gueule qu’elle a avec ce bec incroyable ! Je n’en reviens pas … Je me crois dans un rêve, ou un film, ailleurs quoi ! Je reprend mes esprits,  me rapproche du bord pour poser ma canne. Je décroche ma truite dans l’épuisette et l’admire encore. Quel poisson magnifique ! J’essaie d’appeler Muriel pour partager ma joie mais je n’ai plus de batterie. Alors je prends quelques photos non sans mal, de ma belle lacustre. Il faut dire que ce n’est pas facile de tenir un tel poisson d’une main et l’appareil de l’autre. C’est impossible et de toute façon ça ne rentre pas dans le cadre. Je la mesure … 91 !! Je suis surpris, je ne la voyais pas si grande. Et qu’est ce qu’elle est large ! Elle doit approcher les dix kilos. Sa robe est mouchetée de très nombreux points noirs, ses nageoires sont énormes et son adipeuse me semble démesurée. Je suis scotché par la beauté de cette lacustre et la regarde ébahi. Mais il est maintenant temps de la relâcher. Je l’oxygène plusieurs minutes et lorsqu’elle semble prête à repartir dans de bonnes conditions, je lui rends sa liberté. Je la regarde s’éloigner lentement et je réalise enfin que ce n’est pas un rêve. Je suis trempé, il fait nuit mais je suis trop heureux de ce qui vient de m’arriver. Je récupère ma canne et songe à rentrer à la maison, je suis impatient de raconter ma fabuleuse pêche à Muriel. Je pense en souriant à mon père qui va me traiter de cinglé quand je vais lui dire que j’ai remis à l’eau une telle prise. Mais, en fait l’idée de garder ce poisson ne m’a pas effleuré une seconde. Je me suis toujours promis de relâcher ma première grosse lacustre. En plus, cette truite m’a fait vivre un moment de bonheur inoubliable que ça aurait été comme tuer un rêve…

 

La truite de votre vie n'est pas forcément à l'autre bout du monde !

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Retour au Sud et avec un autre très grand poisson de sport que l'on peut capturer à la mouche dans notre pays. Une histoire de carpe raconté par Julien Fontanelli.

Belize, Cuba, Seychelles… des destinations de rêve pour croiser des poissons mythiques à la mouche. Des destinations pour se faire dérouler du backing et lutter avec des furies qui hantent ces eaux. Sauf que voilà, nous n’avons pas tous les moyens de nous envoler vers ces destinations de rêves sur lesquelles nous bavons en feuilletant les magazines… Et pourtant le dépaysement et de véritables bombes aquatiques se trouvent à côté de la porte !

Cap sur une zone boisée du sud de la France, à la rencontre des grosses carpes qui hantent les eaux de deuxième catégorie. Et oui, la carpe à la mouche… ce n’est pas un mythe c’est une réalité ! Ce poisson est un véritable challenge pour le moucheur passionné et sa recherche s’apparente plus à une traque intense qu’à de la pêche à proprement parler, surtout sur les très gros spécimens.

Nous voici en plein automne, la mélodie des cigales laisse place aux magnifiques couleurs d’automne. La nature se pare de ses plus belles couleurs et en arpentant les sentiers on ne peut que se laisser porter par cette ambiance.  Plus on progresse le long du sentier, plus on s’enfonce dans une sorte de jungle… Les arbres qui bordent la rivière se rejoignent au-dessus du cours d’eau pour former une voute végétale qui cache de rayons du soleil. L’approche est ponctuée par le bruit du vent dans les branches et par le passage discret d’un martin pêcheur.

Nous voici maintenant sur une zone qui cache des très grosses carpes. L’endroit semble sorti d’un livre sur l’Amazonie : des racines dans tous les sens, une eau légèrement trouble et de drôles de bruits qui nous entourent… Brrrrr ambiance presque inquiétante par moments ! Je repère rapidement à proximité de la bordure une paire de grosses carpes qui patrouillent. Superbe moment en voyant ces poissons qui cherchent à faire leur repas entre deux eaux.

Une imitation de sangsue au bout d’une longue pointe en 30/100°… Et hop je me transforme en trappeur discret pour approcher ces deux magnifiques poissons. Approche discrète, sans faire craquer les brindilles. Le cœur bât la chamade, il faut se calmer. Une série de profondes inspirations et j’expédie délicatement mon imitation à un mètre du poisson de tête. La descente de ma mouche est tout de suite repérée… mais les deux maraudeuses s’arrêtent net. Je récupère le tout et je me replace. Quelques secondes plus tard ma sangsue se retrouve à une vingtaine de centimètres de la première carpe, qui donne un grand coup de nageoire pour cueillir ce petit imprudent en pleine eau.

Ferrage instantané, suivi d’un départ en furie du poisson… Il sonde vers les profondeurs en passant sous une racine. Et mince je vais le perdre. Je détache le sac à dos et ni une ni deux je plonge de manière pas très académique derrière ce superbe poisson. La soie file à toute vitesse, je passe non sans mal la canne sous la branche et hop je reprends le contact. Quelque énergie de diablesse, je sens la soie vibrer sous l’eau pendant que le poisson amorce un virage à pleine vitesse… Elle fonce sous une berge creuse. Prière du pêcheur pour qu’elle ne croise pas un objet coupant ou une branche sous l’eau… Le tout backing dehors !

Un superbe combat tout en puissance va se dérouler maintenant. J’arrive à légèrement brider le poisson, mais elle reste « la maitresse des profondeurs » pendant de longues minutes. A de nombreuses reprises elle tente de me fausser compagnie en passant sa nageoire dorsale autour de mon fil… On s’en rend bien compte avec les à-coups dans la canne. Au bout d’un moment j’arrive à l’amener à proximité de la surface, mais pour se rendre compte du problème je suis dans environ 1.50 m d’eau… pas facile à gérer tout ça !

Finalement, les bras en purée j’arrive à l’amener près de moi… comme souvent à ce moment-là elle repart en furie vers le large. Mais c’est moins puissant, elle fatigue. Je saisi délicatement ce très gros poissons (qui après consulté mes archives photos a surement déjà croisé mes mouches l’an dernier)… une paire de photos et elle retourne vers les profondeurs.;)

Une belle rencontre, qui distille des émotions innommables… à quelques dizaines de kilomètres de la maison. A l’heure où les pêcheurs se déplacent sur des milliers de kilomètres pour traquer diverses espèces, il est possible de s’éclater sur notre beau territoire. Une réflexion à se poser à l’heure où il est de plus en plus capital de penser l’empreinte que nous laissons sur la terre dont nous abusons.


La Carpe: Une bombe au bout de la canne à mouche !

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Un très très grand merci à tous les écrivains qui m'ont fait l'honneur d'écrire un texte pour illustrer cet article et par la même ma pensée. Si après cela, vous préparer vos futures vacances pêche à l'étranger, je ne peux plus rien pour vous ;-)