Une vie de rivière confinée.
Par Nicolas39 le jeudi 8 avril 2021, 07:14 - Divers - Lien permanent
Cette nouvelle période de confinement laisse une plus grande liberté que les précédentes. Les riverains ayant la chance de pouvoir continuer à occuper les berges de leur rivière favorite. À la fois, je le faisais aussi sur les deux derniers confinements. Je ne m'en suis pas privé. La rivière étant en bas de la maison. Je comprends aisément la frustration du plus grand nombre ne pouvant pas s'adonner à leur passion. Être au bon endroit au bon moment...Un adage qui veut tout dire en ce mois d'avril. Je ne vais pas m'en plaindre, bien au contraire. J'éviterai malgré tout de m'étendre sur mes parties de pêche. Cependant, je vais vous donner des nouvelles de la rivière d'Ain car je sais que vous êtes demandeurs et cela m'évitera de répondre individuellement à tous les messages que je reçois.
Le changement a été total comme vous vous en doutez au niveau de la fréquentation des berges. Un dernier rush des pêcheurs vendredi et samedi derniers. Cela engendre bien entendu une toute autre approche de la rivière. Alors c'est très égoïste, mais en voyant de nombreux comportements que je qualifierais de déplaisants lors des premières semaines de mars, c'est pour les truites une très bonne nouvelle. Notamment pour la jeune génération. Ces alevins de l'année qui sont visibles pour ceux qui savent regarder. Ou tout simplement qui cherchent à les voir. On atteint là aussi les limites de l'associatif avec la nette différence des pêcheurs passionnés du milieu et les pêcheurs consommateurs...de pêche. Je ne vise pas là une technique de pêche ou une autre, car j'ai vu aussi bien des moucheurs que des toqueurs ou des leurristes faire un peu n'importe quoi. Dans le Jura, nous avons une tolérance pour le fait de rentrer dans l'eau. Les zones de frayères sont délimitées par des pancartes. Bien entendu, les alevins eux ne lisent pas les panneaux. Ce qui veut dire que la majorité de ces nouveaux nés vont se trouver dans ces zones (si l'AAPPMA a bien fait son boulot) mais qu'il peut y en avoir aussi ailleurs. De nouvelles frayères peuvent apparaitre ou les alevins peuvent dériver plus que d'habitude. Bref, il faut observer, il faut prendre le temps. Il faut penser parfois à ne pas pêcher pour éviter de faire des bêtises. J'ai tellement vu de dérives qu'au final, il est facile de penser que les gens ne comprennent rien par eux-mêmes et qu'il faut interdire de rentrer dans l'eau tout simplement. Mais j'ai envie de croire, qu'avec de la communication, on peut arriver à sensibiliser.
Il n'y a rien de plus facile que de mettre les yeux sur les premiers mètres de bordure avant de tout piétiner. De s'assurer qu'à l'endroit où l'on souhaite se positionner dans l'eau qu'il n'y ait pas d'alevins. Je parle de se positionner afin de faciliter un lancer par exemple. Pas de remonter une berge dans la flotte sur 300 mètres ! Prenez conscience de vos actes car de ce que j'ai vu, en tous les cas sur nos lots, cette progéniture de l'année possède un effectif très faible !
Ces petites truites remercient le confinement.
Pour partir sur un autre sujet, le dernier coup d'eau n'a pas fait de mal, en tous les cas visuellement. Si on voit bien encore que des petites algues brunes résistent sur les fonds, la majorité a été lessivée. Mais ce n'est que du visuel. À ce jour, mis à part quelques poissons trouvés morts dans les premiers jours après l'ouverture, ça reste correct de ce côté là. Mes observations hivernales se confirment quand même avec des effectifs chez les adultes bien faibles. Hors parcours No Kill, ce confinement, comme celui de l'an passé va certainement sauver quelques poissons. Un mal pour un bien sans doute. Finalement, seules les pêches de grandes prospections comme le leurre ont pu profiter des quelques poissons encore présents. La température de l'eau étant toujours glacée. Je l'ai mesuré entre 9.5 et 10.5°C ce week-end selon ma localisation et les horaires de prise de température. Cela n'empêche pas de trouver ici ou là quelques poissons actifs d'ailleurs. La température de l'eau devrait rester bien basse comme le niveau de la rivière actuellement ! Il y a une possibilité de pluie en début de semaine prochaine, c'est déjà une vraie nécessité !
Quoi qu'il en soit, la rivière d'Ain coule toujours avec quelques privilégiés sur ses berges...
Commentaires
Hello Nico,
Par chez moi, il est tout simplement interdit d’entrer dans l’eau avant le 1er week-end du mois de mai, et ce pour protéger les ombres qui fraient jusque là! Ça a au moins l’avantage de régler la question en matière de piétinement des fonds et de sauvegarde des juvéniles!
Cependant, en Suisse, les règles divergent d’un canton à l’autre! Sur le canton de Genève il est également interdit de pêcher en nymphe avant l’ouverture de l’ombre le même premier week-end de mai alors que sur le canton de Vaud... situé juste à côté il n’y a pas de règle en matière de pratique! Personnellement je pêche sur ces deux cantons et je m’adapte!
Il y a et il y aura toujours des pratiquants peu regardants, cependant, et pour ne parler que de mon pays, les règles sont si diverses, si hétéroclites et si contradictoires que je peux comprendre que certains pêcheurs finissent par y perdre leur latin!
Amitiés.
Xav
@Xav : Merci pour ton retour toujours très intéressant super Xav
Amitiés.
Bonjour Nicolas,
Certes beaucoup de pêcheurs n’ont pas l’éducation de ce sport et de son environnement et sans doute j’en fût beaucoup plus jeune mais ne jetons pas forcément l’opprobre sur les pêcheurs surtout les plus jeunes car je trouve que la pêche souffre d un manque de formation.
La pêche qui nécessite le seul permis qu on achète sans aucune règle expliquée voir une formation dispensée (ex le permis de chasse )
La multiplication des règles entre régions, aapma...
Et si peu de gardes rencontrés et les seuls avec qui j’ai discuté n’avaient pas, peu de fibre pédagogique
Et le manque de transmission car ce sport n’est pas le plus collectif qui soit ... sans doute le peu d’école de pêche
Aujourd’hui je suis un passionné de pêche à la mouche mais quel parcours d’autodidacte, j’ai appris seul la réglementation,à lancer , faire mes BDL, monter mes mouches , étudier l’étymologie des insectes, lire la rivière et respecter son cycle. Quand je fais une sortie lointaine je contacte le représentant de l’aapma locale pour avoir des infos, discuter, cela fait toujours plaisir mais ils me le confessent c’est tellement rare. Il faut donc de la passion et de la patience et je ne doute pas que certains n’ont pas forcément les deux mais désormais je me sens investi d’une mission pédagogique quand je rencontre des pêcheurs dont je perçois des manquements aux règles élémentaires...sauf quand on tombe sur des butors.
En conclusion, tes constatations et reportages sur le bord de l’eau m’ont servi et servent sans doute à d’autres ... et en plus je saurai qui appeler si je vais faire un tour du côté de la rivière d’Ain mais globalement la pêche mériterait une réforme en profondeur en intégrant une formation initiale pour envoyer au bord de l’eau des personnes averties et respectueuses .
Très bonne journée
@Pov45 : 100% d'accord avec vos propos. C'est aussi pourquoi, j'ai écrit dans mon article : "Mais j'ai envie de croire, qu'avec de la communication, on peut arriver à sensibiliser. "
Il est évident que c'est une partie de la solution. Merci pour votre commentaire.