Il y a des symboles plus forts que d'autres. La truite du Doubs retrouvée morte ces derniers jours en est un, assurément. Un poisson exceptionnel. Sa morphologie nous fait croire qu'il était en pleine forme. Pourtant, après avoir traversé déjà de nombreuses périodes de mortalités, il a succombé à cette nouvelle poussée de saprolégnia comme des centaines autres poissons du Doubs. La phénomène a d'ailleurs aussi été vu sur la Loue.

La président Triboulet est dévasté et c'est bien compréhensible. Les autorités n'ont que faire de ces mortalités. De nos jours, il vaut mieux être un loup, un lynx ou même un harle. L'intérêt porté sera beaucoup plus grand que sur un poisson emblématique de nos rivières.

Pourtant, que cela soit côté Suisse ou côté France, le Doubs est classé en "bon état écologique". Il faut quand même bien savoir que pour arriver à une telle conclusion, il y a eu en amont des dizaines d'études, des centaines d'heures de divers scientifiques et techniciens, des rapports, des graphiques, des réunions et j'en passe !

On dit sans cesse aux pêcheurs de suivre les indications scientifiques, d'écouter les techniciens de fédération, d'avoir confiance aux études...Sans déconner ???

Oui, je suis en colère comme jamais. Comment peut-on même oser parler de bon état écologique ??? Vous tous qui avez participé à cette conclusion absurde d'une manière ou d'une autre que la honte s’abatte sur vous ! Vous êtes les complices de l’inaction qui donne aujourd'hui cette catastrophe écologique ! J'ai déjà honte moi-même en tant que bénévole de n'avoir jamais pu faire mieux que ce que j'ai fait, mais en tant que professionnel, je n'imagine même pas. Je ne pourrais plus regarder une rivière en face !

C'est un fait, il n'y a jamais eu autant de techniciens, de scientifiques, d'études, de rapports qu'aujourd'hui et pourtant, il n'y a jamais eu aussi peu de poissons sauvages dans nos rivières franc-comtoises. Il est sans doute temps de changer les choses ou alors de continuer à lire les rapports concluants à un bon état écologique tout en comptant les morts !

Article de journal avec les mots de Christian Triboulet.

Quel poisson !