Nicolas39 - Pêche à la mouche

Voilà une histoire assez peu ordinaire. Je ne peux pas vous la raconter dans les moindres détails car je ne l’ai pas vécu, elle est arrivée à Thibaut. Je vais tout de même tenter de vous la retranscrire comme lui me l'a raconté.

Pour situer l’histoire, nous somme en août, au moment où la rivière d’Ain est au plus bas. Les poissons sont devenus de vrais fléaux à capturer. Thibaut à rendez-vous avec Victor pour pêcher. J’ai moi aussi l’intention de pêcher un peu, je vais donc les laisser les deux et j’irai de mon côté. Le deal est simple, les deux mômes descendront la rivière depuis chez Victor et moi, j’attaquerai  aux ateliers municipaux en montant et comme cela, on se rejoindra forcément.

Le truc, c’est que lorsque je suis arrivé sur mon spot de départ, il y a avait quatre ou cinq truites en train de tourner dans le gros trou du goût charpot (pas sur de l’orthographe). J’ai donc décidé de rester là tant que je n’avais pas pris ces 4-5 truites.

Cela faisait plus de deux heures que je pêchais lorsque je vois arriver Thibaut et Victor avec Léo et Titouan qui les avaient rejoints.  Les mômes me sautent dessus tout sourire !

Léo : « Thibaut nous en a encore fait une bonne ! »

Moi : « Qu’est ce que t’as fait gros, une belle truite ? »

Alors que Victor et Titouan se fendaient la poire…

Thibaut : « Là, c’est du trois kilos, facile ! »

Moi : « Bordel !! Sorti ou pas ? »

Les mômes en cœur : « Ouais, sorti ! »

Je vais donc maintenant vous raconter l’histoire de ce poisson…

Les gosses se trouvaient juste à l’aval de la sortie des turbines de la centrale Girod Sauveurs. C’est un coin facile d’accès où les truites sont encore nombreuses mais très difficiles à prendre. Thibaut décide de traverser la rivière en ayant l’idée d’aller regarder à la sortie des fameuses turbines. Effectivement, elles ne tournaient pas ce jour là, et c’est toujours une bonne occasion d’aller voir si une belle truite tourne là bas.

Il faut en avoir envie, car pour y accéder, il faut traverser un rejet de tout à l’égout aussi glissant qu’un tapis en peau de banane ! J’y ai même trouvé des brosses à dents cette année, signe que tout est relié à la station d’épuration !! On se fou du monde !

Bref, après ce passage nauséabond, Thibaut arrive là où il voulait être. Et c’est là qu’il aperçoit ce poisson estimé à un bon trois kilos. Ce n’est pas la première fois qu’on le voit. On l’avait déjà aperçu dix jours auparavant alors que l’ont pêchaient avec Léo, mais cette fois là, sans pouvoir le tenter.

L’innocence de ce jeune pêcheur en herbe fait qu’il va tenter ce poisson sans réfléchir. Je veux dire par là qu’il est monté en pêche d’étiage, c'est-à-dire avec un gammare mais en dix centièmes. Le premier lancer sera le bon, le gammare descend et le poisson se soulève pour venir à sa rencontre…Arrivé à sa hauteur, le poisson aspire doucement l’imitation de crevette pour la faire disparaître dans sa gueule. C’est là que Thibaut choisi de ferrer ! C’est pendu !!

Titouan choisi cet instant pour rejoindre mon fils. Les deux n’ayant pas d’épuisette, Titouan décide de retourner chercher Victor là où il l’a laissé.

Le combat avec ce gros poisson se fait sur place, à aucun moment le poisson ne fera de gros rushs pour aller chercher une autre veine d’eau. Il va rester là, dans ce gros trou à la sortie des turbines. A chaque fois que Thibaut croit avoir gagné en amenant le poisson en surface, c’est reparti de plus belle et ce tout en puissance. Ce poisson joue uniquement avec son poids et Thibaut, qui est en dix centièmes, ne peut pas faire ce qu’il veut. Il faut donc attendre que le poisson se fatigue. La bagarre dure assez longtemps pour que Victor et Titouan reviennent sans que cela soit fini.

Le poisson fini néanmoins par fatiguer et c’est à la septième ou huitième tentative de mise en surface que le poisson se rend enfin. C’est Victor qui manœuvre l’épuisette où Thibaut glisse son poisson !

Ça y est ! C’est fini ! Et ce fameux poisson n’est autre qu’une belle carpe miroir ! Alors qu’est ce qu’elle faisait là, j’en sais foutre rien ! C’est bien la première fois que j’entends parler d’une carpe dans l’Ain en plein Champagnole. Et ben mon zouzou, la seule qui l’ait vu, il l’a pris ! ;-)

Belle bête !!!

Merci Victor pour les photos.