Plus de quinze ans, dix sept si mes souvenirs sont bons que l’ombre est protégé par arrêté préfectoral dans notre département sur les principales rivières comme l’Ain ou la Bienne. Après toutes ces années, où en sont les populations de ce poisson si passionnant pour nous pêcheurs ?
Il y a pas mal de recherches qui n’ont finalement donné que peu de réponses sur sa disparition. Car oui, il a quasiment disparu sur certains secteurs. D’après mes observations depuis toutes ces années sur le secteur de l’Ain amont, il y a quelques « nids » où les ombres sont bien présents. De plus, depuis un ou deux ans, on observe sur ces mêmes secteurs plusieurs classes d’âge ce qui n’était pas le cas avant. Pendant très longtemps, à la suite de l’arrêté, on observait uniquement quelques gros spécimens ici ou là, mais rien de plus. Tous les automnes, on pouvait voir un ou deux bancs de leur progéniture sans pour autant les recroiser au printemps suivant. Les secteurs où les ombres ont tendance à revenir un peu sont vite délimités.
On en trouve de Syam à la STEP de Champagnole…Coïncidence ou incidence sur cette limite aval, je n’ai pas les compétences pour l’affirmer, c’est juste ce que j’observe !
Remarquez déjà ses grosses pectorales ! IMGP2518.JPG
Bien sur, plus bas que Champagnole, comme sur les secteurs les plus aval comme Crotenay ou le parcours public entre Pont du Navoy et Châtillon, vous pouvez tomber sur quelques individus, mais de là à dire qu’il y a des ombres, il y a un monde !
Alors, est ce que la température moyenne de l’eau qui à tendance à augmenter légèrement en est aussi la cause ? Le fait que les poissons se développent pas trop mal sur le secteur amont élimine les causes génétiques pour moi. J’ai vu et filmé pas mal d’alevins cette année, et des ombres de toutes tailles, chose que je n’avais pas observé depuis très longtemps. Alors bien sur, on est loin des populations que l’on pouvait trouver même six ou sept ans avant sa protection. Je me rappelle d’ouverture à vingt cinq ou trente ombres chacun avec André…De plus, quid des secteurs encore vides ??
Malgré tout, quel bonheur de voir ces petits alevins évoluer dans leur élément avec l’espoir qu’un jour ou l’autre, les populations de ce poisson retrouvent des quantités dignes de la rivière d’Ain.