Nicolas39 - Pêche à la mouche

Les interviews le retour!! . Et pour commencer, quoi de mieux que de recevoir une jeune femme. Raïssa avait été la première à me donner une interview sur ce Blog, puis j'ai reçu Claire, ensuite on a eu le droit au magnifique récit de Muriel, aujourd'hui, je le plaisir de recevoir Pauline. Vous allez découvrir à travers cette interview qu'elle a de multiples talents, bonne lecture.

Pauline : Salut Nico, j'ai 22 ans, je vis en Savoie à la Ravoire. Je suis passionnée de pêche à la mouche et de photos.

Nicolas : Racontes-nous un peu tes débuts de pêcheuse s’il te plait ?

Pauline : Je me suis découvert une passion pour la pêche il y a 4 ans. A mes débuts, je pêchais essentiellement au toc, puis, il y a 2 ans, je me suis essayée à la mouche, et la j'ai eu un déclic et impossible de retoucher une autre canne que mon fouet ! Alors, au début, j'avais un peu de mal en rivière, je pêchais beaucoup en réservoir et depuis la fin de saison 2010 je ne pêche quasiment plus qu'en rivières, torrents et quelques fois en lacs de montagnes.

Un petit bisou avant le retour à l'eau!

Nicolas : La pêche à la mouche est devenue une passion. Est-ce que, comme pour beaucoup de passionnés, c’est devenu une sorte de drogue?

Pauline : Complètement !!! "Une drogue", c'est le mot exact ! Je vais à la pêche presque tous les jours. Être au contact de la nature, ne plus penser à rien, profiter du paysage et prendre du poisson (que je relâche bien sûr) : voila ce que j'aime dans la pêche !

Pêche sur le guiers à Saint Laurent du Pont

Nicolas : Tu as atteint un très bon niveau, tu as appris par ta propre expérience ?

Pauline : J'ai commencé la pêche à la mouche avec mon copain et ce n'était pas toujours facile, on demandait conseil aux pêcheurs que l'on croisait au bord de l'eau. A force de rencontres formidables, j'ai pu apprendre beaucoup de choses. Sachant aussi que j'ai passé des heures et des heures au bord de l'eau à observer les pêcheurs à la mouche, les postes des rivières et les poissons. Je pense que c'est important d'observer pour progresser. Je me remets toujours en question et j'accepte volontiers les critiques qu'elles soient positives ou non. D'ailleurs, encore aujourd'hui, je pêche avec des personnes expérimentées pour progresser encore.

En action toujours à Virieu

Nicolas : Quel regard portes-tu sur cette discipline ? Qu’est ce que la pêche à la mouche t’a apporté ?

Pauline : La pêche à la mouche m'apporte beaucoup et correspond à mes convictions. J'aime la nature, le calme, la sérénité, le partage et c'est ce que je retrouve dans la pêche à la mouche ! C'est aussi pour moi un moyen de faire totalement abstraction du reste, quand je suis au bord de l'eau, il n'y a plus que ça qui compte et je me sens bien !

On se rends compte que tu aimes ça!

Nicolas : Les femmes sont encore trop rares au bord de l’eau, tu ne te sens pas seule parfois au milieu de ce monde de mec?

Pauline : Oui et non ! Il suffit juste d'avoir du caractère pour faire sa place ! Encore que, c'est surtout le cas en compétition ! Dans la pêche "plaisir" les mecs sont souvent agréablement surpris de voir une femme qui pêche à la mouche.

C'est sympa une femme avec une canne à mouche...

Nicolas : Si tu devais motiver les femmes qui vont lire tes réponses, quels seraient tes arguments pour les faire venir à la pêche?

Pauline : Il y aurait pas mal d'arguments à donner aux femmes qui ont envie de se lancer, déjà le prix du permis découverte femme. En plus de ça, je ne trouve pas que ce soit spécialement masculin la pêche à la mouche. Pour celles et ceux qui montent leur imitations, c'est un travail de patience et pour le moins minutieux, je pense que beaucoup de femmes aimeraient cela aussi ! En tout cas c'est un sport qui pourrait plaire à toutes les amoureuses de la nature. Alors un petit message pour celles qui souhaitent se lancer : n'hésitez pas !

Mesdames, allez-y!!

Nicolas : Chez les pêcheurs à la mouche, il y a ceux qui montent leur imitations et les autres qui pillent les boites des copains, tu es dans quelle catégorie ?

Pauline : Pour ma part, je monte mes imitations et j'adore ça ! Prendre un poisson avec la mouche que l'on a monté procure un plaisir immense ! Alors bien sur, j'aime aussi partager avec les autres pêcheurs les mouches fétiches, c'est aussi ce que j'apprécie dans la pêche à la mouche : le partage et la découverte.

En lac de montagne.

Nicolas : Tu t’es lancé il y a peu dans la compétition avec succès puisque tu es devenue championne de France féminine (encore toutes mes félicitations). C’est un coup d’essai ou cela te passionne aussi?

Pauline : Merci ! Ce n'est pas un coup d'essai puisque j'avais déjà participé l'an dernier au championnat féminin en réservoir (au lac de Tueda), ou j'avais terminé 7ème sur 18 ! Et cette année, se fut le premier championnat féminin en rivière, et comme c'est la pêche que je préfère je ne pouvais pas manquer ça ! Se fut une épreuve assez difficile puisqu'elle s'est déroulée dans les gorges du Guiers Mort à Saint Laurent du Pont, mais je suis ravie d'avoir participé à cette épreuve car j'ai rencontré des personnes formidables. J'ai juste un petit regret quant au nombre de participantes, car au delà de la compétition, il y a une super ambiance et là encore, beaucoup de partage. Alors j'espère qu'il y aura plus de filles l'an prochain !

Championne de France! (Photo:moucheur38)

Nicolas : On a tous une rivière de cœur, celle où l’on préfère aller plus qu’ailleurs. Quelle est ta rivière préférée et pourquoi ?

Pauline : J'aime particulièrement le Guiers car c'est dans cette rivière que j'ai débuté à la mouche, que j'ai fais mes premières truites à la mouche, c'est aussi là que j'ai remporté le titre de championne de France. Je pêche beaucoup cette rivière en règle générale. Par contre, depuis cette année, je me suis prise aussi de passion pour la pêche en nymphe à vue, du coup, je pêche pas mal l'Albarine, la Bienne, un peu la Basse Rivière d'Ain et la Sorgue. Je trouve que se sont des rivières tout simplement magnifiques !

Un ombre du Guiers!

Une truite de l'Albarine.

Nicolas : Tu pratiques aussi assidument en réservoir, tu préfères ça à la rivière ?

Pauline : Je préfère la rivière ! Mais j'aime bien aller en réservoir quand la pêche est fermée, je ne tiendrais pas tout un hiver sans pêcher c'est impossible !

Et elle se débrouille très bien.

Nicolas : Tu as aussi une passion que je trouve complémentaire. Depuis combien de temps t’es tu intéressée à la photo ?

Pauline : J'ai toujours aimé la photo, et je pratiquais au début avec un petit bridge, puis j'ai eu la chance, il y a 2 ans, de rencontrer un photographe de la fédération de pêche qui avait besoin de photos pour faire la promotion des femmes à la pêche, et là, nous avons sympathisé et c'est comme ça que je me suis vraiment lancée dans la photo. 

Encore une belle de l'Albarine!

Nicolas : Parmi tous les thèmes qu’apporte la photo, qu’est ce que tu préfères photographier et pourquoi ?

Pauline : J'ai une préférence pour les paysages notamment pour les rivières et torrents (étonnant non ?), mais sinon, j'essaie de photographier pas mal de chose : montagne, animalier, fleurs, insectes … J'essaie de me perfectionner dans la photo en règle générale. La photo, comme la pêche m'apporte beaucoup, j'aime le côté créatif, technique et posé qu'il faut avoir pour être un bon photographe.

Nicolas : Quel matériel utilises tu le plus souvent et pourquoi ce choix ?

Pauline : Niveau photo : j'utilise un reflex, le Nikon D90, après se sont les objectifs qui diffèrent suivant les prises de vues. Niveau pêche : j'utilise une Winston boron II x pour pêcher en NAV et une JMC élite pour la pêche en eau rapide.

Nicolas : Je suis très heureux de t’avoir reçu sur ce blog Pauline, je te souhaite plein de bonnes choses pour la suite…

Pauline : J'ai été ravie de cet échange et je te remercie du fond du cœur ! J'espère avoir l'occasion de pêcher avec toi bientôt, et découvrir un peu mieux ta rivière, sûrement l'an prochain ! Au plaisir de te croiser au bord de l'eau !

Je connais un mieux Pauline grâce à ces quelques lignes et j'espère que vous aussi. La seule fois où l'on s'est rencontré, c'était à Saint-Étienne lors du dernier salon. Elle était en compagnie de son copain et d'un certain Toni! C'est tout naturellement que je lui ai demandé de dire quelques mots sur Pauline. Merci à Toni d'avoir accepté.

Merci mon Toni!

Nicolas : Salut Toni, tout d’abord, comment as-tu rencontré Pauline, un petit souvenir de cette première rencontre ?

Toni : On s'est rencontré au lac de Virieu. Elle venait avec son copain pour voir ce qui se passait dans notre club, et pêcher bien sur...

Nicolas : Il me semble que tu as passé pas mal de temps avec elle au bord de l’eau, as t-elle appris rapidement ?

Toni :Oui c est sur, j'ai passé pas mal de temps avec Pauline. elle avait envie d'apprendre. Pauline, c'est un caractère de force ,une battante qui ne baisse jamais les bras. Elle pêchait déjà à la mouche quand on s'est rencontré, mais très peu en nymphe à vue. De tous les gens à qui j'ai enseigné cette technique de la nymphe à vue ,elle est de loin celle qui a appris le plus vite. Bon, de temps en temps, elle casse un peu de matos !!!! Mais c'est le métier qui rentre.

Nicolas : Pauline est une jeune femme très douée, penses-tu qu’elle va encore progresser ?

Toni : Je le dis , et je le redirais encore, c'est quelqu'un d'exceptionnelle. Certes, la route est encore longue pour acquérir la perfection mais elle est sur le chemin qui la mènera au sommet de cet art. Je lui souhaite de continuer, de ne jamais changer et de rester elle même. Je terminerai par cette phrase " Que la force soit avec toi "

Merci à tous les deux d'avoir donné de votre temps et partager un peu de votre histoire. A très bientôt au bord de l'eau...