Pour une fois, ce billet n'aura pas pour sujet la pêche. Néanmoins, nous n'en serons pas trop éloigné. Il y a quelques jours, tôt le matin, alors que je faisais machinalement le tour de mes sites web préférés avant de me mettre à l'étau, je suis tombé sur une publication écrite sur le mur facebook de la chaîne Seasons. Celle-ci proposait de gagner un cadeau via un de leurs partenaires. Pour ce faire, il fallait raconter dans les commentaires de la publication son meilleur souvenir en compagnie de son chien de chasse. Pour tout vous dire, je n'avais aucune intention d'écrire quelque chose. Déjà parce que cela doit faire au moins 15 ans que je ne chasse plus et que tout simplement, j'avais d'autres chats à fouetter. C'était sans compter sur ma curiosité. J'ai cliqué sur les commentaires. J'ai trouvé les histoires bien qu'agréables plutôt abrégées et me suis dit que je pouvais tenter de faire mieux. C'est ainsi que je me suis remémoré une aventure vécue avec mon fidèle labrador. Mon chien avec qui j'ai écumé des kilomètres de rivière à la recherche de canards sauvages et de moments de vie incroyables. Car oui, la chasse n'était pour moi qu'un autre prétexte pour passer encore plus de temps sur les berges de ma rivière de coeur.

Je vous livre ici l'histoire que j'ai écrite et qui m'a permis de gagner le premier prix. Merci Seasons et Num'axes !

Il y a maintenant bien longtemps lors d'une matinée fraiche de fin décembre, je m'étais décidé à parcourir la rivière d'Ain accompagné de mon fidèle labrador en quette de canards sauvages ou bien encore d'éventuelles bécassines. La levée devant soi dans un milieu sauvage comme une grande rivière de plaine est un acte de chasse où tous les sens sont en éveil. Le soleil rasant qui vient réchauffer les joues du chasseur au petit jour tout en donnant des lumières fantastiques au paysage me faisait lever aux horores chaque jour de chasse à cette époque. Popsi, nom de mon labrador donné par ma femme (je me dédouane) était un véritable champion dans le domaine et ce, dès son plus jeune âge.

Aucune odeur laissée par les canards de passage le long des berges de la rivière d'Ain ne lui échappait. Sa truffe passait partout avec un soin dont lui seul avait le secret. Il était capable d'éventer un couple de canards dissimulé dans la ripisylve de la berge opposée. Le voir aller et venir dans l'eau à quelques degrés de si grand matin me glaçait. Mais lui, justement, allait et venait avec une envie et une passion peu commune.

Ce jour-là, dans la brume qui surplombait la surface de l'eau, après un travail remarquable de Popsi, j'identifiai deux canards morillons qui venaient de partir devant le chien...Après avoir épaulé, j'ai lâché les deux coups de mon surperposé avec application. Par chance, les deux canards sont tombés à 10-15 mètres l'un de l'autre sur une zone peu courante de la rivière. Mon chien, mon fidèle labrador, mon ami, que je n'ai jamais dressé si ce n'est pour éviter la peur du coup de fusil, est parti à l'eau sans hésiter. C'était bien entendu un nageur extraordinaire. À ma grande surprise, il ignora le morillon le plus proche en passant à côté sans même le regarder tout en nageant vers le plus éloigné. Une fois celui-ci atteint et happé dans sa gueule, il revint sur le premier canard sans aucune consigne de ma part pour le cueillir à son tour.

Popsi est alors sorti de l'eau avec un canard morillon de chaque côté de la gueule qui pendait. Son regard était fixe, fier. Cette image est gravée en moi pour toujours. Ce fut un acte de chasse remarquable.

Mon chien n'avait que quelques années à l'époque. Il débutait. Il a été mon meilleur compagnon. Il a vécu jusqu'à 13 ans et 3 mois. Je pense très souvent à lui.

Un animal aussi beau qu'intelligent. Il a vécu toute sa vie sans collier ni laisse. Libre.

Quant au cadeau, c'est un piège photo. Il va de soi que je vais le positionner un peu partout sur le linéaire de la rivière pour vous avoir à l'oeil en continu ;-)