Chose peu commune en cette nouvelle année, je ne suis pas allé faire un tour à la rivière le 1er de l'an. La journée est passée sans que l'envie me soit venue. Qu'à cela ne tienne, je m'y suis rendu le lendemain. Parti à pied depuis la maison pour profiter pleinement de la fraicheur toute relative de la journée, j'ai parcouru pas mal de linéaire sur la rivière.

Si l'automne est sans doute la plus belle saison pour admirer dans son ensemble ce cours d'eau grace aux couleurs exceptionnelles de la ripisylve, la période d'après crues hivernales est la plus adaptée pour contempler un fond de rivière éclatant. Il faut dire que les fonds de la rivière d'Ain, et ce même tout en amont, ont été colmatés durant cinq longs mois. La période de reproduction a même débuté avec cette couche d'algues. Une période si longue qu'on en arrive à oublier à quoi doit ressembler un fond de rivière, ce qu'il devrait être tout au long de l'année.

Une vraie belle gravière.

Malheureusement, on sait tous qu'au printemps ce fond va se noircir de nouveau quelques semaines après les premiers épandages...On le sait tous, mais cela se passera ainsi, preuve plus que flagrante que tous nos services, AFB, Fédération nationale, départementale, DDT et autres n'ont aucun pouvoir sur ce genre de problématique. Une année de plus où je serais avec vous un spectateur meurtri de cette tragédie mortuaire...On comptera une nouvelle fois les poissons morts.

Mais restons sur le positif de l'instant présent, les crues ont fait le boulot. Le profil des parcours s'est modifié par endroit. Il est donc bon de faire quelques repérages car même avec une bonne connaissance des linéaires, une rivière vit, se transforme au jour le jour, et plus particulièrement à la suite de ces grosses crues. Les zones de frai ont été uniformisées. Les nids ne sont plus visibles, les poissons ne sont plus dessus. C'est un tapis de graviers régulier d'un blanc immaculé qui est aujourd'hui présent. 

Zone de frai.

Les crues modifie le profil de la rivière, au fond, mais aussi sur les berges. On peut voir facilement jusqu'où le niveau est monté et même se rendre compte des mouvements de l'eau. L'eau transporte toutes sortes de choses en sortant de son lit.

Les pommes sauvages ont fait une balade sur l'eau !

Si la rivière d'Ain a fait sa plus importante toilette de l'année, les truites étaient elles aux abonnés absents. Il faut dire que je me balade sur des parcours où la densité reste très modeste à faible. Mais quand même, j'espérais voir un peu plus de poisson. La température était douce pour la saison et la clarté de l'eau parfaite pour l'observation. Mais il ne faut pas rêver, nous perdons des truites tous les ans suite aux épandages, aux étiages, à la montée des températures de l'eau et aux prélèvements encore autorisés majoritairement. Donc forcément, le stock de poisson continue de diminuer inexorablement.

Seule truite en poste croisée ce jour-là.

Souhaitons à cette belle rivière d'Ain des jours meilleurs. Qu'au minimum les quantités d'eau soient supérieures à l'an passé pour éviter un étiage trop long et une montée des températures mortelle. Amen !