Comme je l'avais fais pour le livre de Philippe Boisson, je reçois aujourd'hui Joan Miquel Touron. Joan a bien voulu répondre à mes questions pour présenter son livre, la belle histoire de la pêche à la mouche.

Ce livre de 224 pages nous fait découvrir l'histoire de notre passion commune. Il est évident, que cet ouvrage aura un franc succès. Voyons ensemble comment son auteur en parle...

Nicolas : Salut Joan, alors ça y est, ton livre va enfin voir le jour !!! Peux tu nous dire depuis combien de temps tu travailles sur ce projet ?

Joan : En tout six ans, mais j'ai commencé réellement à le concevoir lorsque mon père m'accompagnait pêcher les barbeaux truités, j'avais six ans, et dans cette immense famille de chasseurs exclusifs, c'était vraiment un moment de bonheur absolu, quand enfin mon paternel me disait dans son catalan rocailleux: " Allez, va chercher des vers, demain on pourrait aller à la pêche".  Mais à le rédiger vraiment, je peux dire que j'ai commencé en fait en écrivant ou corrigeant les textes halieutiques de wikipédia. Les biographies de pêcheurs notamment. A ce propos j'ai une anecdote savoureuse, une personne qui avait lu quelques feuillets, me dit, bah, ça tu l'as copié, j'ai lu la même chose sur Wiki, ben oui, c'était moi qui l'avait écrit. Je peux le dire maintenant car tout a été tellement chamboulé depuis, qu'il est impossible d'y reconnaître aucun de mes textes.


La couverture du livre

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Nicolas : La belle histoire de la pêche à la mouche, on sent déjà avec ce titre toute cette envie que tu as eu de faire découvrir l’historique de notre passion. Tu as du prendre énormément de plaisir à mettre tes recherches sur  papier ?

Joan: j'ai choisi , "belle histoire", car c'est un terme d'historien. L'Histoire avec un h majuscule est la somme de tout les faits historiques, les beaux , mais aussi, les guerres, les horreurs, les trahisons, j'ai écrit la "belle" histoire car elle raconte le bon et le meilleur de l'histoire de nos ancêtres pêcheurs, leurs découvertes , leurs passions, leurs amitiés. J'ai évidement pris énormément de plaisir à revivre avec eux les grands moments de notre sport, la découverte de nouvelles mouches, de nouveaux matériaux de nouveaux type de lancer, le lancer se faisait toujours en avant de la canne, la découverte du lancer arrière va obliger nos frères du passé à chercher de nouveaux matériaux. On découvre la sèche, par exemple, avant de pouvoir faire flotter de trop grossiers hameçons. D'abord né le génie et ensuite vient la technique.


Nicolas : Sans nous dévoiler le contenu de ton livre, quelles sont les époques  de notre histoire que l’ont va parcourir à travers tes écrits ?

Joan : J'ai voulu commencer par l'histoire de la pêche, ou plutôt de la capture du poisson à la préhistoire, comment pêchait notre père à tous? Pour cela le contact avec des préhistoriens célèbres a été passionnant, j'ai voulu brisé des cliché à la "Rahan" et réécrire fidèlement le fruit de leurs toutes dernières découvertes. La naissance du" plaisir de la pêche" est tout aussi important, quand est-ce que de vivrière la pêche devient un vrai passe temps? Le plaisir est indissociable des racines de la pêche à la mouche. Puis notre sainte mère à tous Dame Juliana Berner , Dame voulant dire en anglais "bonne sœur", son livre de pêche est le précurseur de tous ceux qui garnissent nos bibliothèques, puis la pêche en Espagne, au Japon, en Chine, le grand voyage des truites . Ce poissons qui ne vivait que dans l'Europe de l'ouest et le nord de l'Afrique et qui partira peupler toutes les eaux fraiches du monde entier. 

Nicolas : Il y a aussi je crois bon nombre d’illustrations anciennes ou récentes dans ton livre, il doit y avoir une recherche titanesque derrière, j’imagine que ton métier de libraire t’as bien aidé non ?

Joan : J'ai voulu que l'illustration suive l'histoire de l'illustration, je n'ai pas voulu d'une truite photographiée au milieu d'un texte médiéval, mais au contraire une enluminure ou un bois gravé. Cela donne un aspect minimaliste qui n'est pas sans me déplaire. Car en art comme à la pêche à la mouche je reste très minimaliste. Pour la recherche, j'ai toujours été un fou d'histoire, et je me suis toujours intéressé à l'histoire de la pêche à la mouche,. Je pêche régulièrement depuis 16 ans (déjà) les shalkstreams du sud de l'Angleterre, les mêmes qu'ont pêché avant moi, Cotton, Halford, Marryat, le colonel Venable., et automatiquement j'ai lu tout ce que j'ai pu trouver les concernant. J'ai la chance de pêcher avec un ami qui possède une des plus belles bibliothèques de pêche d'Europe. Après la pêche j'ai toujours adoré de continuer à pêcher avec nos aïeux. La compilation a été plus facile que je ne pensais. Le pire a été d'éliminer des pages entières car les éditeurs sont des êtres sans cœur. Inutile de d'essayer de leur expliquer que derrière une mouche artificielle  "Zoulou" se cache deux siècles de réflexions et d'essais au bord des rivières. Ils répondent coût d'impression et prix public.

Une illustration du livre de Joan

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Nicolas : Avant de se quitter, que peux-tu nous dire pour motiver les gens à acquérir ton livre pour dévorer ses 224 pages ?

Joan :   D'abord que c'est la première histoire de la pêche à la mouche écrite en français et destinée à un public français. Je leur dirais que j'ai voulu privilégier avant toute chose, une lecture agréable. J'ai privilégié les anecdotes, les informations amusantes et curieuses, j'ai animé mes personnages, j'ai recherché  tout ce qui  les rapprochait le plus possible du pêcheur-lecteur de ce livre. Chaque ligne est une information nouvelle. La deuxième des priorités, que l'on puisse l'ouvrir à n'importe quelle page et pouvoir commencer sa lecture, pour satisfaire à la culture du zapping d'aujourd'hui. Les textes sont assez indépendants pour ne pas être obligé de lire tout à la suite comme dans un roman. Ensuite, je ne leur souhaite qu'une chose, qu'ils prennent autant de plaisir à le lire que j'ai eu à l'écrire. Ils apprendront comme moi, et lorsqu'ils  retourneront au bord de leur rivière favorite,  ils sauront que chaque arabesque que leur soie dessine dans les cieux, écrit une page de l'histoire fascinante de l'humanité.

Nicolas : Merci d'avoir répondu à mes questions Joan, je te souhaite une grande réussite.

Joan : Je te remercie pour l'intérêt que tu as porté à mon livre, et j'aurai une dernière pensée pour tous ces ancêtres merveilleux qui ont écrit  cette histoire bien avant moi, nous leur devons tout.


Si vous souhaitez vous procurer cet ouvrage, vous pouvez aller voir ou encore par ici.