Un titre un chouia provocateur pour ce dernier billet d'avant ouverture de la pêche. Ce titre résume finalement ma pensée première, je m'en explique. Le niveau de la rivière d'Ain se situe entre 3 et 4 mètres cubes actuellement soit moins de la moitié du mode interannuel. Dit comme ça, cela peut paraitre assez catastrophique. Sauf que de mon point de vue, à cette période bien précise, c'est une bénédiction.

Nous sommes au sortir de l'hiver, et comme tous les ans début mars, le balai incessant des tonnes à lisier a débuté. Depuis une dizaine de jours pour être plus précis chez moi. Il m'arrive d'en voir 4 ou 5 différentes en action lors de mon seul trajet pour aller au boulot. Rien d'étonnant, les fosses des exploitations sont blindées et même si les épandages se font de manière plus régulière sur l'année, on remarque toujours ce pic d'activité très important à cette époque. La bonne nouvelle pour cette année c'est que ce manège se déroule en période sèche voir archi-sèche. Alors certes, les sols peuvent encore geler, mais avec des températures frôlant les 10 degrés en début d'après-midi tous les jours, l'infiltration lente du lisier peut se faire et elle se fait ! Je l'ai vu de mes yeux sur des parcelles arrosée il y a une semaine. Les traces de lisier ne sont presque plus visibles. Même si dans tous les cas il y aura des conséquences néfastes sur nos rivières, c'est la situation la moins pire que l'on peut espérer. Tellement moins pire que si tous ces épandages avaient eu lieu sous des pluies régulières. Pour celui ou celle qui se donne la peine de faire des observations ces dernières années, c'est plus que flagrant sur les conséquences visuelles au niveau des fonds de la rivière. Je ne pense pas que cela soit les quantités de pluie annoncées pour le week-end qui changeront la donne.

Quasi rien samedi et 25mm sur dimanche/lundi puis de nouveau sec.

De plus, nous sommes dans la période d'émergence des alevins de truites sauvages. Vu que les frais se réalisent de plus en plus tôt, que les températures de l'eau sont de plus en plus chaude, je suppose que nos alevins naissent eux aussi plus tôt. Ils voient donc le jour dans une rivière calme avec un débit bien faible. C'est idéal pour eux. Notez bien que sur la plupart des parcours de la haute rivière d'Ain comme par exemple le notre, ces zones de frayères sont pancartées. Il est bien entendu interdit de mettre un pied dans l'eau sur ces linéaires sous peine d'écraser ces truites sous les galets. Faites bien attention car il y a tous les ans un étourdi et c'est lassant au final !

Côté pêche, on va être sur quelque chose de quasi similaire à l'année dernière si on en croit le niveau d'eau. À 0.50 mètre cube près, c'est à l'identique !

3 mètres cube en 2021.

La différence se fera sur les conditions météo. L'an passé, ciel plutôt clair et bise en journée. Cette année, ciel plutôt bas et bouché sans trop d'air. Il va s'en doute se prendre pas mal de truites dans les deux premières heures d'où la haute importance de mon article précédent !

Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle journée d'ouverture. Profitez des copains et de ces instants magiques qui vont paraitre encore plus précieux avec les évènements que l'on connait. Je vous laisse avec des photos de la rivière d'Ain prises par Véronique hier sur le parcours de Champagnole pour vous donner une idée.