Cette saison, mes sessions de pêche matinales se font très rares, mais depuis une petite semaine, j’en profite pleinement (Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud ! ). Grâce à mon emploi du temps, j’ai, selon où je vais, entre une heure et une heure trente de pêche avant de devoir me préparer pour aller travailler.
C’est court mais c’est aussi un vrai luxe de pouvoir aller à la rivière quasiment tous les jours une grosse heure, à un horaire sympathique et surtout en semaine. Je suis souvent seul, c’est un véritable bonheur.

L’année dernière, j’ai fais mes plus belles pêches durant ces sessions matinales, mais cette année, mon Dieu que c’est difficile. Cette semaine, j’ai repris un bon rythme en y allant tous les matins, ce qui m’a permis de prendre pas mal de poissons de tailles moyennes. Quand j’arrive à faire deux ou trois truites, je suis vraiment très content. Il m’arrive aussi de ne rien prendre sans avoir pêché car je n’ai pas eu le temps ou la chance de repérer un joli poisson. Il m’arrive aussi de ne pas savoir prendre une truite comme ce mardi…Quel poisson ! Toute la journée se passe ensuite à se demander ce que l’on n’a pas bien fait pour la tromper…

Ce matin, j’arrive sur le parcours du jour quelques minutes après avoir déposé les filles à l’école. Le temps d’enfiler vite fait tout ce qu’il faut et hop, je traverse le pré pour atteindre la rivière. Je tente un premier poisson assez vite sans succès.

Par la suite, je mets une pièce sur une bordure de saules où je pense bien trouver un joli poisson. Il me faut la remonter dans l’eau. Je n’en verrai qu’une seule que j’attaquerai assez loin de moi. Ce poisson, je l’ai fais à la Leray * avant de le perdre bien plus en aval dans les branches.

Entracte.

Définition de * => Prendre une truite à la Leray signifie que l’on croit, et que l’on croit seulement avoir ferré dans le bon timing. Oui, cette sensation d’être pas si mauvais, car après avoir eu le sentiment que la truite avait pris votre nymphe et un ferrage appuyé à longue distance, le poisson se contorsionne.  Mais en réalité, plus les minutes passent, plus le combat dure, plus il  devient étrange, le poisson ne réagit pas comme d’habitude…  « Non, je ne l’ai pas cravaté quand même…Je l’ai bien vu prendre ! » Hé oui, vous l’avez compris, prendre une truite à la Leray, c’est bel et bien foirer son ferrage !!  La chance ou la malchance fait que le poisson s’accroche quand même par le dos ou ailleurs…

Fin de l’entracte.

Après cet épisode qui se répète pour la deuxième fois cette semaine (gros nez, sort de ce corps), je sors de l’eau car il ne me reste plus que dix minutes avant le gong ! Je me dirige tout droit sur un coup que je connais bien, il se situe en hauteur par rapport à la rivière et m'offre donc un très bon point de vue.

Bingo ! Je vois une très belle truite qui se décale lentement du milieu de rivière en se rapprochant de moi. Je ne cherche pas à comprendre, je retire ma petit cuivre de l’accroche mouche et je commence à faire des mouvements très secs avec ma canne d’avant en arrière pour faire sortir le bas de ligne en fouettant. Dès que la soie dépasse à son tour de l’anneau de pointe, je ralenti progressivement mes mouvements. L’étape suivante consiste à bien apprécier la distance en sortant la longueur de soie nécessaire.  C’est un parcours assez pêché, je sais que j’ai le droit à un seul essai…Je pose ma nymphe en paquet plein axe, trop même…De suite je m’en veux car si elle prend, je vais avoir du mal à voir un décalage. Trop tard, c’est fait ! Le courant est assez lent, mais je suis peu plombé, j’ai une petite cuivre sur un tiemco TMC100 en taille 18 avec 5 tours de plomb.

La truite de réagit pas, c’est normal, je suis persuadé d’être encore loin d’elle…J’anime quand même très légèrement en espérant la faire bouger, mais rien, enfin presque. Juste ce petit mouvement de gueule sur son côté droit. Une fois de plus, je ne me pose pas de question et je ferre. Bien m’en a pris, puisqu’elle est au bout ! Incroyable, j’étais persuadé que ma nymphe était  encore une mètre au dessus.

Et là, je fais connaissance avec miss kangourou ! Elle me fera cinq chandelles de suite, le tout en se rapprochant de moi…A chaque fois qu’elle retombait dans l’eau, j’en profitais pour bien tirer dessus. A la suite de la cinquième chandelle, elle a patassé à la surface de l’eau,  j’en ai profité pour la mettre dans l’épuisette. La robe de cette truite est somptueuse, ainsi que sa corpulence.  Elle ne déroge pas à la règle du moment…Les truites sont en pleine forme, à la limite de l’embonpoint.

Ce poisson annonce le changement des techniques de pêche en nymphe à vue. Il va falloir affiner un peu dorénavant, c’est certain. Cette situation n’est pas faite pour me déplaire, on devait vivre quelques belles parties de pêche cet été.

 

A bientôt pour l’histoire d’une truite numéro 8…

Superbe truite !

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Une victime de plus de la cuivre.

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