<p>Malgré un très grand week-end sans travailler, je suis très peu allé à la pêche. A vrai dire, une seule matinée. J’ai avant tout profité de la famille et des amis…Et qu’il est bon de vivre ces moment-là après ceux si tristement tragiques du 14 juillet.</p>

<p>Je suis arrivé au bord de l’eau autour des 8h30 ce matin après un réveil assez tardif. Le bonheur d’être seul sur le parcours choisi était déjà immense. Le fait que la rivière soit au top, la lumière excellente et que la bise était enfin éteinte s’ajoutait à mon bien être du moment.</p>

<p>Malgré des conditions proches de la perfection, les truites étaient quand même bien rares. Je me pose encore et toujours de vraies questions au fil des semaines qui passent sur les densités qui paraissent bien plus faibles que l’an passé.</p>

<p>J’avais devant moi un peu plus de quatre heures, chose qui ne m’arrive presque jamais. Je vais à la pêche très souvent, mais pas longtemps. Là, j’avais le loisir de flâner et profiter. Sans être défaitiste, je sais très bien que je ne vivrais plus les saisons que j’ai pu vivre sur ma rivière par le passé même encore assez proche. Je profite donc de chaque sortie en ayant pleinement conscience de ma chance d’avoir pratiqué pendant plus de trente ans une telle rivière aussi souvent que je l’ai voulu.</p>

<p>Ce matin, j’avais avant tout l’envie de prendre du plaisir. Et ce plaisir, je le trouve dans la nymphe à vue non pas dans la quantité de poissons pris, non pas dans les mensurations des truites capturées, mais dans la beauté du coup de ligne.</p>

<p>Je me suis souvenu qu’à l’époque, André Terrier me racontait sa façon de faire pour s’entrainer en vue des compétitions nationales et internationales de pêche à la mouche. Il me racontait qu’il se faisait lui-même des tirages au sort avant de partir à la pêche avec dans un pot, les secteurs, et dans l’autre, les techniques de pêche. C’est ainsi qu’il pouvait se retrouver à pêcher au streamer durant une journée complète sur Montigny en plein étiage…Il a beaucoup appris ainsi en se forçant à pêcher parfois contre nature. D’après ses retours dont j’ai pu bénéficier, c’est très surprenant !</p>

<p>Bref, en pensant à ceci, je me suis dit que ce matin, j’allais m’obliger à pêcher dans les règles de l’art. Toujours dans le domaine de la nymphe à vue bien entendu par contre. Pas d’arbalète, pas de roulé, pas de coups tordus sur un dormant, sur un poisson planqué dans un tas de bois, non, rien de tout ça. J’ai voulu m’obliger à pêcher uniquement à distance en fouettant à une distance minimum de dix mètres et sans animer ma nymphe lors des dérives. Le but était de plus de pêcher le plus léger possible afin de faire «&nbsp;décoller&nbsp;» les poissons.</p>

<p>Forcément, les coups de pêche sont très limités. Mais je connais assez bien ma rivière pour savoir où aller pour pêcher de cette façon. Pour ne pas me tenter, tous les coups où il était impossible de fouetter, je suis passé devant sans même regarder s’il y avait ou pas une truite en maraude.</p>

<p>En quatre heures de pêche, j’ai pu tenter ainsi sept poissons différents quand même. J’ai eu l’immense plaisir d’en voir décoller six sur ma nymphe dont deux truites qui sont venues l’intercepter en fin de dérive après avoir bougé de plusieurs mètres. La septième alors que je pensais être passé propre n’a pas réagi. Sur les six, seulement trois viendront visiter mon épuisette. Parfois on se dit que la truite n’a pas vu notre nymphe lorsque celle-ci l’ignore, une façon de se rassurer en fait. Parce que même sans animer, elles peuvent voir l'imitation de très loin, et même si elles sont postées dans une grande hauteur d’eau. C’est toujours très surprenant de s’en rendre compte même de nombreuses fois.</p>

<p>Ce qui marrant, c’est qu’une fois le poisson ferré, l’intérêt n’y est plus. C’est tout ce qui s’est passé avant qui fait que je prends encore énormément de plaisir après toutes ces années. Cet instant si court et si intense au moment fatidique…Le moment où l’a truite se déplace en direction de la nymphe à une grande distance du pêcheur, ce doute qui s’installe sur le fait qu’elle prenne ou pas, et le ferrage derrière qui marque la victoire du pêcheur sur le poisson. Tellement plus indécis que lorsque cela se passe sous son nez et donc bien plus grisant, en tous les cas dans mon esprit.</p>

<p>Ce matin, j’ai pris un vrai pied à pêcher à vue, les conditions étaient impeccables pour cela, ce qui est très rare cette année. Certes les poissons n’étaient pas énormes, les combats pas crispants, mais si je basais mon plaisir à la pêche sur les bagarres, je me serais depuis longtemps axé sur l’eau salée ou encore d'autres poissons d'eau douce.</p>

<p>Par contre, et comme vous aller le voir sur la photo d'une des trois truites prises ce matin, la rivière commence à chauffer, les mousses à proliférer. J'ai donc évité de manipuler les poissons et je n'ai pris qu'une seule photo vite fait. Rien d'alarmant à mon sens pour la pratique de la pêche, mais cela peut aller très vite, en particulier sur l'aval de la rivière.</p>

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