Les anciens pêcheurs m’ont toujours dit que les truites avec les années passaient, mais que les postes restaient. J’ai appris à faire avec ce principe que je vérifie à chaque saison de pêche. Cette nouvelle histoire décrit la capture d’un poisson. Une capture que j’ai l’impression de revivre depuis tellement d’année à l'identique.

Il y a des lieux comme celui qui va suivre que l’on a tous dans nos favoris (dans la vraie vie hein, pas sur le net ;-) ) .Ce genre de retourne, de sous berge et autre profond où l’on aperçoit de façon systématique les premières truites de la saison de pêche. Il se trouve que j’en ai plusieurs dans le coin de ma tête mais ce petit chevelu qui vient se jeter dans la rivière m’a pratiquement toujours offert ma première belle truite de l’année. Un poisson qui tous les ans se prend assez facilement qui plus est.

Cette saison, j’ai pêché un autre secteur avant celui-ci car à chaque fois que j’ai voulu m’y rendre, il y avait un pêcheur. Dans le cas présent, je préfère passer mon chemin pas comme d'autres qui viennent pêcher dans vos bottes ! J’ai donc eu la chance de prendre quelques truites avant la belle du ruisseau.

C’est un secteur de la rivière rive droite. Un tout petit ruisseau vient donc terminer sa course dans la rivière. J’ai toujours vu là des truites très tôt en saison. La température de son eau doit être appréciable. Je n’en sais fichtre rien par le fait, mais quoi qu’il en soit, pour ma première venue sur le spot cette année, il y avait une belle truite juste là comme tous les ans. Elle était posée sur le sable qui compose le fond à cet endroit précis.

Je fais juste une parenthèse pour une certaine catégorie de lecteurs de ce blog. Ceux qui viennent uniquement pour décortiquer mes écrits et mes photos afin de mieux connaître les spots de pêche que je pratique sans les chercher eux-mêmes au bord de l’eau. Méfiez-vous quand même que je ne prenne pas un malin plaisir à décrire certains lieux à l’inverse de ce qu’ils sont réellement histoire de vous embrouiller et par la même occasion, de me faire rire. Sur ces précisions, bonne réflexion ! 

La belle zébrée n’était pas seule. Nez dans le ruisseau et collé à la surface de l'eau, un brochet était également présent. Un sifflet de 50-60 cm. Il avait du rencontrer un pêcheur les jours précédents car quelque chose pendait de sa gueule. A ce moment précis, je n’avais que faire de sa présence, seule la truite attirait mon attention. Il fallait néanmoins faire avec le brochet pour l’approche. Comme il était entre moi et la truite, il pouvait à tout moment la faire fuir si je venais à lui faire peur par le biais de mes déplacements. 

J’avais au bout de ma pointe en quatorze centièmes un gammare JFD en taille 12, original non ? Je le sentais moyen vu la hauteur d’eau, mais comme j’ai encore pu le dire récemment à mon fils, je deviens de plus en plus laxiste dans ce domaine. Il m’arrive d’attaquer un poisson en sachant pertinemment que je suis trop ou pas assez lourd. La flemme de changer de bestiole mais surtout le fait d’avoir perdu cette petit dose de mauvaise humeur lorsque je ne prends pas le poisson. Oui, c’est devenu vraiment secondaire. Encore pire cette année je crois. Il n’y a qu’une seule chose qui m’importe réellement, c’est d’être au bord de l’eau. Alors bien sûr, le jour où je vais tomber sur une très belle truite, je ferais un effort de choisir ce qui me semble le plus adapté à la situation. Mais sur les autres poissons, c’est comme ça vient !

Tout ça pour dire que j’étais trop lourd pour le coup à pêcher. Pas moi hein ! La nymphe ! Bon, il est vrai que je ne suis pas non plus un modèle de légèreté. La berge étant un peu haute, je me suis laissé glisser sur les fesses pour être au plus près du niveau de la surface de l’eau. A ma grande surprise, je suis arrivé en bas tout en douceur. J’avais pas mal de végétation pour ne pas être vu du brochet qui était toujours là. C’était essentiel, car sa fuite aurait provoquée celle de la truite. Et à cette époque de l’année, les poissons ont bien du mal à revenir en poste après avoir été dérangé ce qui devient moins vrai plus tard dans la saison.

Ensuite, c’est un coup de ligne comme un autre, assez simple en ce début de saison. J’ai posé mon gammare sur le côté et malgré son poids, la truite est venue l’intercepter avant qu’il ne soit au fond. Gentille gamine ! Mais finalement, j’ai vécu là mon premier vrai combat de la saison. Les truites prises précédemment ont été faciles à mettre à l’épuisette. Là, c’était tout le contraire. Une puissance enfin conforme à la taille de la truite. Ca fait du bien de sentir cela au bout de la canne. J’ai mis la belle dans la filoche. Avec mes nouvelles résolutions pour 2016, j’ai pris une photo de la truite sans la sortir de l’eau avant de la relâcher. Selon l'endroit où je serais, la photo sera plus ou moins belle du coup, mais tant pis, la priorité reste que le poisson doit repartir dans les meilleures conditions. 

La belle est repartie bien tranquille. Pour la petite histoire, il y avait une autre truite de la même taille au même endroit à peine dix minutes plus tard. Mais cette fois-ci, elle n’a fait que passer. Je n’ai pas pu la tenter. une prochaine fois !

Une fois de plus, cela s’est vérifié. Tous les ans en début de saison, je prends une belle truite à cet endroit précis. C’est systématique. J’ai l’impression de refaire la même chose tous les ans. Ce qui est rigolo, c’est que je n’ai jamais vu par exemple de truite de trente centimètres sur ce banc de sable, que des beaux poissons. Du coup, je pense que j’y retournerai l’an prochain !

Photo vite faite, mal faite ;-)

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