L'histoire d'une truite (31)
Par Nicolas39 le vendredi 8 avril 2016, 10:03 - Sortie de pêche - Lien permanent
Les anciens pêcheurs m’ont toujours dit que les truites avec les années passaient, mais que les postes restaient. J’ai appris à faire avec ce principe que je vérifie à chaque saison de pêche. Cette nouvelle histoire décrit la capture d’un poisson. Une capture que j’ai l’impression de revivre depuis tellement d’année à l'identique.
Il y a des lieux comme celui qui va suivre que l’on a tous dans nos favoris (dans la vraie vie hein, pas sur le net ) .Ce genre de retourne, de sous berge et autre profond où l’on aperçoit de façon systématique les premières truites de la saison de pêche. Il se trouve que j’en ai plusieurs dans le coin de ma tête mais ce petit chevelu qui vient se jeter dans la rivière m’a pratiquement toujours offert ma première belle truite de l’année. Un poisson qui tous les ans se prend assez facilement qui plus est.
Cette saison, j’ai pêché un autre secteur avant celui-ci car à chaque fois que j’ai voulu m’y rendre, il y avait un pêcheur. Dans le cas présent, je préfère passer mon chemin pas comme d'autres qui viennent pêcher dans vos bottes ! J’ai donc eu la chance de prendre quelques truites avant la belle du ruisseau.
C’est un secteur de la rivière rive droite. Un tout petit ruisseau vient donc terminer sa course dans la rivière. J’ai toujours vu là des truites très tôt en saison. La température de son eau doit être appréciable. Je n’en sais fichtre rien par le fait, mais quoi qu’il en soit, pour ma première venue sur le spot cette année, il y avait une belle truite juste là comme tous les ans. Elle était posée sur le sable qui compose le fond à cet endroit précis.
Je fais juste une parenthèse pour une certaine catégorie de lecteurs de ce blog. Ceux qui viennent uniquement pour décortiquer mes écrits et mes photos afin de mieux connaître les spots de pêche que je pratique sans les chercher eux-mêmes au bord de l’eau. Méfiez-vous quand même que je ne prenne pas un malin plaisir à décrire certains lieux à l’inverse de ce qu’ils sont réellement histoire de vous embrouiller et par la même occasion, de me faire rire. Sur ces précisions, bonne réflexion !
La belle zébrée n’était pas seule. Nez dans le ruisseau et collé à la surface de l'eau, un brochet était également présent. Un sifflet de 50-60 cm. Il avait du rencontrer un pêcheur les jours précédents car quelque chose pendait de sa gueule. A ce moment précis, je n’avais que faire de sa présence, seule la truite attirait mon attention. Il fallait néanmoins faire avec le brochet pour l’approche. Comme il était entre moi et la truite, il pouvait à tout moment la faire fuir si je venais à lui faire peur par le biais de mes déplacements.
J’avais au bout de ma pointe en quatorze centièmes un gammare JFD en taille 12, original non ? Je le sentais moyen vu la hauteur d’eau, mais comme j’ai encore pu le dire récemment à mon fils, je deviens de plus en plus laxiste dans ce domaine. Il m’arrive d’attaquer un poisson en sachant pertinemment que je suis trop ou pas assez lourd. La flemme de changer de bestiole mais surtout le fait d’avoir perdu cette petit dose de mauvaise humeur lorsque je ne prends pas le poisson. Oui, c’est devenu vraiment secondaire. Encore pire cette année je crois. Il n’y a qu’une seule chose qui m’importe réellement, c’est d’être au bord de l’eau. Alors bien sûr, le jour où je vais tomber sur une très belle truite, je ferais un effort de choisir ce qui me semble le plus adapté à la situation. Mais sur les autres poissons, c’est comme ça vient !
Tout ça pour dire que j’étais trop lourd pour le coup à pêcher. Pas moi hein ! La nymphe ! Bon, il est vrai que je ne suis pas non plus un modèle de légèreté. La berge étant un peu haute, je me suis laissé glisser sur les fesses pour être au plus près du niveau de la surface de l’eau. A ma grande surprise, je suis arrivé en bas tout en douceur. J’avais pas mal de végétation pour ne pas être vu du brochet qui était toujours là. C’était essentiel, car sa fuite aurait provoquée celle de la truite. Et à cette époque de l’année, les poissons ont bien du mal à revenir en poste après avoir été dérangé ce qui devient moins vrai plus tard dans la saison.
Ensuite, c’est un coup de ligne comme un autre, assez simple en ce début de saison. J’ai posé mon gammare sur le côté et malgré son poids, la truite est venue l’intercepter avant qu’il ne soit au fond. Gentille gamine ! Mais finalement, j’ai vécu là mon premier vrai combat de la saison. Les truites prises précédemment ont été faciles à mettre à l’épuisette. Là, c’était tout le contraire. Une puissance enfin conforme à la taille de la truite. Ca fait du bien de sentir cela au bout de la canne. J’ai mis la belle dans la filoche. Avec mes nouvelles résolutions pour 2016, j’ai pris une photo de la truite sans la sortir de l’eau avant de la relâcher. Selon l'endroit où je serais, la photo sera plus ou moins belle du coup, mais tant pis, la priorité reste que le poisson doit repartir dans les meilleures conditions.
La belle est repartie bien tranquille. Pour la petite histoire, il y avait une autre truite de la même taille au même endroit à peine dix minutes plus tard. Mais cette fois-ci, elle n’a fait que passer. Je n’ai pas pu la tenter. une prochaine fois !
Une fois de plus, cela s’est vérifié. Tous les ans en début de saison, je prends une belle truite à cet endroit précis. C’est systématique. J’ai l’impression de refaire la même chose tous les ans. Ce qui est rigolo, c’est que je n’ai jamais vu par exemple de truite de trente centimètres sur ce banc de sable, que des beaux poissons. Du coup, je pense que j’y retournerai l’an prochain !
Photo vite faite, mal faite
Commentaires
Je fais juste une parenthèse pour une certaine catégorie de lecteurs de ce blog. Ceux qui viennent uniquement pour décortiquer mes écrits et mes photos afin de mieux connaître les spots de pêche que je pratique sans les chercher eux-mêmes au bord de l’eau. Méfiez-vous quand même que je ne prenne pas un malin plaisir à décrire certains lieux à l’inverse de ce qu’ils sont réellement histoire de vous embrouiller et par la même occasion, de me faire rire. Sur ces précisions, bonne réflexion !
Je ne sais pas pourquoi mais j’aime beaucoup te lire (j’ai terminé ton livre) même si mon ego en prend un sacré coup Ah! Ah! parce que des belles zébrées à Goumois et dans la Loue quand j’y allais je n’ai jamais pu dépasser les 2kgs, à ma décharge ouf ! je n’avais pas la chance d’habiter les pieds dans l’eau donc de pêcher souvent dans ces rivières, c’était à la mouche et avec rien d’autre.
Si j’ai fait une copie du paragraphe précédent c’est que dans le monde des pêcheurs exotiques dont je fais partie depuis 16 ans on peut retrouver à peu près la même chose dans un autre style, on voit une superbe photo d’un poisson avec un popper(leurre de surface) bien visible dans la gueule pour faire croire que !!!! mais on arrive à savoir qu’il a été pris avec un bout de poissons sur un hameçon circle, ça n’est pas du tout la même chose, ça me fait penser également à ces enfoirés rencontrés à Madagascar en 2000 qui ramenaient presque tous les jours 3 à 400kgs de poissons pris à la viande (poisson) alors qu’on voyait bien en évidence sur le bateau des cannes de lancer, tromperie sur toute la ligne…………même celle de pêche.
Bonjour Nicolas
Joli récit, le genre de petit cérémonial que l'on attend tout l'hiver et qui nous donne le sentiment que la vraie saison peut enfin démarrer !
Merci à toi
Rho la belle histoire comme je les aime. Un bien beau récit pour ce qui semblait de l'extérieur une magnifique journée de pêche.
Le fait de retrouver des beaux poissons inlassablement chaque année sur les mêmes spots, ne me surprend pas.
Après tout, nous même, quand nous sommes bien quelque part on y retrouve
Idée de titre pour l'article: un jour de pêche sans fin (les connaisseurs du film comprendront:) )
++
Raph
Merci à vous trois, cela fait plaisir d'avoir de temps en temps des retours
Bonjour Nicolas,
Je profite de ce post pour tout d'abord te féliciter pour l'engagement et la passion que tes articles retranscrivent à merveille. Je lis toujours tes articles avec grand plaisir et j'apprécie particulièrement le partage sincère que l'on ressent en lisant tes articles. Habitant sur Genève, je ne peux me déplacer jusqu'à la Bienne ou la HRA qu'occasionnellement, aussi je lis tes récits de pêche avec attention, ne pouvant m'empêcher de les comparer avec mes sessions (la comparaison est bien souvent injuste :p) et grâce à ta manière de décrire tes sorties de pêche, je pense bien avoir progresser grâce à toi! Ton articule sur la HRA de A à Z contraste avec une mentalité quelque peu fermée que l'on retrouve trop souvent dans le milieu de la pêche, et je pense sincèrement que tu fais le bon choix en partageant tes connaissances! Donc un grand merci!
Je pêche depuis plusieurs années en nymphe à vue, j'ai fais mes armes dans la Menoge ou le Fier, avant de me déplacer un peu plus sur la Valserine et la Semine et depuis quelques années ton terrain de jeu le Jura. J'espère te croiser un jour au bord de l'Ain que je découvre depuis le début de saison, j'y ai passé une belle journée dimanche et me réjouis de me casser à nouveau les dents sur des approches :P
+++ Bruno