Après trois semaines loin de chez moi, me voici de retour. Cette année, je n'aurais pas le plaisir de retrouver ma rivière canne en main puisque la pêche est fermée par arrêté préfectoral. Un arrêté interdisant toutes activités aquatiques est d'ailleurs sorti une semaine après celui de l'activité pêche. Avec le recul, je ne sais dire si c'est une bonne décision ou pas. Je vois d'autres fédérations départementales agir de la même façon et d'autres laissant la pêche ouverte comme nos voisins du 01. Ce que je sais en revanche, c'est que sur nos lots, il n'y avait plus de pêcheurs actifs sur les truites depuis fin juin et ce sans arrêté préfectoral. Par contre, certains pêcheurs continuaient à arpenter les berges à la recherche des chevesnes du parcours ou encore des brochets présents. Cela avait au moins pour avantage de conserver une présence dérangeant ainsi les oiseaux piscivores et les éventuels braconniers. Vous allez me dire que l'on peut très bien jouer son rôle de sentinelle sans avoir le besoin de pêcher...Sauf que beaucoup le disent, et que peu le font. Pour être au bord de l'eau tous les hivers depuis extrêmement longtemps, je sais de quoi je parle. C'est le désert hors période de pêche !

Toutefois, que l'on soit pour ou contre, il faut noter la formidable victoire administrative de notre président fédéral et de son équipe. Faire stopper toutes activités aquatiques n'est pas une mince affaire en période touristique. J'imagine la débauche d'énergie qu'il y a derrière tout ça. Bravo. Malgré cela, et si c'est une vraie victoire sur le papier, je ne pense pas me tromper en disant que sur le terrain elle n'a sauvé aucun poisson car arrivée trop tard. Le premier coup d'eau depuis deux mois et demi arrivé presque simultanément a lui agit concrètement. Cet arrêté aurait dû, pour être efficace sur le terrain, arriver 5 ou 6 semaines plus tôt. Le mois de juillet et les premiers jours d'août ont été catastrophiques. C'est durant cette période sèche et brulante que les poissons survivants avaient un besoin vital de calme sur les zones de refuges thermiques.

Un exemple local pour les connaisseurs : Le Verriou. Cette zone de la rivière d'Ain proche de la route entre Crotenay et Pont-du-Navoy a vu tous les jours de l'été des dizaines de baigneurs et plusieurs convois de canoés. Il y a là une résurgence qui rejoint la rivière. Celle-ci apporte une eau beaucoup plus froide. Malheureusement, les truites n'ont pu en profiter pour sauver leur peau tant les gens étaient nombreux dans l'eau à cet endroit précis. D'ailleurs, ils continuaient à l'être après la mise en place de l'arrêté. Ce qui soulève la problématique de la communication tout public et du respect des lois sur le terrain. Ceci est encore un autre débat qui rejoint celui du respect des différents arrêtés sur les restrictions d'eau souvent négligés voir ignorés par les particuliers ET les communes.

Baigneurs sur la zone dite du Verriou 10 jours après l'arrêté pris...Avec leurs souvenirs laissés sur le parking...Merci Cédric pour les photos.

Côté rivière, je l'avais laissée avec un débit inférieur au mètre cube par seconde. Aujourd'hui, elle est juste en-dessous des deux mètres cube par seconde. Pas de quoi se réjouir mais cela aurait pu être encore pire sans les 70mm d'eau tombés en cumulé mi-août sur plusieurs jours. J'espère que la pluie reviendra rapidement de façon durable.

Côté personnel, j'ai profité de mes congés pour faire mon premier séjour de pêche à l'étranger. À 48 ans il était temps. Je vous raconterai tout cela dans un prochain article tout comme cette virée à la recherche des bars dans le Golfe du Morbihan en compagnie des membres de l'AAPPMA du Loch. Bref, pas mal de choses à mettre sur le papier...

Mais avant ça, il faut reprendre le boulot. Le Fly Shop ouvre de nouveau ses portes. Les commandes sont donc possibles dès aujourd'hui. Merci pour votre patience et votre confiance. À très bientôt et bien du courage à celles et ceux qui comme moi reprennent le boulot !