2015, l'année des extrêmes pour la Haute Rivière d'Ain.
Par Nicolas39 le jeudi 3 décembre 2015, 11:00 - Divers - Lien permanent
Que d'eau...Puis le néant !
2015, bien que pas encore terminée, a été une année tellement particulière qu'elle m'a donnée envie de revenir dessus par le biais de cet article. Pour bon nombre de rivières ce fut le même scénario, j'en conviens. Mais comme souvent, je vais vous parler de la Haute Rivière d'Ain, la rivière que je connais sur le bout des doigts.
2015, certainement une des années les plus arrosée et pourtant, une de celles où la rivière a connu un étiage des plus sévère voir mortel de très longue durée comme rarement observé (sur autant de temps).
Des crues exceptionnelles et en nombre ! Chez nous, deux biennales début janvier et début mars. A la fin de ce même mois, de grosses précipitations accompagnées de la fonte du manteau neigeux ont grossi la rivière. Début mai, une crue quiquennale rarement observée, encore moins à cette époque de l'année. Un début d'année arrosé de façon extrême avec donc de très grosses crues à répétition.
L'Ain dans les champs.
Et puis derrière, le vide, le néant...Les précipitations se sont tuent jusqu'à mi-septembre !
Non seulement la pluie nous a boudé pendant près de 4 mois dans la région, mais en plus de cela, nous avons subit de nombreux jours de canicule à plus de 40 degrés au plus chaud de la journée (en particulier fin juillet). Basses eaux, température élevées, pas de pluie...Et pourtant, la Haute Rivière d'Ain a bien combattu les éléments. Elle est restée tout l'été au seuil de 2.94 m3 minimum. Tous les matins, je cliquais sur la station pour voir la courbe du Bourg de Sirod, incroyable, elle ne perdait rien...Elle restait stable. Ces fameuses crues du printemps ont sauvé des centaines de truites, c'est certain. Malgré cela, sur les parcours les plus en aval, les trop hautes températures et l'eutrophisation hallucinante ont eu raison de la combativité de certains poissons.
Nul besoin de faire un dessin, des dizaines de truites ont perdu la vie cet été.
La rivière est passée en dessous de cette fameuse barre des 2.94 m3 fin août début septembre. C'est à cette période qu'elle a été le plus à l'agonie bien que les températures avaient elles baissé. Les truites ont énormément souffert, qui plus est sur les parcours avals de la rivière. Sur l'amont, il y a eu très peu de casse, voir pas du tout.
L'ain début septembre...Un filet d'eau.
Les truites et tous les êtres vivants de la rivière ont dû bénir les pluies de la mi-septembre. Enfin pas tous, pas toutes les truites qui ont fini dans les paniers les derniers jours de pêche. Les truites avec ces niveaux d'eau absents depuis 4 mois se sont ruées sur la nourriture...Mais parfois, celle-ci était accompagnée d'un hameçon avec de l'autre côté un pêcheur non respectueux de ce que son poisson avait subit durant les 4 derniers mois...Craque la nuque...Triste d'avoir survécu à cette sécheresse pour finir comme ça à quelques jours de la quille. Vraiment triste...
Et puis de nouveau patatra...Plus de pluie, plus rien. Incroyable ! Durant les mois d'octobre et novembre pour une grande partie, un étiage terrible s'est de nouveau abattu sur la Haute Rivière d'Ain. Les fonds devenaient noirs, les truites amorphes dans une rivière sans courant, sans débit. Et pourtant, je n'ai pas décellé durant ces semaines de poissons mal en point. D'après mes observations bien sûr, je suis loin de tout voir. Les truites ont passé l'automne comme elles ont pu tout en faisant les réserves de graisses en vue de la reproduction.
L'automne, belle lumière et un gros manque d'eau.
L'eau est arrivée à la fin novembre, mais de quelle manière ! Une crue décennale cette fois-ci ! Enfin presque, on a frôlé la côte de peu. Juste incroyable, impensable. On est passé une nouvelle fois de rien à tout...Depuis ce jour, l'eau est là, de nouvelles pluies, de la neige...La Haute Rivière d'Ain respire de nouveau normalement. Les frais se présentent au mieux. J'espère même ne pas pouvoir les observer, cela voudra dire que l'eau est toujours là...Que les truites ne souffrent pas.
On était tout près des 140m3.
Commentaires
Bonjour
L Ain prenant sa source au fond des bois de conte et nozeroy au fond de mon champ s il vous plait appelez le par son vrai nom et non pas par son surnom lyonnais pour etre au diapason de la qualité de vos articles qu ils soient halieutiques ou litteraires cordialement
@Bonnard : Il n'est nul question ici d'un quelconque surnom qu'il soit lyonnais ou d'ailleurs. J'utilise ce nom de haute rivière d'Ain depuis toujours dans mes écrits pour une raison très simple.
L'Ain en amont ou en aval des barrages est une rivière à l'hydrobiologie complètement différente et je considère que l'on de peut pas parler de façon identique de ces deux tronçons, d'où ma précision géographique.
Un exemple simple, dans cet article, je fais mention de l'étiage automnale qui a été très rude chez nous. Il se trouve qu'au début septembre et sans discontinuer, Vouglans déleste les eaux du lac pour grossir les eaux de l'Ain à son aval. Il est évident que la haute rivière d'Ain et la basse rivière ont passé un automne totalement opposé, d'où, de mon point de vue, l'importance de la précision dans le texte pour une meilleure compréhension.
Et puis, ce n'est pas spécifique à l'Ain, sans faire d'erreur, il me semble que l'on parle de haute Moselle et de basse Moselle, de haute Durance et de basse Durance...Bref, pas mal d'exemples.
Salut Nicolas,j'ai suivi cette situation,notamment, en surveillant 2 ou 3 fois chaque semaine la température de l'eau: elle n'a pas dépassé 17° (cela début juillet sur le secteur des riverains).
Par contre j'ai l'impression que la Saine a du terriblement souffrir. Je n'y suis pas retourné depuis juillet, mais le cours de la rivière était pratiquement interrompu et comme les profonds sont rares, je crains que la mortalité des poissons ait été très importante.
As-tu observé cela?
@tolemann : Salut, je n'ai pas observé de mortalité sur la Saine de mon côté, je l'ai pêché en août, les poissons étaient actifs, rien à voir avec ce que j'avais observé en 2003 où ils étaient tous au cul des filets d'eau qui arrivaient des ruisseaux. Par contre, j'ai eu de nombreux témoignages de braconnage à la main durant juillet...J'en ai fait part aux personnes compétentes. Sur l'Ain, l'eau était aux alentours des 20 degrés fin juillet, c'était très compliqué...