Bonjour à tous.
Aujourd’hui je reçois un personnage hors du commun. Si je devais le décrire, je dirais que c’est le plus Néo Zélandais des Français. Patrick , plus connu sous le pseudonyme de Zarn ,nous emmène durant cette interview un peu partout dans le monde.
Ses interventions sur Internet sont très rares, alors profitez en au maximum et régalez vous de ses réponses toujours très pertinentes et de ses photos plus belles les unes que les autres.
Let’s Go………..

Nicolas Germain : Ma première question est très simple, qui est Zarn ?

Zarn : Salut nico . Je m’appelle Patrick , j’ai « à peine » plus de 40 ans et je travaille dans le bâtiment . Je pêche depuis assez longtemps et à la mouche depuis environ 20 ans et je vis en Ardèche.

Une petite Photo de Zarn, oui je sais , ça fait mal aux yeux!!
Souvenir du Canada
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NG : Tu es donc basé en Ardèche, c’est là bas que tu as fait tes premiers pas de pêcheur ?

Zarn : Oui tout gamin j’allais à la pêche avec mes oncles avec qui j’ai appris « beaucoup de techniques de pêche » et ensuite j’ai commencé à y aller tout seul au toc . Beaucoup de ruisseaux et petites rivières étaient a portée de vélo . J’ai eu la chance de passer ma jeunesse sur le plateau ardéchois où comme tous les enfants de cette époque je passais mes journées dehors à traîner dans la nature , aller a la pêche et bien sur faire quelques conneries . C’était vraiment extra !

NG : Il y a une multitude de techniques de pêches et autant de poissons à traquer, pourquoi cette passion pour la pêche à la mouche et les salmonidés plus particulièrement ?

Zarn : J’ai rencontré Philippe qui est devenu mon compagnon de pêche et qui pêchait entre autres à la mouche . Après une saison de nœuds , cris , casses , gueulantes et surtout les encouragements de Philippe j’ai quand même tenu le coup et réussi à prendre ma première truite . à partir de là les cris etc…. ont continué mais c’était trop tard , la mouche était entrée en moi . Je bénis ce jour . Merci , merci Philippe !

Superbe image que l'on aimerai voir plus souvent dans notre pays (Photo:Nico.P)
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NG : Tu es connu sur le monde du net et ailleurs comme un grand nomade de la pêche, pratiques tu quand même encore un peu en France ?

Zarn : Je dois reconnaître que c’est assez difficile à cause du temps que me prend mon boulot . Le soucis c’est que je bosse comme un fou pour pouvoir partir alors je suis obligé de faire un choix , mais je vais quand même à la pêche dès que je peux .

NG : Si tu vas aussi souvent à l’étranger c’est que tu ne trouves pas ton bonheur en France, que penses tu de la gestion piscicole Française dans son ensemble ?

Zarn : Petite précision . Concernant la gestion piscicole en France, je crois qu'il ne faut pas confondre gestion halieutique et gestion piscicole, car ce sont deux axes totalement différents qui peuvent parfois s'opposer.
La gestion piscicole, c'est essayer de rétablir une fonctionnalité de l'écosystème dans sa globalité pour que l'ensemble des espèces puisse s'y développer de manière pérenne.
En France, ce que souhaitent les pêcheurs, c'est une gestion halieutique mais il faut comprendre que ça passe d’abord par une bonne gestion piscicole...Tout le monde se préoccupe de la truite et du saumon mais qui a entendu parler de l'Apron du Rhône, du Chabot du Lez, de la disparition des Anguilles, de la disparition de l'esturgeon européen etc (source Yann MRM). Moi le premier d’ailleurs ! Ce sont pourtant des espèces bio-indicatrice qui par leurs exigences biologiques sont le reflet d'un dysfonctionnement du milieu ou a contrario un bon état du milieu si ils sont en nombre . Si on veut s'attaquer à une vraie gestion piscicole, alors il faut s'attaquer au fond du problème. Mais ça prend du temps, on ne voit pas le résultat tout de suite et quelque fois, ça n'intéresse pas grand monde . Et puis il faut bien se rendre a l’évidence , les vrais responsables sont en général assez puissants , juridiquement parlant .
C'est important de parler de taille légale de capture, de "no-kill", de braconnage.... Mais c'est là une vision strictement halieutique et non piscicole. La dégradation du milieu (pollution chimique, modification physique du milieu, introductions d'individus allochtones...) est souvent le facteur majeur de dégradation des populations de poissons.

On peut mettre la totalité du pays en no-kill demain, mais si après-demain personne ne veut ou ne peux contrôler l’évolution des projets d'irrigation, les barrages hydroélectriques, les micro centrale , l'élevage intensif....alors les populations vont profondément être bouleversées par le cloisonnement du milieu, par la modification de leurs zones de reproduction (colmatage), par la modification de leurs régimes alimentaires....
Et puis en France on bouffe ! y’à rien à faire c’est plus fort que nous . Je ne vais parler que de l’Ardèche que je connais bien et même si dans l’AAPPMA de Pont de Labaume (des sources de l’Ardèche jusqu'à Pont de Labaume ) ils ont réussi à revenir à une gestion patrimoniale et une maille à 23cm il y a pas mal d’années , tout ça reste encore « à part » et très dur a conserver .

Qu'elle est belle.
Repars ma belle
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Les AAPPMA qui demandent à revenir à la maille à 20 voire 18 cm sont encore très nombreuses et pas seulement en Ardèche . Ce qui me sidère c’est l’énergie déployée pour essayer d’y arriver alors qu’il y a tellement plus important à faire au niveau halieutique et surtout piscicole. Cette année on a doublé le parcours « sans tuer » , ce qui a emmené les réactions que l’on connaît , mais mis a part ce détail même si c’est un pas en avant évident le barrage au-dessus continue a créer d’énormes problèmes (marnages, colmatages , etc) qu’aucune longueur de parcours sans tuer ne parviendra a résoudre ! Et puis pour finir il y a aussi le coté « taquin » du français . Là où les parcours sont payants ou du moins très surveillés il y a des poissons ! c’est bizarre non ? La pêche démocratique et de qualité est loin d’être une réalité en France , comme par exemple aux Etats-Unis , mais heureusement il y a je trouve de plus en plus de gens qui oeuvrent dans ce sens la comme par exemple l’UPRA ( Union des Pêcheurs de la Rivière d'Ain ) et heureusement bien d’autres en France ……. Respecter les lois en vigueur sur les parcours où l’on pêche, écraser l’ardillon et pratiquer au maximum le no-kill , pour ceux qui ont encore un peu du mal avec ça , c’est déjà faire beaucoup pour les poissons . S’investir commence là , c’est une évidence a mes yeux!

Une des magnifiques rivières pêchées par Zarn
Rivière de rêve
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NG : Malgré tout, as-tu essayé de t’investir au près des AAPPMA de chez toi ou souhaites tu le faire à l’avenir ?

Zarn : J’ai été trésorier pendant deux ans dans l’ AAPPMA de Pont de Labaume mais obligé d’arrêter car je n’ai plus le temps , un peu a cause du boulot et aussi des voyages (pas là pour les réunions). J’essaye de participer le plus possible mais c’est pas évident là non plus . J’ai fait ma demande de garde particulier qui a été acceptée et je n’ai même pas eu le temps d’aller à la journée obligatoire de la fédération pour valider tout ça à cause du………. boulot ! J’espère pouvoir le faire le plus tôt possible car ça me tient à cœur . Et puis hier, première réunion pour re-créer un club mouche qui s’était arrêté depuis deux ans ,grace a l’initiative de georges Champion , ami et pêcheur . Mise en place du projet et prochaine réunion le vendredi 30 novembre a Aubenas . Montage de mouches , apprentissage du lancer en gymnase et extérieur , sorties , vis des insectes , nettoyage des abords de la rivière (au moins une fois l’an) etc…… Enfin tout ce que tout le monde pourra apporter sera le bienvenu . A noter que ce club ne sera pas ouvert uniquement aux moucheurs , il y aura aussi une partie lancer léger . Pas de raison de ne pas inclure un maximum de pêcheurs . Petite condition pour ces derniers : un seul hameçon et pas d’ardillons . Il faut que l’esprit « sans tuer » demeure .



Elle a de la gueule non?
Bow River
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NG : Tu reviens de Mongolie (ton dernier voyage), raconte nous un peu, le cadre, la pêche, les poissons…………

Zarn : La Mongolie est un pays magnifique, certainement un des plus beaux que j’ai eu la chance de visiter et avec des gens d’une gentillesse rare. C’est un véritable retour en arrière , un dépaysement total et on a eu la chance d’avoir une équipe avec nous exceptionnelle . Les fameuses « lumières » du matin et du soir ne sont pas une légende . Par contre , comme souvent , il y a un envers du décor : pour faire vite 50% de la forêt a disparu en 5 ans (coupes de bois et invasion d’un papillon venu de Russie ) , il n’y a presque plus de marmottes (des centaines de terriers abandonnés là où on est passé et la chasse est strictement interdite) et au niveau des poissons cette année il y a eu des inondations catastrophiques . On a vu des centaines de poissons morts sur deux rivières mais malgré ça il y a des voyagistes qui n’ont pas annulé les séjours dans ces coins là . Il a du y avoir du pêcheur heureux cette année ;-) Et pour corser le tout, les mongols commencent à pêcher , ce qui en soi n’est pas un soucis , mais sans permis ni réglementation alors qu’il y en a bien sur . S’ils ne font pas attention à gérer tout ça la fin va être très proche et c’est bien dommage . C’est un constat que je retrouve dans beaucoup de pays . On a eu plein de discussions sur ces sujets et c’était très instructif pour les deux parties .

Une superbe truite prise sur une rivière somptueuse
Belle fario
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NG : Tu as fait aussi la Patagonie, l’Irlande, la Finlande, la Croatie et bien d’autres (on parlera de la NZ après) , y a t il un pays qui t’as marqué plus qu’un autre ?

Zarn : Tous les pays sont bien à partir du moment où on arrive à s’intégrer et comprendre comment ils fonctionnent . Parler un peu la langue est un plus indéniable et permet d’être beaucoup mieux apprécié par les gens qui voient que tu fais un effort . Un petit plus pour la Patagonie qui est immense et parfois surréaliste avec des gens là aussi hors du temps . Le bémol est sans conteste pour la Finlande où le no-kill ne fait pas partie de la culture . Brochets pendus aux arbres , filets dans les rivières là où bien sur c’est interdit et un conflit entre les lapons et le(s) gouvernement(s) . Les lapons se sentent chez eux dans ce qu’on appelle la Laponie (le nord) et considèrent les lois comme obsolètes , une intrusion pure et simple . Comme souvent dans ce genre de guerre la grande perdante est encore la nature et dans ce cas précis les poissons ………..

Souvenir de Patagonie
Tout simplement merveilleux
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NG : La Nouvelle Zélande est ta destination de prédilection, tu repars là bas début décembre pour 4 à 5 mois, que représente ce pays pour toi ?

Zarn : Si tu veux attraper des gros poissons dans un cadre fantastique et à vue (sèche et nymphe) il faut que tu ailles au moins une fois dans ta vie en N-Z . Peu de pêcheurs , même si il y en a de plus en plus , et surtout une mentalité qui est loin , très loin , de la notre . Il y a bien sur des gens qui gardent du poisson comme partout mais c’est incomparable par rapport a chez nous . Tu peux passer des jours sans voir personne et des fois ça en devient même inquiétant :-) . Il y a aussi le fait qu’ acheter un véhicule est extrêmement facile (il faut bien 15 minutes pour faire les papiers ) et pas très cher . Quand tu croises un pêcheur au bord de l’eau c’est la discussion assurée et parfois même longtemps . Les gens sont sympa et …………….ça fait du bien , ouais c’est pas plus compliqué que ça , ça fait du bien !

The Big One
Y'a rien là!!!
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NG : On a l’impression que c’est la destination de rêve et que pas mal de monde va là-bas , comment vois tu l’avenir de la pêche en Nouvelle Zélande avec ces arrivées massives de touristes pêcheurs ?

Zarn : Je crois que si tout le monde reste dans cet esprit de respect ça ne devrait pas trop poser de problèmes a part de rendre les poissons plus difficiles dans certaines rivières . Ils ont des problèmes bien plus grave a régler comme la Dydimo sphenia geminata et des projets de barrage avec , on le sait , le bonheur que ça emmène .
La dydimo ( Site Web ) est un véritable fléau et elle est en train d’envahir toutes les rivières de l’ile du sud et même les lacs . Rien n’a encore été trouvé ni envisagé pour s’en débarrasser , il faut dire que le chantier est colossal tant au niveau taille du périmètre a traiter (toute l’ile) qu’au niveau pécunier …….Je pense qu’il ne reste que l’Amèrique du sud qui est épargnée et peut-être la Russie (pas d’infos ) mais pour combien de temps . L’autre problème, comme dit plus haut , ce sont les futur barrages et l’assèchement des rivières a cause des projets d’irrigation . En plus , la dydimo risque de venir obstruer les turbines des pompes et autres systèmes d’irrigation quand elle se décolle et part à la dérive en paquets .
Et il ne faut pas oublier que la truite est considérée comme « nuisible » par le D.O.C. (Departement Of Conservation) qui ne fera rien pour sauver ces dernières en cas de dégradation du milieux .
Hé oui l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs .

Une Arc en ciel de l'Ile du Sud en Nouvelle Zélande
Arc en ciel - Ile du Sud
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NG : On peut voir que dans certains pays Européen le tourisme pêche fait monter le prix du droit de pêche de façon exponentielle, Est-ce que c’est pareil là bas et est ce que les pêcheurs locaux n’en souffrent pas ?

Zarn : non pour l’instant ça reste très raisonnable (50 euros pour toute l’ile du sud octobre-avril) et ça a très peu augmenté en plusieurs années. A voir si le tourisme pêche continue de prendre de l’ampleur…

Là, on est entre le rêve et la réalité
The Dream
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NG : On entend beaucoup de choses sur la pêche en Nouvelle Zélande (poisson facile par exemple,etc…), mais qu'en est-il exactement ?

Zarn : Je vois que tu es taquin Nico . C’est sur qu’au mois de février côte ouest, quand il y a des milliers de « cicadas » (cigales) il est souvent très facile de prendre des truites avec ces mouches en 18/100 et même plus gros . Par contre sur certaines rivières il n’est même pas pensable d’essayer plus gros que le 14/100 (aucun poisson ne prend ) et ça arrive de descendre jusqu’au 10 sur des poissons difficiles . Il y a une rivière qui est a 11 heures de marche dans le bush avec un sac a dos et seulement quelques personnes y vont en hélico , autant dire un petit paradis . J’y suis allé deux fois trois jours et j’ai fait deux belles bulles . Peu de poissons vu et à chaque fois un seul poisson pris par celui qui m’accompagnait . Tu sais ce qu’on dit dans ces cas la : on a tout essayé , sêches , nymphes , fil fin etc……. et c’est vrai qu’on avait tout essayé ! Impossible de faire un poisson alors la pêche facile en N-Z ça arrive mais c’est pas tout le temps . Il faut toujours garder à l’esprit qu’on est face à des poissons sauvages, bien souvent âgés….s’ils sont encore là, ce n’est pas pour rien…

Une autre belle Fario de Nouvelle Zélande
Fario NZ
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NG : Le championnat du monde de pêche à la mouche 2008 se déroulera justement là bas, tu ferais un très bon conseiller technique dis moi ? D’après toi les Français ont-ils leur chance ?

Zarn : Quand on regarde les résultats, les français figurent toujours a une très bonne place donc oui ils ont leur chance . Maintenant la compétition reste quelque chose de très aléatoire mais je pense que ça va être une pêche pour eux . Ils seront dans les trois premiers ……

Une Arc magnifique avec une gueule qui n'a rien à envier aux farios (Photo:Nico.P)
Belle Arc - Photo Nico P
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NG : Il faut absolument que je te poses une question, comment t’organises tu pour pouvoir partir 4 à 6 mois dans l’année pour pêcher ? Tu sais que c’est le rêve de pas mal de monde !!

Zarn : Il y a beaucoup de choses a réunir pour pouvoir partir longtemps . Il ne faut pas laisser femme ou enfants sinon c’est même pas envisageable ou alors ne pas en avoir ce qui est mon cas , il faut accepter de travailler pratiquement tous les jours pendant plusieurs mois (du lundi au dimanche inclus) pour les tunes , sous , ronds , oseille , blé , flouz , le nerf de la guerre quoi , économiser ce qui est nécessaire pour le voyage qui est prévu , passer des soirées parfois longues sur des cartes , internet , pour tout préparer , trouver des gens qui peuvent avoir et surtout donner des renseignements (merci Yann et Laurent) , trouver des billets d’avion le moins cher possible , parler un peu l’anglais ou l’espagnol selon l’endroit , être capable d’arriver dans un pays pour plusieurs mois sans rien connaître (lieu ou personne) , acheter un véhicule et passer tout le reste des vacances dans ce van en mangeant des pates et du riz ……. C’est sur que ça fait des souvenirs mais c’est pas donné à tout le monde , enfin je crois .

Cuisine,chambre,salon,la maison quoi!!
La maison de Zarn
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NG : tu as une autre passion, tu fais des aquarelles lorsqu’il te reste un peu de temps, parle nous de cette autre passion ?

Zarn : Pas d’aquarelles mais j’aime bien dessiner au crayon a papier et un pote vient de me montrer le dessin a la plume et encre de chine . Là c’est toujours pareil c’est le temps qui me manque mais de temps en temps ça me prend et j’en fais un ou deux .

Une autre beauté de l'hémisphère Sud

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NG : La Franche Comté est bien différente de la Nouvelle Zélande, mais nos rivières et nos truites zébrées font rêver bien des pêcheurs, je t’attends de pied ferme en juin pour te montrer à quel point elles peuvent être envoûtantes.

Zarn : J’ai déjà pêché un peu l’Ain sur les parcours de l’UPRA mais malheureusement pas assez souvent, c’est donc avec plaisir que je viendrai prendre une leçon sur la haute rivière d’Ain qui est ton jardin . A l’année prochaine donc ………………..

Je voudrais remercier tous ceux qui m'ont permis de voyager et avec qui j'ai passé de trés trés bons moments : tous les Pascal , Winnie , Bovidé , Roron , Minou , Steph , Jo , Yann , Nico_p , Greg , Riri , Said , Vincent , Philippe , Brice , Serge , Manu , Franck , Meps et tous ceux que j'oublie (sorry).

Patrick ……….. dit zarn

Je vais laisser maintenant la parole à un proche de Patrick comme de tradition dans mes interview. J’ai choisi un de ses compagnons de voyage qui l’a accompagné plusieurs fois en Nouvelle Zélande, j’ai nommé Nicolas Pariset ( Site Web ), aussi connu sous le pseudonyme de Nico.P .

Nico.P :J’étais un petit peu gêné quand Nicolas m’a demandé de dire quelques mots sur Zarn, car je pense qu’il y a d’autres pêcheurs qui le connaissent mieux : Yann, Christophe, tous ses « potes de l’Ain » comme il les appelle, et sans doute encore bien d’autres car c’est une type à l’abord facile. J’ai accepté malgré tout car ça me fait plaisir, et après avoir passé quelques semaines avec lui à vadrouiller je pense que je le connais un peu.

Mais entrons dans le vif du sujet.
Zarn est un extraterrestre, un vrai. Enfin je crois, mais comme c’est à mon avis le seul que je connaisse personnellement je peux me tromper. Mais lisez plutôt.

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C'est un poète. Un photographe. Un aventurier. Un pêcheur. Un voyageur. Un homme libre. Un fou.

Dans un monde de plus en plus piloté par le fric et l'égoïsme, dans un monde où les gens normaux passent leur temps à faire des concessions avec leurs rêves, à renoncer petit à petit à ce qu'ils aiment, par raison, par calcul ou par nécessité, il fait le contraire. Tout le contraire. Il va au bout de ses rêves, sans arrière pensée, sans retenue. Certains donnent leur corps à la science, lui, il a donné sa vie à la pêche.

Avouons le, nous sommes nombreux à envier sa liberté, ses merveilleux voyages, mais ne nous y trompons pas: assouvir sa passion sans concession a un prix. Les mois d'été passés à travailler pour pouvoir repartir. L'éloignement prolongé. La solitude, sans doute. Non, il n'y a rien de facile dans ces expéditions et dans les choix de vie qu'ils impliquent. Et tout ça pour quoi? Pour pêcher à la mouche dans les plus beaux endroits du monde, car pour lui c’est bien cela l’essentiel.

Zarn par Nico.p

Ce qui le motive, bien sûr, c'est la pêche. Les plus beaux poissons. Les plus grands. Les plus rares. Les plus sauvages. Les plus éloignés. Ce sont ceux là qu'il veut. Mais la prise n'est rien sans le cadre. Les bords de route, les réservoirs, les parcours surpêchés, les casses tête techniques, il nous les laisse avec un grand sourire.



Lui, ce qu’il aime, c’est l'espace. Une envie de pêche physique, de marche vers l'amont, l’amont d'une rivière sans fin, sur une Terre où seule la volonté du pêcheur ou le plaisir de la contemplation pourrait interrompre sa progression. Large ou étroite, de montagne ou de plaine, sur ces eaux le bonheur est toujours un méandre plus loin, et le plaisir de la capture n'est pas plus grand que celui de la découverte. Un vrai dévoreur d’espace, franchiseur de pierriers, de cols non balisés, voila notre homme !

Infatigable, il faut l’être quand le vent se lève et qu’il faut pousser encore quelques kilomètres pour aller voir ce petit affluent minuscule qui se cache, c’est sûr, derrière cette dernière colline. Combien le feraient, après une journée de bredouille, devant une eau de neige, sous la pluie, avec le véhicule déjà si loin en aval ?

Il faut le voir s'enthousiasmer devant une carte, découvrant un possible passage vers la vallée d'une rivière perdue dans une forêt millénaire, imaginant le temps nécessaire à franchir ces quelques kilomètres le séparant du bonheur. Préparer les sacs. Replier la tente. Et partir! Partir se donner la chance de rencontrer l'inconnu. Partir à pied, enfoncer la porte de notre réalité pour se plonger dans la nature, trouver une eau vierge et des poissons aussi sauvages aujourd’hui qu’hier, ou qu’il y a mille ans.

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Mais Zarn n'est pas pour autant un solitaire inaccessible. C'est même tout le contraire, même si il a passé l'âge de vouloir être ami avec tout le monde. Le cœur sur la main pour ceux qui partagent sincèrement sa passion, il est parfois déçu et n’apprécie pas vraiment ceux qui détournent la pêche à la mouche de son esprit originel et de sa simplicité, comme certains magazines ou commerçants. Un homme libre.
Ah, j’oubliais : il pratique très naturellement le « catch and release ». Mais comment pourrait il en être autrement quand on aime les truites autant que lui ?

Cette nouvelle interview se termine, je remercie chaleureusement Patrick d’avoir pris le temps de se livrer à ce petit jeu et bien entendu je te donne obligatoirement rendez vous l’année prochaine sur ma rivière pour traquer nos belles zébrées.
Un grand merci également à Nico.P pour sa participation et d’ailleurs si tu veux accompagner Zarn en Franche Comté tu es le bienvenu.

A bientôt…….