Je continu avec grand plaisir mon tour de France des AAPPMA. J'ai découvert il y a peu via le réseau social facebook l'AAPPMA d'Evreux. J'ai suivi leur actualité au fil des semaines et j'ai eu envie d'en savoir plus. Vous allez vous aussi certainement prendre plaisir à découvrir cette AAPPMA dynamique. Bonne lecture.

Pour que les lecteurs de ce blog puissent bien se situer, merci de nous localiser les lots dont votre AAPPMA a la gestion.

Notre AAPPMA, La Truite de l’Iton, gère des parcours de pêche situés en Normandie, dans les environs d’Evreux, préfecture de l’Eure.

Nous proposons des parcours diversifiés et pouvant être considérés comme assez nombreux pour le contexte haut-normand, mais assez morcelés du fait que la location des droits de pêche coûte très chers (1.3 euros par mètre de berge en moyenne) et que certains propriétaires préfèrent louer à des particuliers ou ne pas louer du tout.

Notre AAPPMA a des droits de pêche en 1ère catégorie (11.6 kml sur l’Iton), en 2nd catégorie (1.7 kml sur l’Eure) et en eau close (4.7 ha aux 4 étangs de la Croix-Saint-Leuffroy) où il est possible de pêcher la carpe de nuit gratuitement et de s’essayer à la pêche en carpodrome.

Tous les plans sont disponibles sur le Guide 2016 édité par la Fédération départementale (pages 31 à 35), ou sur notre site Internet, disponible sur le lien suivant et chez tous les dépositaires de cartes : http://eure-peche.com/doc/Guide_FD_27.pdf

La pêche à vue sur l’Iton est possible durant la majeure partie de la saison, grâce à la clarté des eaux. Truites et ombres composent l’essentiel du peuplement piscicole de l’Iton, avec quelques poissons « trophées ».

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Quelles sont les modalités dont il faut s’acquérir pour avoir le droit de pêche sur vos linéaires ?

Depuis 2 saisons maintenant notre association adhère à la réciprocité « nationale », via l’EHGO.

C’est également le choix qu’ont effectué 100% des AAPPMA du département, 29 mettant désormais en commun plus de 220 km de parcours en rivière et plus de 600 Ha de plans d’eau.

A l’exception du parcours « mouche » situé à Glisolles et du carpodrome (5 euros la journée ou 30 euros l’année, quelque soit la provenance du pêcheur), l’ensemble des parcours de la Truite de l’Iton (Iton, Eure et étangs) est accessible à tout adhérent de la Truite de l’Iton, ainsi qu’à tout détenteur d’une carte avec la réciprocité 27 ou un timbre EHGO.

Les cartes de pêche sont en vente soit sur Internet (http://www.cartedepeche.fr/ en renseignant Evreux comme localité), soit chez un de nos dépositaires (http://www.latruitedeliton.fr/depositaires/).

Une nouveauté pour cette saison 2016, le magasin Passion Pech'Eure distribuera nos cartes de pêche via un compte dépositaire Internet, permettant notamment ainsi aux "étourdis" de réimprimer leur carte sans devoir repayer quoi que ce soit. Cela permets également à nos pêcheurs de commencer à s’habituer à ce système que notre Fédération nationale a prévu de rendre obligatoire en 2018.

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Comment définiriez-vous votre AAPPMA en termes de politique piscicole ?

Sur un milieu fonctionnel, l’impact des pêcheurs à la ligne n’est pas le principal paramètre limitant les populations piscicoles. Le problème c’est que le réseau hydrographique français ne présente que peu de milieux fonctionnels. Sur ces milieux perturbés, la mise en place d’une gestion inadaptée peut avoir d’importantes conséquences sur les populations piscicoles – parfois relictuelles -- des espèces les plus recherchées par les pêcheurs.

Une gestion halieutique adaptée aux spécificités du contexte et à la biologie des poissons présents permet de respecter l’ensemble des obligations réglementaires, grâce à un impact minimum sur les ressources, tout en améliorant ou préservant la qualité de la pêche. La réalisation de Plans de Gestion Piscicole devrait être effectuée dans ce sens afin d’aboutir à un règlement intérieur de l’AAPPMA adapté aux conditions du milieu.

Ceci étant précisé ou rappelé, il convient de souligner la nécessité d’une évolution de la réglementation de la pêche de loisir en eau douce -- obsolète et inadaptée aux milieux comme aux pêcheurs d’aujourd’hui -- tant pour favoriser le développement durable de la pêche amateur que pour garantir une gestion cohérente et équilibrée des ressources piscicoles.

Il est en effet déplorable de constater sur certains territoires soucieux de leurs milieux que des mesures de gestion adaptée au contexte local -- sur la base d’éléments scientifiques -- ne peuvent actuellement pas être mises en place en raison de certains textes règlementaires en vigueur. Il est par ailleurs incompréhensible que ces mêmes textes problématiques aillent à l’encontre d’autres articles issus du même Code et ayant le même objectif.

-Une gestion patrimoniale axée sur la protection du milieu et de ses ressources.

La Truite fario (Salmo trutta fario) et l’Ombre commun (Thymallus thymallus) sont des espèces emblématiques fragiles très recherchées par les pêcheurs, dont les populations souffrent de nombreux maux, notamment :

  • la réduction des débits de l’Iton ;
  • des pollutions accidentelles à répétition ;
  • la dégradation des habitats par les travaux anciens (recalibrage, curage, dérivation de cours d’eau) ;
  • la dégradation de la qualité de l’eau ;
  • la présence d’ouvrage constituant des obstacles aux migrations et perturbant le fonctionnement naturel de l’Iton.

Truite sauvage de l'Iton.

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Le Brochet (Esox lucius) pond préférentiellement sur les herbacées ennoyées lors des hautes eaux de fin d’hiver, les œufs et les alevins ne supportent pas les variations brutales de niveaux d’eau.

Cette caractéristique fait que le Brochet est particulièrement vulnérable. Les facteurs limitants sont entre autres : la chenalisation, l’endiguement, la déconnection des annexes hydrauliques, la modification des temps de submersion des prairies d’inondation (par l’occupation des sols, les drainages, etc.).

L’espèce est particulièrement recherchée par les pêcheurs de loisir qui peuvent constituer une pression non négligeable sur certains secteurs.

La Liste rouge des espèces menacées, réalisée selon la méthodologie UICN définie cette espèce comme « vulnérable » à l’échelle nationale et même « en danger » à l’échelle régionale.

Joli brochet !

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Dans l’attente d’amélioration de la qualité des eaux et du milieu, il apparaissait nécessaire de protéger ces 3 espèces qui sont les plus recherchées par les pêcheurs. En l’état actuel de la législation, la seule mesure permettant de protéger efficacement ces espèces emblématiques était d’imposer, sur l’ensemble des parcours de la truite de l’Iton, la remise à l’eau de tous les individus capturés (« No-Kill ») pour les espèces suivantes : Truite fario, Ombre commun et Brochet.

La plupart des pêcheurs recherchent maintenant à capturer des poissons toujours plus gros. Aussi, la remise à l’eau obligatoire de toutes les truites, ombres et brochet – en plus d’être une mesure de protection – est également une mesure permettant d’améliorer l’intérêt halieutique !

Depuis la prise de fonction du Conseil d’Administration actuel de la Truite de l’Iton, en 2008, notre AAPPMA met en œuvre l’ensemble de ses moyens pour la protection du milieu, grâce à la mise en place d’une gestion patrimoniale axée sur la protection du milieu et de ses ressources.

Ceci implique donc une vision à long terme basée sur les capacités de production naturelles du milieu et exclue donc une gestion basée sur des alevinages et des déversements de poissons d'élevage, facteurs de risque pathologique et facteurs perturbateurs pour les poissons sauvages, mais également constituant des concurrents pour les habitats et la ressource alimentaire.

En ce sens, la Truite fario et l’Ombre commun sont protégés depuis 2008 par Règlement Intérieur, grâce notamment à :

  • Une taille minimale de capture adaptée à la biologie de ces poissons sur l’Iton (40 cm), permettant aux poissons de s’être reproduit au moins 1 fois avant qu’ils ne puissent être éventuellement gardés pour la consommation. Cela a été confirmé par l’étude scalimétrique réalisée en 2015 par la fédération départementale dont un résumé vidéo est visible ici https://www.youtube.com/watch?v=gvJlII8l5B0&feature=youtu.be&app=desktop.Grâce à des conditions physico-chimiques particulièrement favorables, comme en Franche-Comté, les poissons ont une forte croissance ;
  • Une limitation du nombre capture à 1 salmonidé (truite ou ombre confondus) par jour et par pêcheur ;
  • L’interdiction de rentrer dans l’eau, jusqu’à l’émergence complète des alevins de truites et d’ombres ;
  • Des contrôles fréquents parnos Gardes-Pêche particulier agréés par la Préfecture. Il est important de noter que ces deux mesures protègent de manière bien plus efficace les populations de truites et d’ombres que ce que prévoit l’arrêté préfectoral annuel réglementant l’activité « pêche de loisir » qui fixe le nombre maximum de captures autorisés à 6 salmonidés par jour et la taille minimale de capture à :
  • 25 cm pour la Truite fario ;
  • 30 cm pour l’Ombre commun.

Depuis 2013, la gestion halieutique de la Truite de l’Iton va encore plus loin dans la protection du milieu et de ses ressources en mettant place une gestion en « No-Kill » pour la Truite fario, l’Ombre commun et les carnassiers sur l’ensemble de nos parcours (rivière et plans d’eau). Il est ainsi obligatoire de pêcher avec des hameçons sans ardillons ou avec ardillons écrasés sur tous nos parcours. En effet, remettre un poisson à l’eau implique qu’il le soit dans les meilleures conditions possibles.

Le Préfet et ses services ont validées ces mesures de protection par la prise d’un arrêté préfectoral, permettant de dresser un procès verbal pour le non respect de cette disposition.

Ombre de l'Iton.

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-La mise en place de 2 parcours « loisirs »

Afin de tenter de satisfaire les pêcheurs qui souhaiteraient malgré tout consommer un poisson, tout en protégeant les espèces patrimoniales fragiles, il a également été créé 2 parcours « loisirs ».

Il s’agit de parcours adaptés au public débutant et à la pratique de la pêche en famille, puisque facile d’accès et ne nécessitant pas une technicité très importante.

Sur ces 2 parcours identifiés par la fédération départementale comme peu ou pas fonctionnels et « propices » à des déversements de poissons portions, il est déversé des truites arc-en-ciel en petite quantité 250 kg par an répartis en 3 déversements et sur 2 sites).

Les arc-en-ciels présentes de nombreux avantages par rapport à des farios d’élevage :

  • coût d’achat moins élevé ;
  • croissance plus rapide donc moins a priori moins polluante ;
  • moins de risques de transmissions de maladies aux farios indigènes ;
  • aucun risque d’hybridation avec les poissons sauvages ;
  • aucun risque de perdurer dans le milieu puisque normalement dans l’incapacité de se reproduire chez nous et/ou stérile ;
  • normalement plus combatifs ;
  • comportement différent, donc a priori moins de compétition.

-Ne pas imposer de restriction selon les modes de pêche, mais selon les pratiques

Il nous semble important que les pêcheurs ne soit pas discrimés selon leur mode de pêche.

L’important c’est que les pêcheurs respectent le poisson en employant des techniques adaptées et le relâchant dans les meilleures conditions possibles. Et cela n’a rien à voir avec le mode de pêche, même si l’on peut observer certaines tendances.

Malgré ce beau discours, un parcours « mouche » historique perdure sur nos parcours. Il est toutefois voué à être ouvert à toutes les techniques dans l’avenir.

Quelles sont les principales actions menées et à venir de l’AAPPMA ?

Notre AAPPMA – comme beaucoup d’autres j’imagine – manque de temps et parfois de relations pour mener à bien des projets ambitieux de restauration du milieu, mais également de projets en faveur du développement de la pêche… En plus de tout ça, certains propriétaires sont également réfractaires aux propositions, bloquant ainsi des projets intéressants !

Plusieurs projets sont en cours d’élaboration ou de discussion, en partenariat avec le syndicat de rivière local et la Fédération départementale, notamment :

  • L’aménagement de nos étangs, par la création d’un linéaire sécurisé pour les personnes à mobilité réduite, l’implantation de panneaux d’affichage sécurisés, réfection des postes à l’aide d’une mini-pelle, panneau de communication sur le fonctionnement du milieu ;
  • Restauration du parcours « mouche » (1.3 kml), par abattage des peupliers, reméandrage du cours d’eau, talutage de berges, plantation et semis d’espèces locales adaptées ;
  • Restauration également d’un parcours en cours de discussion pour location (1.3 kml également) selon les mêmes modalités.

Projets d’ores-et-déjà prévus pour 2016 :

  • Abattage d’une quarantaine de peupliers, puis restauration des berges de l’Eure à l’aide de techniques douces ;
  • 2 journées d’initiation à la pêche des carnassiers et de la carpe.

Un partenariat important vient également d’être signé avec le lycée horticole d’Evreux pour l’entretien et l’aménagement de nos parcelles boisées situées sur les bords de l’Eure.

En effet, il est strictement impossible pour la dizaine de bénévoles présente lors des journée de « travaux » d’assurer correctement l’entretien de l’ensemble de nos parcours. J’ai en effet oublié de préciser qu’en plus de payer très chers pour la location du droit de pêche, nous devons également assurer l’entretien des berges ! Cherchez l’erreur…

Une procédure judiciaire à l’encontre du supermarché Cora à Evreux vient également de prendre un tournant décisif, malheureusement dans une direction qui ne nous satisfait pas.

En effet, après 4 années de procédures, d’audiences et de frais d’avocat, Cora vient d’être relaxé en appel pour le fait d’avoir polluer l’Iton et entrainer la mort de plusieurs centaines de poissons.

Tout espoir n’est pas perdu pour autant, plusieurs possibilités sont déjà envisagées par notre avocat.

Notre site Internet vient également d’être mis à jour par un bénévole de l’association.

Création postes de pêche.

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Avez-vous un parcours No-Kill actuellement ? De nouveaux projets dans le domaine ?

Il semble difficile de protéger plus qu’actuellement les espèces piscicoles par nos pratiques de gestion.

Une possibilité serait d’arrêter également les déversements d’arc-en-ciel, bien que situés sur deux zones peu fonctionnelles et en quantité restreinte.

Opération de panneautage.

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Si vous aviez un ou plusieurs souhaits venant des hautes instances (FNPF, élus locaux, etc…) à exaucer, quels seraient-ils ?

Concernant la FNPF : J’émettrais le souhait que notre instance nationale assume enfin ses responsabilités et remplisse pleinement l’ensemble de ses missions statutaires, en militant pour que des VRAIES mesures ambitieuses soient enfin prises en faveur du loisir pêche et de la protection des milieux. Il n’y a en effet pas que la vente de cartes de pêche qui compte, même si c’est très important, tant sur le plan financier qu’au niveau de l’attention/écoute auprès des élus politiques.

Je fais notamment référence à la mascarade à laquelle on a eut droit concernant les réformes sur la règlementation pêche  depuis 2014, jusqu’à la consultation du public en novembre 2015 sur le Projet de décret modifiant diverses dispositions du code de l’environnement relatives à la pêche en eau douce :

  • Propositions de réformes réalisées par un groupe de travail constitué par des élus au sein de la FNPF, sans compétence/légitimité particulière. A aucun moment les échelons inférieurs (fédérations départementales et AAPPMA) n’ont été sollicités afin de faire part de leurs observations/propositions sur ce sujet.

Certaines aberrantes comme la permission de pêcher les carnassiers sciemment pendant leur période de reproduction, sous couverts qu’ils seraient remis à l’eau !

  • Réalisation d’un sondage grand public où l’ensemble des pêcheurs pouvaient s’exprimer sur les propositions (encore une fois sans forcément de compétence/légitimité), afin de sélectionner les propositions en fonction des résultats obtenus !
  • Les réformes les plus attendues concernaient les tailles légales de capture et les quotas. Quelle ne fût pas ma déception en lisant les propositions ridicules (+5 cm pour la truite, +10 cm pour le brochet, etc.), inadaptée (les poissons sont matures à des tailles bien supérieures dans de nombreux endroits de France), anti-statutaires et non conformes au Code de l’environnement qui ont été faites et dont beaucoup trop de personnes sont satisfaites.

La préservation des milieux aquatiques et la protection du patrimoine piscicole sont en effet définies par l’article L430-1 du Code de l’Environnement comme étant d'intérêt général.

Il est précisé que la protection du patrimoine piscicole implique une gestion équilibrée des ressources piscicoles dont la pêche, activité à caractère social et économique, constitue le principal élément.

Or, en l’état actuel, la règlementation et certaines des propositions faites par la FNPF au Ministère ne permettent pas de garantir une gestion équilibrée des ressources piscicoles, ni de favoriser le développement de la pêche (périodes de fermeture et d’ouverture définies au niveau national, mais totalement inadaptées par endroit et avec aucune possibilitéde dérogation).

Le cadre règlementaire n’est plus adapté à l’état de dégradation avancé de la plupart des milieux et à l’évolution des pratiques halieutiques.

D’une manière générale, les textes réglementant l’activité pêche sont trop restrictifs et ne donnent pas assez la possibilité aux préfets de mettre en place des mesures adaptée au contexte local -- en particulier concernant les tailles légales de captures, les quotas et les dates de fermeture – en s’appuyant davantage sur les éléments techniques et les avis des Fédérations départementales.

La FNPF travaille depuis plusieurs années à ce que l’ensemble des Fédérations soit pourvu d’équipes techniques compétentes. Ce travail technique et scientifique a apporté une connaissance importante sur l’écologie des rivières et les caractéristiques des peuplements piscicoles propres à chaque département. Nous devons valoriser ce travail et faire évoluer la règlementation en s’appuyant sur cet ensemble de connaissance. Une bonne règlementation permettra une meilleure gestion mais nécessite une prise en compte des spécificités locales (vitesse de croissance et période de reproduction) que chaque Fédération maitrise.

L’évolution de la réglementation de la pêche de loisir en eau douce est totalement nécessaire et justifier, tant pour s’adapter aux milieux qu’à certains changements des pratiques halieutiques.

Cette réforme se doit d’être ambitieuse, notamment en faveur de la protection des milieux et de ses ressources.

Garde pêche sur les lots de l'AAPPMA.

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Il ne faut pas oublier que la bonne santé des effectifs de poissons ne cours d’eau est le facteur déterminant pour développer la pêche de loisir. Malheureusement pour les structures associatives, la diminution des effectifs de pêcheurs est plus vraisemblablement liée à une détérioration forte des milieux aquatiques entrainant la chute de certaines populations piscicoles, plutôt qu’à la complexité de la réglementation pêche.

-Tailles légales de capture.

Le projet de décret prévoit d’ajouter aux tailles minimales de capture définies à l’article R.436‐18 du code de l’environnement, pour certaines espèces en seconde catégorie piscicole et pour la Truite fario quelque soit la catégorie piscicole, une taille dérogatoire qui pourrait être adoptée par le préfet sur certains cours d’eau ou parties de cours d’eau ou plans d’eau du département, pour des motifs halieutiques ou biologiques.

Ces tailles seraient définies comme suit :

  • Brochet : 50 cm, dérogation possible à 60 cm
  • Sandre : 40 cm, dérogation possible à 50 cm
  • Black‐bass : 30 cm, dérogation possible à 40 cm
  • Ombre commun : 30 cm, dérogation possible à 35 cm
  • Truite fario : introduction d’une quatrième taille dérogatoire, à 30 cm.

Au vu des différences de développement des poissons selon les conditions locales, soulignées par de nombreuses études de croissances menées par les Fédérations Départementales pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, y compris dans un même département sur un même cours d’eau, il est difficilement compréhensible que les tailles dérogatoires ne puissent pas être fixées à l’échelle à d’une partie de cours d’eau ou de certains cours d’eau ou plans d’eau.

La mise en œuvre d’une gestion équilibrée de la ressource passe obligatoirement  par des TLC adaptées de manière à permettre a minima une reproduction, mais de manière optimale 2 reproductions.

La protection des individus non matures est actuellement loin d’être le cas sur les milieux à forte croissance -- en particulier les milieux calcaires -- et ne le sera toujours pas suite aux propositions actuelles du projet de décret, pas assez ambitieuses et dont le cadre est trop rigide.

Les possibilités de dérogations sont en effet beaucoup trop réduites. Elles devraient pouvoir être fixée librement par le Préfet, sur la base d’éléments scientifiques tels que des études de croissances basées sur les écailles ou les otolithes.

Concernant les « hautes sphères nationales » : j’émettrais le souhait que l’Etat (ré)assume ses responsabilités dans la gestion des milieux aquatiques et s’en donne les moyens, notamment concernant la Police de l’Environnement.

Il me semble en effet assez improbable que le socle de la gestion des milieux aquatiques et de la pêche de loisir repose sur des bénévoles issus des AAPPMA, qui n’ont pas forcément ni les compétences, ni le temps de s’en charger.

Préparation de la fête de la pêche par les membres de l'AAPPMA.

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Pour terminer, un message pour les tous les pêcheurs qui pratiquent votre linéaire ?

Nous sommes constamment à l’écoute de bonnes idées et à la recherche de bénévoles souhaitant consacrer un peu de temps à leur terrain de jeu favori.

N’hésitez pas à nous contacter ou à nous rencontrer ! ;-)

Contact : latruitedeliton@gmail.com

Membre de l'AAPPMA lors d'une corvée débrouissallage.

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Merci d’avoir répondu à mes questions et bonne continuation pour la suite à toute votre équipe de bénévoles.  Merci de nous donner les liens de vos médias pour celles et ceux qui veulent continuer à vous suivre.

Merci à vous pour nous donner la possibilité de nous exprimer sur la gestion halieutique et pour ce « coup de projecteur » sur notre AAPPMA.

Site Internet de l’AAPPMA : http://www.latruitedeliton.fr/

Page Facebook de l’AAPPMA : https://www.facebook.com/AappmaEvreux

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