Pourquoi je relâche mes truites…
Par Nicolas39 le vendredi 14 juin 2019, 07:16 - Pensée personnelle - Lien permanent
Voilà une question que l’on me pose régulièrement. C’est d’ailleurs le plus souvent des personnes de mon entourage qui n’ont que faire de la pêche qui s’interrogent sur les raisons me poussant à relâcher une truite après l’avoir capturée. L’occasion pour moi de mettre tout cela sur le papier en allant au bout de ma pensée.
Tout d’abord, et avant de rentrer dans le vif du sujet, il est important de savoir que ma réflexion est celle d’un pêcheur ayant bientôt 35 ans d’expérience derrière lui sur la rivière d’Ain. Il est tout à fait possible qu’avec un autre âge, un autre vécu, qu’avec un cheminement sur une autre rivière dans un autre contexte ma réflexion aurait été bien différente…Ou pas.
Ensuite, il faut être très clair sur nos agissements. En aucun cas parler de respect quand on laisse la vie à un poisson n’est correct. En aucun cas faire passer des truites sauvages comme des partenaires de jeu n’a de sens. Non, si je voulais réellement respecter les truites sauvages, je ne tenterais pas de leur planter un hameçon dans la gueule. J’arrêterais la pêche tout simplement, mais je n’en ai aucune envie !
Je suis un pêcheur. J’aime chercher et trouver les ruses qui vont me permettre de tromper la vigilance d’un poisson sauvage. Le combat qui s’en suit avec celui-ci me procure des émotions incroyables que je ne trouve nulle part ailleurs. C’est ma passion depuis toujours, j’en ai besoin. C’est mon équilibre.
Je suis un pêcheur. Je connais donc pertinemment mon impact sur la vie d’une truite. Quand celle-ci se met en place au début de l’éclosion alors qu’elle a attendu des heures pour que cette nourriture arrive à la rassasier, je suis là moi aussi et parfois, si j’ai de la réussite, je la capture et donc l’empêche de profiter d’un repas facile. Occasion pour la truite qui ne se représente pas tous les jours…Quand dame fario se met au cul d’un banc de vairons en train de frayer, je suis là moi aussi parce que je sais qu’il ne faut pas manquer ces évènements. J’ai dans ces occasions souvent la réussite de prendre plusieurs poissons et ainsi je prive les truites d’une orgie pleine de protéines. Orgie qui se présente bien souvent une seule fois dans l’année…Ces deux petits exemples parmi tant autres pour bien comprendre que le pêcheur perturbe la vie des truites, c’est ainsi, il faut en être conscient. C’est pourquoi j’ai banni de mon vocabulaire pour ce sujet bien précis le mot respect. Je suis conscient d’embêter les truites, mais je suis un pêcheur et je le revendique, c’est ma passion, je l’assume sans problème. C’est sans doute aussi pour cela que je suis venu assez vite au bénévolat dans le domaine de la protection des milieux aquatiques. Une façon pour moi de me faire pardonner de toutes les misères que je fais aux poissons.
Truite régurgitant ses vairons après capture.
Oui, la truite elle ne joue pas, elle survit dans un monde sauvage. Pour nous, c’est un divertissement, une échappatoire ou encore une passion qui peut être parfois dévorante (c'est mon cas !). Pourquoi ? Je n’en sais rien finalement. C’est tout un ensemble. L’environnement dans lequel on pratique cette passion, la rivière, ces lieux magiques et sauvages. Mais aussi comprendre ces poissons et finir par les capturer est un plaisir inégalable pour moi ! Un peu contradictoire finalement avec l’amour que l’on porte à ces truites sauvages, avec l’énergie folle que l’on donne sans compter pour les protéger. C’est, si l'on veut faire un parallèle, le même paradoxe chez un chasseur de bécasse qui voue un culte sans limite à cet oiseau emblématique pour le tuer au final. C’est ainsi. Il y a des choses qui sont difficilement explicables.
À la pêche, nous avons cette opportunité. Relâcher nos truites au lieu de les tuer, mais pourquoi agir ainsi ? Je vous avoue que dans une assiette, j’adore le poisson. Que j’aimerais pourvoir manger une bonne truite de ma rivière toutes les semaines en famille. Ce n’est pas faute de ne plus en prendre, non, il m’arrive encore de tromper quelques zébrées, mais au fil du temps, je me suis bien rendu compte que la rivière n’était plus apte à produire assez de poissons pour une consommation régulière, voire même épisodique lorsque celle-ci est multipliée par le nombre de pêcheurs actifs. Je ne relâche pas mes truites par philosophie ou encore par mode, non, pas du tout. Si je le fais, c’est parce que j’estime que je dois le faire pour tenter à mon humble niveau de maintenir la population actuelle. Que nous devons le faire ensemble car la rivière d’Ain ne sait plus produire autant de truites que par le passé. Une époque où j’ai tué sans scrupule des centaines de poissons pour les manger et même pour les vendre à une période assez sombre de ma vie. Si la rivière était encore aussi poissonneuse, je suis certain que je conserverais toujours régulièrement des truites pour le plaisir de les déguster. Oui mais voilà…
Ce n’est plus le cas. La population de truites baisse petit à petit et ce tous les ans. Seul le fait de relâcher ses prises ne suffit pas. Mais toutes nos instances départementales ont prouvés depuis bien trop longtemps leur incompétence mêlée à leur impuissance face aux diverses pollutions, face au réchauffement de l’eau. À ce jour, on ne sait faire qu’une chose sur la rivière d’Ain pour contrer l’hémorragie des effectifs, remettre les poissons à l’eau. Cela n'empêche pas la baisse des effectifs malheureusement mais la freine un peu quand même. La visite des mêmes frayères tous les hivers le prouve. Les truites sauvages sont toujours là aux endroits où on ne les tue plus. C’est simple finalement comme constat.
Par contre, il ne faut pas être hypocrite, si je remets mes poissons à l’eau, c’est avant tout pour les reprendre, pour qu’ils se reproduisent, pour que je puisse capturer leur descendance et pêcher encore et toujours dans les années à venir… En aucun cas pour leurs beaux yeux. J’adore ces poissons, j’adore ma rivière, mais si je n’étais pas avant tout passionné de pêche, qu’en serait-il ? Ne jamais oublier cela. J’aime les truites et la rivière d’Ain d’un amour véritable mais parce que je suis un pêcheur ! Cela me fait dire également que les pêcheurs sont à ce jour les seuls lanceurs d’alerte des maux qui touchent nos rivières au grand dam de nos politiques d’ailleurs. Eux n’attendent qu’une chose, qu’il n’y ait plus de poisson, donc plus de pêcheur et par le fait plus personne pour rendre publiques au grand jour certaines vérités.
Ancienne image réalisée il y a bien longtemps sur la Loue.
Une fois tout cela pris en compte, une fois la triste réalité des populations en baisse, oui, logiquement, on en vient à relâcher toutes ses prises si l'on souhaite continuer à pêcher. C’est logique. Certains pêcheurs veulent l’ignorer, soit par bêtise (on ne peut plus rien pour eux à part attendre qu’ils trépassent !), soit par méconnaissance du sujet (Là, on peut informer et tenter de convaincre encore). Ces pêcheurs veulent continuer à prélever en disant qu’eux ne s’amusent pas avec les poissons, qu’ils pêchent pour les manger. Soit ! C’est la vérité. Pêcher un poisson pour le manger est moins « tordu » que de le pêcher pour se divertir, c’est un fait, je l’ai évoqué sur plusieurs exemples un peu plus haut. Sauf que si ces pêcheurs peuvent encore conserver les quelques poissons qu’ils prennent, c’est aussi parce de plus en plus les relâchent. Cela aussi est un fait ! J’ai dans mon entourage proche quelques pêcheurs très talentueux, suffit que l’on décide un jour tous ensemble de tuer tous nos poissons, je pense sans prétention aucune qu’ils nous seraient aisés de vider des linéaires importants de la rivière d’Ain. À méditer, vous, messieurs, qui conserver encore vos truites sauvages sur cette rivière fabuleuse.
Ensuite vient la réflexion de comment relâcher ses poissons. Elle a été lente chez moi. À vrai dire, au début de mon cheminement, je me posais peu de questions. Je relâchais mes truites sans forcément prendre de précautions particulières. Je faisais des photos souvenirs. Bref, j’avais l’impression de bien faire. J’avais tout faux. Si l’on fait le choix de remettre à l’eau ses poissons, autant bien le faire ne pensez-vous pas ? Autant réduire le pourcentage de perte au minimum non ? Oui, car quoi que l’on fasse, tous les poissons ne vivront pas une fois relâchés. Cela aussi est un fait. Mais il est possible de s’approcher du minimum en prenant de bonnes habitudes. J’ai évolué avec les années sur ma façon de remettre le poisson à l’eau. Pourquoi, parce que j’aime conserver un souvenir photographique. Mais de toutes évidences, il ne faut pas faire n’importe quoi. J’ai fait des erreurs, j’ai tué des poissons sans le vouloir. J’en ai eu la preuve plusieurs fois en retrouvant des truites mortes un ou deux jours après les avoir relâchées. J’ai donc corrigé tout ça. Depuis 3 saisons, je n’ai pas retrouvé de poisson mort que j’ai laissé repartir. Cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas eu, mais cela m’encourage à continuer en ce sens. Le plus simple bien entendu serait de libérer ses truites au plus vite sans photo. J’y arrive avec le temps. Je fais de moins en moins de photos de truites. Mais pour un beau poisson, il m’est encore très difficile même impossible de ne pas le faire. Ainsi, je peux écrire ce genre d’article pour prouver qu’un poisson peut très bien vivre et donc se reproduire tous les ans si on le relâche correctement (Exemple1, exemple2, exemple3).
Quels sont les phénomènes qui font que le pourcentage de perte va augmenter après relâche d’une truite ? Les manipulations, le stress et le temps d’exposition hors de l’eau. Le stress est d’ailleurs engendré par l’ensemble des autres points. Le plus simple pour réduire tout cela reste de laisser son poisson dans l’eau en le relâchant rapidement. C’est très facile qui plus est. Cela évite d’y mettre ses deux grosses mains tout autour. Les mentalités évoluent doucement, même des AAPPMA ont demandé à leurs pêcheurs de le faire sans malheureusement être écoutées. La Biennoise par exemple a lancé un communiqué en début de saison pour ne pas manipuler et laisser en permanence dans l’eau les truites déjà extrêmement fragiles sur cette rivière. Nombre de pêcheurs ne s’en préoccupent pas. C’est hallucinant quand même. Tout cela dans le but de faire une photo avec sa petite tête à côté pour s’exhiber sur les réseaux sociaux. Vous pourriez au moins respecter les demandes des bénévoles qui passent leur temps à défendre cette rivière pour votre petit plaisir non ? Je ne sais pas, la moindre des choses lorsque l’on pêche un linéaire, c'est de prendre connaissance des doléances de l’AAPPMA et les appliquer !
Relâcher dans les meilleures conditions un poisson et donc optimiser sa survie pour s’approcher des 100% de réussite est très simple finalement, il faut le laisser dans l’eau en permanence ! Si vous faites l'inverse, alors vous augmentez délibérément votre pourcentage de perte après relâche, tout le contraire de ce qui est recherché, c'est ridicule non ?
Mon fils laissant la vie à une belle truite.
Commentaires
Bonjour Nicolas,
Je trouve cet article très intéressant, car il y a beaucoup de sincérité et de vérités dans vos propos, et parce qu’il nous fait réfléchir sur tous les grands points qui concernent la passion de la pêche : pourquoi je pêche, pourquoi je relâche, comment je relâche, etc…
Etant pêcheur/moucheur et également chasseur, je ne peux que constater à quel point ces deux passions sont les mêmes (à ceci près bien entendu qu’à la chasse, on ne peut relâcher le gibier). Même philosophie, même paradoxe comme vous le dites si bien : on aime ces animaux qui sont presque notre raison de vivre, on veut les protéger, on s’émerveille de les voir dans leur milieu naturel, on serait prêt à tout pour que les diverses maux de nos sociétés modernes cessent de les faire mourir à petit feu. Mais voilà, on les enquiquine (pour parler des poissons qu’on relâche), et même on les tue (pour parler du gibier). Difficile à expliquer à un non pêcheur ou à un non chasseur !
Un point sur lequel mon avis diverge sensiblement : je suis d’accord sur le fait qu’on ne puisse pas parler de « partenaires de jeu », car si la pêche est pour nous une sorte de jeu, effectivement il apparaît assez évident que les truites, elles, ne voient pas les choses de la même manière.
Cependant, je pense qu’on peut tout de même parler de respect pour ces poissons, et même de grand respect :
- on les admire (on admire leur beauté, la majesté qu’ils dégagent, leurs ruses, …)
- on s’intéresse à eux, même en dehors des cessions de pêche, on aime aller leur rendre visite, mes observer
- on fait tout pour qu’ils subissent le moins de manipulations possibles (même si c’est toujours trop, d’ailleurs de saison en saison je fais de plus en plus attention à ça)
- et surtout on les aime ! Et à mon sens on ne peut aimer sans respect
Autre point : effectivement, si on veut protéger ces poissons c’est par égoïsme, tout simplement parce qu’on veut pouvoir continuer à les pêcher. Il faut être franc. De la même façon que l’argument de certains chasseurs qui justifient leur passion par le fait qu’il faut réguler les populations de gibier ne tient pas debout : oui il faut réguler les populations de certaines espèces mais ça n’est pas la raison qui les pousse à chasser, les chasseurs ne chassent pas pour rendre service à l’Etat ou à la France, ils chassent parce qu’ils aiment ça, c’est tout.
Malgré tout, là encore je nuancerais cet aveu d’égoïsme : si la pêche était interdite demain, est ce que cela vous serait pour autant égal de voir les belles zébrées être décimées par des pollutions ?
Bravo Nicolas, super article franc et juste.
Entre naïveté et/ou hypocrisie une bonne mise au point faite par une voix portante est la bienvenue.
Ce n'est pas évident de remettre en question une pratique, surtout lorsqu'il s'agit d'une grande passion.
Très bonne continuation.
Bonjour Nicolas,
Je retrouve dans ton commentaire beaucoup de similitudes avec ce que j'ai personnellement vécu. Cinquante ans de pêche sur la même rivière avec, bien entendu, une diminution importante du cheptel piscicole. Pendant des années, j'ai consommé en famille tout le poisson que je prenais. Passionné de pêche, je l'étais et je le suis toujours. Je ne peux pas entendre couler un filet d'eau, une rigole sans aller voir ce qu'il y a dedans, que ce soit des poissons, des gamares ou autres invertébrés. Maintes fois, la pêche fut mon ballon d'oxygène, ce qui recharge vos accus, ce qui vous empêche de craquer, ce qui maintiens votre équilibre physiologique. Mais j'ai pris conscience de la protection de la truite, du no-kill, seulement depuis une dizaine d'années, c'est à dire depuis mon début de la pêche à la mouche. Cette méthode de pêche est la plus apte à mon sens, à sauvegarder le poisson qui n'est souvent piqué que sur le bord des lèvres. Sans parler de partenaires de jeu, car pour elles, un hameçon n'est pas jouissif, j'ai désormais un certain respect pour celle qui me permet d'assouvir ma passion de prédateur. C'est ainsi qu'en relachant mes prises sans les sortir de l'eau, quelque fois après photo, je considère leur donner une chance de continuer à vivre et à se reproduire. Quel intérêt y aurait-il à pêcher un cours d'eau sans poisson ? Pour moi, aucun, c'est certain. Quoi que l'on fasse dans la vie, on trouvera des moralistes pour essayer de nous convaincre du contraire. Peu m'importe, lorsque je vois filer une truite en direction du courant d'où je l'ai sortie, je sais qu'elle existe encore et je lui souhaite longue vie. Continuons le combat.
@Romain : A ta première question, bien entendu que j'ai un immense respect pour ces truites sauvages qui survivent à toutes les agressions qu'elles subissent. Elles m'étonnent sans arrêt d'ailleurs. Mais si je respecte l'animal en lui même, le fait de le relâcher n'est pas une forme de respect pour moi, c'est la petite nuance. je me suis peut-être mal exprimé. Pour ta 2ème question, bien sûr que non, je ne laisserai pas tomber même si la pêche devait être interdite, mais parce que j'ai ce vécu de pêcheur justement et donc ce lien fort avec les truites...Certainement que ce lien n'aurait jamais existé sans ce vécu...
@jdd : @Guy Correns : Merci à vous deux d'avoir laissé vos impressions sur cet article.
Merci pour cette piqûre de rappel et pour la franchise et la sincérité indéfectible de ton engagement qui m'inspire un très profond respect.
Bonjour, merci de remettre la pêche à son niveau, à savoir une relation proie/prédateur et pas un "jeu" pour les poissons. Relâcher ses proies permet d'atténuer notre action mais les conséquences ont toujours un impact négatif sur les poissons. Je crois qu'ils veulent juste qu'on leur "foute" la paix!! Maintenat la pêche amène à s'intéresser aux êtres qui peuplent les rivières ainsi qu'à l'eau et sa valeur et je pense comme vous que l'on a un rôle de sentinelles qui "compense" notre action de pêche. Bel article, en espérant qu'il inspire nombre pêcheurs sur leurs relations à la rivière et aux poissons. La notion de débit des cours d'eau et de température jouent aussi beaucoup sur la qualité du relâchage, mais déjà si on pouvait tous garder les mains mouillées et maintenir le moins longtemps possible un poisson en dehors de son milieu, on améliorerait bien les choses.
@loser 39 : @thomas2 : Merci beaucoup à tous les deux pour votre commentaire
Un article vraiment très bien mené et surtout argumenté.
A l'heure où l'aspect ludique de la pêche est toujours mis en avant, vous avez l'honnêteté d'affirmer que c'est un instinct de prédation (même si vous ne prononcez pas le mot) qui vous conduit au bord de l'eau. Ce qui bien évidemment ne fait pas de vous un pilleur de rivières ( accusation qui serait particulièrement cocasse dans votre cas !). Et à ma connaissance vous êtes le seul à l'affirmer haut et fort dans un blog sérieux et même dans la littérature halieutique ( qui me passionne et qui malheureusement est aujourd'hui marginalisée). Quoique... A une époque où Internet était encore dans les limbes Raymond Rocher avait écrit "Si vous n'avez pas, dès le départ, le désir ardent de prendre et de conquérir, cet instinct de la capture d'une proie sauvage, vous ne serez jamais un pêcheur à la mouche." Que cette personne éminente émette une telle affirmation avec des accents aussi sincères me réjouit profondément et suscitera, sans nul doute, votre approbation.
Quant à la pratique du No kill si, d'une manière générale elle me parait toujours aussi peu pertinente, je comprends que dans votre rivière le problème ne se pose pas dans les mêmes termes que dans mon gave où les truites sont encore nombreuses ( et cependant très difficiles à prendre).
Cordialement
Abram André
Les raisons
.a t on besoin de tuer du poisson pour se nourrir
.defendre le milieu et ensuite le détruire..est ce compatible
Tout ça pour dire qu on a de très bons appareils de photos pour immortaliser nos parties de peche sans sentiments d amertume
Jerome Boeuf
Comme je me retrouve dans tous ces arguments. Quand tu parles d'investissement pour la rivière et les poissons ,je pense que tu as compris qu'ils ont besoin de certains hommes encore intègres et honnêtes pour pouvoir exister .Si on a plaisir à pêcher , ce plaisir est immense lorsqu'on reprend un poisson déjà connu .Je resterai pêcheur j'aurai toujours le désir de prendre ,alors j'aide ma rivière
Merci Nicolas pour ce magnifique message que de nombreux pêcheurs devraient lire, on ne peut rester indifférents quand on lit tes propos. On ne peut selon moi, avec un peu de lucidité, que se rattacher à ta mentalité. Les lecteurs de ces lignes verront à coup sûr leur mentalité évoluer en ton sens, avec un peu de bonne volonté et de bonne fois (ce que n'a pas toujours l'Homme malheureusement j'en suis conscient).
C'est cette même mentalité que tu partages à travers ton blog qui m'a fait comprendre l'environnement de la peche à la mouche mais surtout celui de la rivière depuis mon adolescence, Ne connaissant pas à l'époque de pêcheurs à la mouche dans mon entourage, c'est donc à travers ton blog que c'est formé un pêcheur à la mouche impactant le moins possible le milieu naturel dans lequel il évolue. Si je relâche mes poissons sans les manipuler, que je m'inquiète de la santé de la rivière, de son niveau, de sa température et que je ne peche pas tout ce que je vois n'importe quand dans l'année, c'est bien grâce à toi.
Tout cela pour dire que je pense très sincèrement que tu permets à de nombreuses jeunes personnes d'avoir le meilleur comportement possible des le début en praticant notre passion prédatrice qu'est la peche. Et mieux encore, tu faits prendre conscience à des personnes déjà bien pratiquantes qu'il faut se remettre en question (capacité beaucoup plus dur que d'être "formé" à ces débuts, je salue donc les personnes qui le font).
J'imagine que tu es conscients de cela, mais je voulais le repréciser à travers mon premier message sur ce blog, sous une forme de remerciement. Ton blog et ta personnalité agissent pour que notre passion puisse encore perdurer un certain temps, même si des aléas extérieurs pourront être plus dramatiques que l'ensemble des comportements de pêcheurs, pour cela merci.
MERCI pour ce témoignage, hors de bêtises que l'on entend habituellement. Je l'ai transféré ainsi à tous les membres de l'AAPPMA la gaule mortuacienne en ces termes :
""Pourquoi je relâche mes truites"
A méditer en lisant attentivement et en s'imprégnant de chaque phrase !
Plein de bon sens et de vérité . (sur la notion de respect en particulier)
Les relâcher en les laissant dans l'eau , en suivant le fil de mes doigts en tournant un peu la mouche. C'est ainsi qu'on l'apprenait avec Monsieur André TERRIER .... président du GPS de LONS LE SAUNIER dans les années 70 . Un immense talentueux pêcheur champion de la PALM et de la NAV (Taper son nom dans GOOGLE et vous connaîtrez mieux la personne.)
@Jerome : @jeff : Merci à vous deux pour vos commentaires.
@Un jeune pêcheur à la mouche. : J'ai déjà eu pas mal de commentaires en 12 années de rédaction sur ce blog mais le tien m'a profondément touché. Il efface tous les mauvais côté du net, toute cette face sombre qui donne parfois l'envie de tout stopper. Merci beaucoup pour tes mots et stp, si d'aventure on venait à se croiser sur les berges d'une rivière ou ailleurs, n'hésite surtout à te faire connaitre, je serais vraiment très heureux de faire ta connaissance. Merci et que la passion qui t'anime dure éternellement.
@Thymafar : Merci d'avoir toujours une pensée pour André
Nicolas je reconnais ta franchise naturelle, et tu nous proposes un beau sujet de réflexion.
Pour ma part je relâche mes poissons depuis bientôt vingt ans, même si à l'époque il y avait un cheptel qui permettait surement des prélèvements. Un poisson est tellement plus beau vivant que mort. Je partage, que plus le temps passe, plus il est urgent sur nos secteurs de pêche de gracier avec précautions nos prises, pour la beauté du geste et surtout aujourd'hui pour la survie de l'espèce.
Un point important pour moi, je me refuse à tenter des poissons que je ne pourrais pas mettre à l'épuisette correctement (je pense aux berges hautes, aux murets etc).
Pêcheurs passionnés ou occasionnels on cherche à défendre notre terrain de jeu,c'est bien compréhensible. A côté de ça, il y a aussi des gens qui militent, qui se battent de façon désintéressée, uniquement pour la sauvegarde du milieu sauvage et naturel, et bravo à eux.
En espérant ne pas avoir à courir trop loin dans les années à venir pour trouver encore des coins pour s'amuser à la pêche.
Je profite de ce message pour t'adresser un nouveau grand bravo pour ton blog (mon magazine halieutique local).
Philippe
@abram : Merci beaucoup pour ce retour. Vos commentaires sont toujours agréables à lire, très bien écrits.
@Philippe : Merci Philippe pour ta fidélité.
Super article !
Je trouve aussi que l'expression "compagnon de jeu" que certains blogueurs usent dans leurs publications est détestable. C’est évident que le seul qui s’amuse à la pêche, c’est le pêcheur et pas le poisson ! Ça me rappelle un peu la corrida ce genre de jargon ! (C’est de l’opéra, un jeu érotique, blablabla…)
La pêche à la mouche n’est pas une pêche romantique comme certains peuvent le prétendre. C’est une pratique de pêche, certes esthétique. Mais c’est tout !
Bonjour,
Très beau texte, je sais maintenant quel document présenter aux détracteurs du no kill. Je le ferai lire à mon père qui ne comprends toujours pas l'intérêt de relâcher son poisson.
Pour l'anecdote il m'est arrivé de pêcher des truites que j'avais piquées quelques semaines plus tôt , en pleine forme....
Cordialement
Je n’ai vraiment rien à ajouter à ce qui a été dit et j’ai évolué de la même façon depuis 40 ans.
Nous aurons sûrement de difficiles combats avec la L214 et l’union de « tous les pêcheurs « sera notre seul moyen de défense.
Ceux qui se croient tranquilles en consommant leurs poissons se trompent, ils veulent l’interdiction de la pêche , soutenus certainement par des lobbyistes de la fausse bouffe
@Denis CHON : @dodo : @Gilles le Matou : Merci à vous trois pour vos retours.
Bonjour, excusez moi d'etre aussi franc mais vous me faites bien rire les défenseurs des animaux. Bien sur je ne parle pas de manger toute la rivière mais arretez un peu svp !!! On ne va pas se priver de manger un ou deux poissons de temps en temps !!!! Dans ce cas, arretez de faire vos courses à acheter de la viande et du poisson et fruits de mer ca devient ridicule.