Nicolas39 | Pêche à la Mouche | Fly Shop - Mot-clé - AngillonLa pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.2024-03-29T12:20:40+01:00Nicolas Germainurn:md5:9c80b0af5518c1e1d183b6153c3bf814DotclearMes années André Terrier (5)urn:md5:740b656925b7c92247a18ffcbe4f17972016-09-22T05:55:00+02:002016-10-03T17:22:40+02:00Nicolas39DiversAndré TerrierAngillonBlog de pêche à la mouche<p>La suite des aventures avec André...</p> <p>Maintenant que la pêche de la truite est fermée, il m’est plus facile de prendre du temps pour revenir sur mes années d’adolescent où je pratiquais le plus souvent la pêche en compagnie d’André Terrier. Je vais tenter durant la période de non pêche d’en écrire plusieurs.Si vous avez manqué les premiers récits, je vous invite à revenir en arrière en cherchant sur ce blog.</p>
<p>L’Angillon, petit affluent de la rivière d’Ain, était donc la rivière où André m’a fait prendre ma première truite sauvage avec une canne à mouche. Cette rivière, qui aujourd’hui n’est plus que l’ombre d’elle-même, était fantastique à l’époque pour un jeune pêcheur comme moi. Les truites étaient vraiment très nombreuses et surtout, elles étaient très gobeuses.</p>
<p>D’ailleurs, André accompagnait régulièrement des amis sur cette rivière qu’il préférait pratiquer aux autres durant le printemps à cause de son activité plus précoce. De nombreux pêcheurs venaient aussi pratiquer la mouche au mois d’avril sur cette rivière qui ne connaissait pas ou peu la fonte des neiges à comparer de ses plus proches voisines que sont la Saine ou la Lemme. Je croisais régulièrement l’ami Bruno Dupont que je salue bien fort si jamais il me lit. André a même fait un tournage pour Destination Pêche à l’époque en amont « des îles » au lieu-dit « les pierres plates ». Un endroit où il suffisait de poser sa mouche dans la veine centrale pour la voir disparaître dans la gueule d’un poisson.</p>
<p>Oui, André affectionnait énormément ce petit cours d’eau. A tel point que dès l’ouverture et si le niveau de la rivière le permettait, il allait faire les coups du soir en sèche après sa journée de travail à l’E.R .E.A. Si les niveaux étaient plus hauts, c’est sur le parcours de Crotenay qu’il allait lancer son vairon pour le manier devant le bec des truites. Quand il était à l’Angillon, c’était facile de le savoir en fait. La rivière traverse la route qui relie Crotenay à Champagnole au lieu-dit « l’ancienne piscine ». On peut encore y voir les vestiges de l’ancienne piscine municipale de Champagnole où les gens se baignaient directement dans la rivière. </p>
<p>De mon côté, durant cette période, j’étais scolarisé au collège des Louataux à Champagnole. Le soir, après les cours, je n’avais qu’une seule obsession. Prendre une place dans le bus côté opposé au chauffeur dans le but d’avoir une bonne fenêtre visuelle sur le parking qui était situé juste au bord de la rivière et donc de la route. Tous les soirs de la semaine, je regardais. Et c’est souvent que je voyais l’Alfa Roméo grise d’André garée à cet endroit.</p>
<p>Un soir, alors que j’avais vu la voiture d’André, je suis allé le rejoindre, mais sans ma canne, juste pour le plaisir de le voir pêcher, ce que je faisais souvent. C’est d’ailleurs de cette façon que j’ai le plus appris de lui. Si j’avais passé le temps que j’ai eu à ses côtés uniquement à pêcher, je n’aurais pas pu tout voir, pas pu tout emmagasiner et donc apprendre un maximum de ce pêcheur hors normes.</p>
<p>De plus, André était très communicatif. Il parlait volontiers en pêchant, il lui arrivait même souvent de chanter lorsqu’il était seul, ou se croyait seul…J’ai quelques anecdotes assez marrantes aussi à ce sujet. Pour la parenthèse, une fois, je l’ai observé sans qu’il le sache une bonne heure alors qu’il pêchait à vue les ombres en amont du viaduc de Syam. C’était un très grand moment que de le voir avec son grand chapeau en feutre noir en chantant tout en essayant de capturer les gros ombres qui se cachaient à « l’ombre » des gros blocs rive gauche.</p>
<p>Mais revenons à mon histoire du jour. Je suis donc arrivé à l’ancienne piscine pour remonter la rivière à pied rive gauche dans les grandes pâtures de la ferme des îles. Je me doutais bien où pouvait-être André. Sur l’amont du parcours, il y a un petit plat où les gobages de truites étaient omniprésents. C’était juste incroyable. J’ai vu là-bas gamin des choses extraordinaires que je ne verrais certainement plus. C’était un passage obligé. En aval d’une passerelle, il y a à la fin du plat toujours rive gauche, une sorte de petit enrochement. Les truites étaient tout le temps en bonne place à cet endroit. Les gobages forcément nombreux. </p>
<p>Ce soir là, les fameux gobages étaient présents comme à leur habitude. J’ai vu André de loin bien à l’endroit où je l’avais imaginé être. Je me souviens très bien que la pêche était difficile comme souvent les soirs d’avril. Il arrive qu’au tout début du printemps, en particulier le soir, que seul des petits chironomes soient sur l’eau. Du coup, même là-bas, les truites étaient chipoteuses. Mais André s’en sortait très bien comme à son habitude. Il avait une imitation avec un corps en vautour fauve teinté à l’acide picrique et quelques fibres de croupion de canard naturel monté sur du 18 ou 20, cela faisait largement l’affaire surtout avec le savoir faire qu’il possédait.</p>
<p>Toutes les truites ou quasiment du lisse finirent par prendre la mouche d’André. C’était redevenu calme tout à coup après toutes ses prises. L’heure de rentrer à la voiture était venue. André traversa la rivière pour rejoindre et nous commencions à marcher. C’étaient des instants de vie privilégiés pour moi. Je l’écoutais et le regardais comme un gamin fan de foot qui se serait trouvé aux côtés de Léo Messi par exemple. </p>
<p>Notre marche n’a pas duré bien longtemps ce soir-là. Devant nous, à une centaine de mètres pour être plus précis, se trouvait un gros taureau charolais. La bête, musclée et impressionnante à souhaits nous faisait face en nous barrant le chemin par la même occasion. Elle n’avait pas vraiment l’air de vouloir négocier si vous voyez ce que je veux dire. J’ai toujours été de mon côté assez craintif vis-à-vis de ces bestioles. André n’était pas rassuré non plus. On décida donc de rebrousser chemin grands téméraires que nous étions et que je suis toujours pour traverser la rivière sur la passerelle plus en amont. Sur l’autre rive, point de taureau !</p>
<p>Le truc, c’est qu’il fallait de toute façon retraverser la rivière de nouveau pour atteindre le parking où était garé André. Facile pour lui, il était en waders, moi non. C’est là qu’il me proposa de monter sur son dos. Un grand, un très grand moment dont je me souviens comme si c’était hier. Je faisais déjà un bon poids et André n’avait pas la carrure d’un haltérophile. Je le sens encore vaciller en traversant le radier qui nous séparait de la rive gauche. Mais André a bien tenu et je suis arrivé de l’autre côté au sec.</p>
<p>On en a ri tous les deux. C’est le genre de souvenir qui reste…Même après plus de vingt ans.</p>http://www.nicolas39-peche-mouche.com/index.php?post/Mes-annees-Andre-Terrier-%285%29#comment-formhttp://www.nicolas39-peche-mouche.com/index.php?feed/atom/comments/1096Mes années André Terrier (2)urn:md5:295f6b14b38571a83e09b977774e3e012015-11-17T21:00:00+01:002015-11-24T18:44:13+01:00Nicolas39DiversAndré TerrierAngillonBlog de pêche à la moucheLes enfants et la pêcheRatafouillette<p>Episode numéro 2...En attendant la suite.</p> <p>Si vous avez manqué le précédent « épisode » : <a href="http://www.nicolas39-peche-mouche.com/index.php?post/Mes-annees-Andre-Terrier-%281%29">Histoire n°1</a></p><p><br />Je n’ai eu aucun mal à me lever ce samedi matin là. D’habitude, et comme tous les samedis, c’était pour aller prendre le bus afin de se rendre au collège. Non, cette fois-ci, je me suis levé avec une envie furieuse de fouetter ! André m’avait dit qu’il passerait me prendre en tout début d’après-midi, je devais donc, durant les quelques heures qui étaient devant moi, tenter de comprendre ce geste si particulier du moucheur. André m’avait vraiment montré le minimum durant une dizaine de minutes la veille, rien de plus.</p><p>En premier lieu, il fallait monter la Kunan pour qu’elle soit opérationnelle. Avec une maladresse évidente, j’ai réussi à passer mon le fil de mon bas de ligne dans tous les anneaux après pas mal d’essais. Aux premières tentatives, tout retombait avant que je n’ai atteint l’anneau de pointe. Je me souviens avoir sorti quelques mètres de soie à la main. Bien entendu, ces premiers essais furent une catastrophe. Mais du haut de mes douze ans, je ne m’en rendais pas forcément compte. J’étais heureux, je faisais voler bon gré mal gré de la soie dans les airs et André Terrier allait bientôt arriver à la maison. Je n’ai que très peu de souvenirs de ce matin là mise à part ces quelques détails, cela reste assez flou dans ma tête. Ce dont je me souviens très bien, c’est cette excitation qui était liée à l’attente d’André. Je ne connaissais presque rien de lui si ce n'est quelques paroles de mon père, j’étais à mille lieux d’imaginer l'homme qu'il était, le pêcheur qu’il était devenu. Néanmoins, durant notre brève rencontre de la veille, j’avais déjà pu déceler un peu le personnage. C’est difficile à exprimer, à expliquer, mais André avait cette faculté à vous mettre à l’aise de suite. Je n’avais déjà qu’une seule envie, passer du temps avec lui, être à ses côtés. Que cela soit au bord de l'eau ou ailleurs. Bien sur qu’il avait aussi cette vision de la partie de pêche que l'on devait faire ensemble, mais depuis le tout début, au-delà de la pêche, c’est être en compagnie d’André qui me plaisait. Il a eu autant d’importance en tant qu’homme au quotidien pour moi durant toutes ces années.<br />André arriva à la maison dans son Alfa Roméo Break grise. Je ne suis jamais monté dans sa deux-chevaux mythique jaune ! Il allait à la pêche avec uniquement sur les parcours du village, dès que le trajet était un peu plus long, il prenait la voiture familliale. Pour la petite histoire et pour ceux qui ont connue la deux-chevaux jaune, elle a terminé ses jours chez nous. André l'avait donné à mon père. Je me souviens encore essayer mes lances-pierre fabrication maison dessus (clignotants et phares) ! </p><p>Nous sommes donc partis en direction de l'Angillon. C'est un petit affluent de l'Ain qui passe sous le pont de l'ancienne piscine entre Crotenay et Champagnole. André pêchait énormément cette rivière. A l'époque, elle était peuplée de nombreuses truites. Elle avait aussi pour spécificité d'être beaucoup plus précoce que la rivière d'Ain en terme d'activité. En effet, c'est une rivière de plaine avec des températures un peu plus élevées que les autres rivières des alentours. En clair, il y avait des gobages tous les après-midi dès le mois de Mars. Pour un débutant comme moi, c'était le terrain de jeu idéal. Arrivé sur le parking de l'ancienne piscine, André me rafistola une pointe au bas de ligne (que j'avais mis à mal le matin) et me noua au bout une olive type araignée en montage avancé. A l'époque, on utilisait beaucoup ces montages du cru. André les montait avec deux colerettes de coq de couleurs différentes. Je ne me souviens plus de la météo ce jour là, ni même du niveau de la rivière, c'est complétement absent de ma mémoire. Par contre, je me souviens très bien de la suite. Nous sommes montés directement dans les prés plus en amont que la "piscine". Au premier petit "plat", nous avons stoppé. André était sûr de son fait. Effectivement, après très peu d'attente, le premier gobage a trahi la présence d'une truite. C'est encore une fois un peu vague dans mon esprit, mais je me souviens que ce poisson, je ne l'ai pas attaqué seul. André est passé derrière moi et nous avons tenu la Kunan à deux. La poignée était dans ma main, mais ma main était dans celle d'André. Je me suis laissé guider tout en écoutant les consignes. La soie volait si bien, tellement mieux que le matin lorsque j'étais seul. Puis André me força à stopper mon geste en bloquant mon poignet de façon à faire plaquer la soie sur la surface de l'eau. La mouche se posera dans l'alignement du bas de ligne, j'avais cette impression de bien pêcher, j'en oubliais la main directive d'André. La mouche dériva parfaitement avec une flottaison haute due à son montage avancé. Les truites de l'Angillon, je l'apprendrais avec le temps, étaient très sympathiques. Celle-ci ne dérogea pas à la règle. La mouche arriva au bon endroit lorsqu'elle disparue dans un remou provoqué par la truite. J'ai eu le réflexe de ferrer, tout comme André qui me tenait toujours la main. Je peux vous dire que cette truite n'avait aucune chance d'éviter le fer. La voilà s'écrilla André avec joie ! Comme j'étais heureux, comme André était également heureux...Ma première truite à la mouche, c'était elle, prise le long de ce bouquet de saules sur l'Angillon avec une olive, entre les mains du maître. Ho, bien sûr, ce n'était pas un monstre, même tout le contraire, mais qu'importe, c'était la première. La densité était-elle il y a 30 ans sur ce cours d'eau que j'ai pris encore quelques truites par la suite cette même après-midi. J'en ai même pris sans l'aide d'André, en fouettant toujours très maladroitement. Les mouches étaient très présentes, mon faible niveau de débutant de quelques heures suffisait pour tromper quelques poissons...Que les temps ont changé.</p><p>Et puis j'ai fini par arrêter de pêcher. Je ne voulais manquer aucune miette du spectacle qui m'était offert où j'étais le seul et unique spectateur privilégié. André Terrier pêchait devant moi sans fouetter, je ne voyais pas sa mouche. Il jettait régulièrement avec un mouvement sec et autoritaire son bas de ligne directement sous la canne sans presque sortir de soie. De temps en temps, je pouvais voir un ploc au poser. Et très souvent, je le voyais ferrer et prendre des truites...En voilà une disait-il ! Je venais de découvrir la ratafouillette...Mais ceci est une autre hsitoire. </p>http://www.nicolas39-peche-mouche.com/index.php?post/Mes-annees-Andre-Terrier-%282%29#comment-formhttp://www.nicolas39-peche-mouche.com/index.php?feed/atom/comments/977